Cet amendement a pour objet de permettre à nos concitoyens de participer à la vie législative, qui dépasse l'aspect politique puisqu'elle consiste à élaborer des règles de droit et des lois. Nous souhaitons amener nos concitoyens à prendre conscience qu'il leur est possible d'intervenir au milieu du mandat qu'ils ont délégué à leurs représentants – ici rassemblés – et que leur action peut transformer la société, peut-être même l'histoire, bref qu'ils peuvent jouer un rôle pour sortir de la passivité.
Si, dans la discussion générale, j'ai fait référence à Pierre Mendès France, c'était pour rappeler que cette interaction permanente entre le citoyen qui délègue son pouvoir – et peut parfois le reprendre – et les représentants de la nation peut stimuler ces derniers. La participation du citoyen au débat national est une lacune de notre système politique. Pourtant, de nombreux pays européens l'ont adoptée. Certains en ont abusé de façon immodérée, comme la Confédération helvétique ; d'autres encore en ont fait un outil de régulation des conflits. Ainsi, en Italie, lorsque le Parlement ne parvient pas à régler certains problèmes, les citoyens s'en emparent et agissent par le biais de pétitions.
Permettre à des citoyens, sur la foi de la carte électorale de leurs voisins et des membres de leur famille, de se prendre en main et d'apporter quelque chose à la nation : tous mes collègues, à gauche de cet hémicycle, ne peuvent que reconnaître que c'est un progrès.