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Intervention de Philippe Vigier

Réunion du 13 décembre 2007 à 9h30
Débat sur le pouvoir d'achat

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Monsieur le président, mesdames et monsieur les ministres, mes chers collègues, le pouvoir d'achat est une question centrale que le Gouvernement a décidé de prendre à bras-le-corps. Si ce sujet revient avec plus d'acuité aujourd'hui, c'est à cause de la hausse des prix de l'immobilier, de la flambée des cours du pétrole. Tout cela s'inscrit dans un contexte post-35 heures qui a écrasé l'échelle des salaires et a entraîné une paupérisation des classes moyennes. Le SMIC a certes augmenté de 20 % entre 2002 et 2007, mais 16 % des salariés sont aujourd'hui pratiquement smicards. Le problème aujourd'hui est bien celui des classes moyennes. Des familles qui vivaient dans une certaine aisance dans le passé connaissent des problèmes de pouvoir d'achat.

Le ralentissement de l'augmentation du pouvoir d'achat a donc coïncidé avec un ralentissement de la croissance, de la productivité et une hausse exponentielle des prix de l'immobilier. Ce double choc crée un contraste important avec la fin des années 90, qui donne aux ménages une impression de régression de pouvoir d'achat.

Le débat est simple : le pouvoir d'achat dépend de la création de richesses. Or, ce sont avant tout les entreprises qui créent ces richesses et l'État en créera demain en se modernisant. Plus la richesse créée est importante, plus il y aura de redistribution.

Ces éléments d'analyse suggèrent plusieurs pistes pour retrouver un rythme de croissance du pouvoir d'achat plus rapide qu'à l'heure actuelle.

Il faut redonner de la compétitivité à nos entreprises. J'entendais d'ailleurs ce matin le responsable d'un important parti politique parler des entrepreneurs et non plus des patrons. Cela montre bien qu'il y a eu une évolution de l'état d'esprit.

Pour ce qui est de la compétitivité des entreprises, des efforts doivent être faits non seulement au niveau de la création ou de la transmission, mais aussi en matière d'innovation, de stabilité de l'environnement juridique des entreprises, de simplification administrative.

Moderniser notre État est une exigence absolue. Nous devons avoir un État plus efficace, plus moderne, plus stratège et engager une véritable baisse de nos prélèvements obligatoires. Car le pouvoir d'achat, c'est ce qui reste une fois que tous les prélèvements obligatoires sont intervenus. Et en matière de prélèvements obligatoires, chacun doit balayer devant sa porte, car ce sont les impôts d'État, mais ce sont aussi les impôts locaux. Je me permettrai à cet égard de dire à l'orateur précédent que, dans sa propre région, ces derniers ont augmenté de plus de 24 % en 2004.

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