J'exprimerai à mon tour quelques réserves, à l'instar de nos collègues Debré et de Charette.
Cet article propose un changement profond de culture et d'approche en matière de nomination aux fonctions publiques les plus éminentes. Dans ce domaine, il est important que le critère de compétence prime sur tout le reste, comme cela devrait être théoriquement le cas. À moyen terme, en effet, les choix opérés se répercutent sur tous les mécanismes de décision, par un phénomène de « porosité ». Il s'agit d'éviter que celles et ceux susceptibles d'accéder à ces postes à responsabilité non politique ne soient choisis en fonction de l'« écurie » à laquelle ils appartiennent. L'efficacité de notre système dépend en effet de sa capacité à nommer à de hautes responsabilités des personnes animées de la volonté de servir la République et l'État, choisies uniquement sur des critères de compétence, et non parce qu'elles appartiennent à tel ou tel clan.
Il faut donc éviter que ces motivations tout à fait louables ne deviennent exceptionnelles et que le système ne soit verrouillé par un camp ou un autre et, finalement, ne permette pas à celles et ceux qui se situent au-delà des débats politiques entre majorité et opposition d'accéder à des postes de haute responsabilité.