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Intervention de Philippe Folliot

Réunion du 1er avril 2008 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur la situation en afghanistan et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Folliot :

Ne pas s'engager aujourd'hui aurait, à terme, des conséquences sur la crédibilité de nos capacités d'action dans des conditions exigeantes sur des théâtres extérieurs difficiles. Il faut avoir le courage de le reconnaître. En effet, l'armée française a, par le passé, démontré en OPEX son savoir-faire particulier et distinct de celui de forces alliées, avec une approche du terrain conciliant les exigences de sécurité et la volonté de respect des populations civiles locales et de dialogue avec elles. (Applaudissements sur les bancs du groupe Nouveau Centre.) En Afghanistan, elle a prouvé qu'elle pouvait participer à part entière au commandement des troupes alliées. Elle continue également à jouer un rôle clé dans la formation et la montée en puissance de l'armée nationale afghane, à travers les OMLT, Operational Mentoring Liaison Teams, l'opération Epidote consistant en la formation de plus de 5 000 stagiaires, essentiellement officiers, et la formation de commandos afghans par nos forces spéciales. Tout cela sera le gage d'une sécurité durable dans ce pays.

Au moment où une nouvelle offensive talibane menace, la poursuite de ces actions est nécessaire, faute de quoi nos efforts auront été vains. C'est pourquoi nous approuvons la décision du Président de la République de contribuer au renforcement des forces alliées contre un ennemi qui nous est commun et constitue une menace réelle, quels que soient nos engagements belligérants sur le terrain.

Certains voient dans ce choix une volonté d'alignement sur la superpuissance américaine, d'autres parlent, de manière plus ambiguë, de risques de représailles terroristes sur notre sol. Ces deux arguments, agités à des fins politiciennes, ne doivent pas détourner l'opinion publique de la vérité.

La France est engagée en Afghanistan depuis 2001 dans le cadre de l'OTAN, sur la base de l'article 51 de la Charte des Nations unies et de la résolution 1373 du Conseil de sécurité au titre de la coalition OEF « Liberté immuable ». L'armée française est aussi opérationnelle dans le cadre de la Force internationale d'assistance et de sécurité, créée par la résolution 1386 du Conseil de sécurité du 20 décembre 2001 et prorogée chaque année. La FIAS compte aujourd'hui environ 47 000 soldats originaires de quarante pays, dont vingt-cinq membres de l'Union européenne et treize non-membres de l'Alliance. Sur ces 47 000 hommes, 18 000 seulement sont américains. Toutefois, l'effort consenti par la France ne pourra être efficace sur le terrain que s'il est relayé par d'autres États, qui doivent s'engager, quantitativement et qualitativement, à même hauteur.

Le contexte de la présence française en Afghanistan n'a donc rien de comparable avec celui de l'Irak, où les États-unis et quelques alliés sont intervenus sans mandat international. En Afghanistan, la France a respecté ses principes.

Quant à l'aggravation des risques terroristes sur notre territoire, due au renforcement de la participation française, ne nous faisons pas d'illusions : les terroristes n'auraient pas attendu notre débat d'aujourd'hui et le renforcement de notre présence pour agir.

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