Monsieur le président, madame la ministre de l'économie, des finances et de l'emploi, madame la ministre du logement et de la ville, monsieur le ministre du travail, des relations sociales et de la solidarité, mes chers collègues, chacun l'a bien compris, le pouvoir d'achat est une priorité politique absolue. C'est un combat majeur que nous avons l'intention d'inscrire dans la durée. Nous, députés de l'UMP, nous sommes engagés sur ce front depuis longtemps et nous allons continuer à nous mobiliser sur cette priorité, non pas pendant un mois, non pas pendant six mois, mais tout au long de la législature, aux côtés du Président de la République et du Gouvernement.
C'est pourquoi nous avons pris la décision de consacrer notre niche parlementaire à ce thème et de ne pas le faire sous la forme d'une proposition de loi, qui aurait abordé tel ou tel sujet, mais bien sous celle d'une approche globale, pour manifester notre volonté d'être à vos côtés, mesdames et monsieur les ministres, et de vous proposer, sur de nombreux sujets, des initiatives très concrètes.
Quand nous avons soulevé ce problème, il y a plus d'un an, certains experts nous ont dit que la question du pouvoir d'achat était un faux problème : toutes les données statistiques montraient qu'il s'accroissait de manière régulière et que, même, dans certains secteurs, les prix baissaient. Pourtant, même si les chiffres traduisent mal cette réalité, nous la percevons très clairement : de plus en plus de Français vivent ou craignent l'appauvrissement, pour eux et pour leurs enfants.
Il y a trois raisons à cela. La première, c'est que les dépenses de base, celles qui sont incompressibles – notamment celles liées au logement –, augmentent fortement. La deuxième raison, c'est que de nouveaux modes de consommation sont apparus, qui, pour l'essentiel, ne sont pas pris en compte dans les indices statistiques, qu'il s'agisse de l'ordinateur, du téléphone mobile, des frais bancaires : sur tous ces sujets, les sollicitations sont de plus en plus fortes et créent une tension extrême sur les revenus des Français. Enfin, face à ces dépenses de plus en plus lourdes, le moteur français de la croissance et de la création de richesses a été bridé. En clair, c'est bien du travail qu'il nous faut parler. De ce point de vue, je veux dire ici, à nouveau, combien la question des 35 heures a été vécue par beaucoup de nos concitoyens comme une escroquerie. C'est un peu comme pour certains contrats d'assurance pas très honnêtes. En gros, il est écrit : « Réduction du temps de travail », alors que, en tout petits caractères, en bas de page, il est précisé : « Réduction des salaires et du pouvoir d'achat. » Ce sont les plus modestes et les plus fragiles qui ont trinqué.
La démarche de rupture qui est la nôtre nous conduit tout naturellement à mener une réflexion de fond sur ces sujets. Elle s'organise en trois axes.
Il faut d'abord payer moins pour acheter plus. Pour faire baisser les prix, il convient de casser les situations de rente, de favoriser la concurrence, de faire la traque aux arnaques du quotidien et aux aberrations qui pèsent sur le budget des ménages. Un premier pas a été accompli avec la loi Chatel que nous avons adoptée. Nous devons être extrêmement vigilants aux côtés des consommateurs.
Le deuxième axe, c'est travailler plus pour gagner plus. Pour relancer les revenus, il n'est d'autre solution que de briser une spirale infernale. Je voudrais rappeler un simple chiffre, que nous avons bien en tête depuis quelques jours : le nombre d'heures travaillées en France est le plus faible de l'Union européenne, puisqu'il est de 1 470 heures par an, contre 1 700 pour la moyenne de l'Union européenne et plus de 2000 pour le Royaume-Uni.