On les accuse d'abord d'être des obscurantistes, comme le président de la commission des affaires économiques l'a fait ce matin sur une radio nationale. (« Il vient de le redire ici ! » sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)
Je veux dire ici combien ce procès est faux et réducteur. Il a été lancé par les lobbys semenciers pour défendre leurs intérêts. Personne ne semble s'étonner d'ailleurs que le même procès ait longtemps été intenté à ceux qui critiquaient le développement de l'agriculture intensive à coup d'épandages de pesticides. C'est le même procès que l'on a fait aux promoteurs de l'agriculture biologique, qui ont été accusés, et le sont encore aujourd'hui par certains, de vouloir revenir au xixe siècle. Nous savons tous désormais le ridicule d'un tel procès, tant l'agriculture biologique repose sur l'utilisation de savoirs précis et de techniques innovantes, qui suppose chez les agriculteurs des compétences toujours plus nombreuses.
On accuse ensuite ces prétendus obscurantistes de mettre en péril la biotechnologie en France. Soyons un peu sérieux, chers collègues : ceux qui nous font ce procès sont ceux-là mêmes qui poussent les chercheurs dans la rue. De plus, nous ne comprenons pas très bien pourquoi il faudrait réduire la biotechnologie à la production commerciale d'OGM agricoles. Encore une fois, c'est un faux procès, un procès de lobbyiste sans imagination.
Le groupe socialiste, radical et citoyen a toujours défendu la recherche, notamment à une époque très récente, où la majorité actuelle a sacrifié volontairement les chercheurs, et donc l'avenir de la France, en diminuant les budgets de la recherche publique. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
Il est inacceptable que ce soit les mêmes qui nous accusent aujourd'hui d'être contre la science. En vérité, c'est à notre prudence, à notre opposition au profit immédiat gagné au péril de l'humanité qu'ils intentent un procès.
Les socialistes ne peuvent que partager l'angoisse des chercheurs sur le devenir de leurs budgets. Nous avons toujours lutté pour le progrès, pour le développement de la connaissance et des sciences.