Mon intervention sera moins poétique que celle de M. Lassalle.
L'article 6 met, à juste titre, l'accent sur la nécessité d'engager un plan de formation professionnelle pour répondre aux objectifs ambitieux de réduction de consommation d'énergie des bâtiments. Plusieurs acteurs, représentés au sein du Conseil économique et social, ont toutefois déclaré ne pas être prêts à affronter le nouveau marché de l'emploi induit par ces objectifs, ni sur le plan de la qualification ni sur celui de la reconversion. Face à ce véritable défi, la rédaction de cet article est particulièrement surprenante.
Surprenante d'abord parce que les régions en sont totalement absentes ; or, je le rappelle, la loi du 13 août 2004 précise que les conseils régionaux sont responsables de l'élaboration de la politique de formation au niveau régional, et de la construction de l'offre de formation. La formation professionnelle relevant par conséquent en grande partie de la compétence des conseils régionaux, cet oubli est pour le moins paradoxal.
Tout aussi surprenante est l'absence de toute hiérarchie de priorité selon les types de formation, ainsi que le silence sur l'effort particulier à consentir en matière de formation des formateurs, du fait des besoins considérables créés par ce Grenelle.
Surprenante enfin, ou inquiétante, l'absence de toute indication financière sur un plan de formation qui, de l'aveu de tous, sera particulièrement coûteux et difficile à réaliser dans les délais impartis.
La rédaction de cet article aurait pour le moins dû combler ces lacunes et lever ces ambiguïtés, en précisant les moyens financiers alloués dans le cadre d'un plan pluriannuel faisant l'objet d'une concertation avec tous les intervenants.