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Intervention de Jean-Marc Ayrault

Réunion du 1er avril 2008 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur la situation en afghanistan et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marc Ayrault :

Certaine de sa supériorité technologique, elle n'a jamais trouvé la bonne réponse à une guérilla mobile et invisible où s'enchevêtrent combattants islamistes, seigneurs de la guerre et trafiquants de drogue.

Pis, cette stratégie militaire a été dramatiquement affaiblie par la guerre des États-Unis en Irak, qui a détourné l'essentiel de leurs forces militaires, redonné souffle aux terroristes islamistes et affaibli la légitimité de l'intervention en Afghanistan.

Aucune de ces observations n'a fait l'objet du moindre débat dans notre pays. Le Gouvernement a refusé la mission d'évaluation parlementaire que le groupe socialiste, radical et citoyen a demandée au mois d'octobre.

Et votre gouvernement, monsieur le Premier ministre, n'a pas consulté nos partenaires européens, alors que tout nous invite à une stratégie européenne concertée.

Alors, qu'on ne nous fasse pas de faux procès. Il ne s'agit pas pour nous d'abandonner l'Afghanistan. (« Ah ! » sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Nous voulons vaincre les talibans et Al Qaïda. Mais cette victoire ne pourra être acquise sans la redéfinition d'une stratégie d'ensemble, où l'effort militaire et l'effort de développement s'accompagnent mutuellement.

Sans cette réorientation, le message présidentiel – « Nous ne pouvons, nous ne devons pas perdre la guerre » – est aussi martial qu'inopérant. Qui peut croire qu'ajouter la guerre à la guerre va la faire cesser, quand aucune leçon de l'échec actuel n'a été tirée ? Nous refusons, nous, les députés socialistes, radicaux et citoyens, cet enlisement dans un conflit sans but et sans fin.

Nous nous opposons à la décision du Président Sarkozy parce qu'elle exposera inutilement la vie de nos soldats dans de vains combats tant que l'intervention alliée n'aura pas été repensée.

Nous nous opposons à cette décision parce qu'elle transformera les unités françaises en forces combattantes de première ligne alors même que la France l'a toujours refusé et l'a fait acter, je le rappelle, dans l'accord de 2003 avec ses alliés.

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