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Intervention de Jean-Claude Sandrier

Réunion du 22 mai 2008 à 21h30
Modernisation des institutions de la ve république — Après l'article 2, amendement 379

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Claude Sandrier :

On oppose toujours l'élection du Président de la République au suffrage universel à un pouvoir parlementaire. C'est probablement plus démocratique d'avoir un pouvoir où la prééminence appartient au pouvoir législatif plutôt qu'un pouvoir exécutif limité à un Président de la République.

J'en viens maintenant à l'amendement n° 379 .

L'article 7 de la Constitution reconnaît la possibilité à deux candidats seulement de se maintenir au second tour de l'élection présidentielle. Cette disposition a eu des effets importants sur la vie politique de notre pays, favorisant un phénomène de bipolarisation particulièrement nuisible à l'expression du pluralisme démocratique. Nul doute en effet que l'appauvrissement du débat public doit beaucoup à l'adage selon lequel au premier tour on choisit, au second tour on élimine, et à la notion de vote utile.

Que certaines formations politiques aillent jusqu'à envisager l'organisation de primaires en leur sein, qu'une autre ait choisi de s'intituler naguère « Union pour une majorité présidentielle » en dit long sur la transformation des prétendus grands partis politiques en de simples machines de guerre électorale, en machine à remporter les élections, dont les leaders n'ont d'autre préoccupation que de préparer et remporter le duel du second tour de l'élection présidentielle, et immédiatement le suivant cinq ans après.

Notre République n'a pas beaucoup à gagner à cette caricature, à une démocratie des tréteaux transformée en démocratie des plateaux de télévision. Nous en sommes tous peu ou prou convaincus, je le sais.

Or, si notre volonté est de redonner au pays davantage de respiration démocratique, l'un des enjeux est bien de faire sauter le verrou de l'article 7.

C'est le sens de notre amendement qui propose que, désormais, tous les candidats ayant obtenu plus de 10 % des suffrages à l'issue du premier tour de l'élection présidentielle puissent se maintenir au second.

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