Avec l'article 6, nous abordons la question de la formation professionnelle, du recrutement et de la qualification des professionnels du bâtiment, notamment dans le but d'encourager l'activité de rénovation du bâtiment, dans ses dimensions thermiques, acoustiques et de qualité de l'air intérieur. Voilà un programme fort opportun à l'heure actuelle, car, depuis belle lurette, on ne forme plus grand monde au métier du bâtiment, et c'est fort dommage !
Dans mon département – M. le maire de Bayonne qui est à mes côtés, le sait –, excepté un excellent établissement sur la côte basque, on n'en compte guère ailleurs alors qu'il y en avait un peu partout. On a perdu l'habitude de former dignement ces hommes et ces femmes dont l'intelligence, passant par le coeur et se prolongeant par la main, se manifestait sur la chose pour lui donner un sens. Nos universités sont aujourd'hui, hélas, trop remplies de garçons et de filles qui n'y ont pas beaucoup d'avenir alors qu'il y a tant à faire un peu partout.
Comme M. Chassaigne, j'ai essayé, durant ce week-end, de savoir quelles étaient les réactions de nos concitoyens au Grenelle de l'environnement. Tous ceux avec qui j'en ai parlé se tenaient la tête en s'écriant : « Aïe, aïe, aïe, qu'est-ce qui nous attend ? » Je me suis demandé alors si, au fond, il n'y avait pas deux France : une France pour laquelle nous tentons, tant bien que mal, de légiférer, une France très inquiète parce que très urbanisée et qui n'a plus de place pour planter des arbres, sauf éventuellement sur les toits, et une France à 70 % verte et que l'on veut reverdir encore. Vous savez l'amitié que je vous porte, monsieur le ministre, mais je dois vous faire part de l'incompréhension d'un très grand nombre de nos concitoyens devant ce que nous sommes en train de faire. Certains m'ont dit : « Que de travail en perspective pour nos juges ! ».
Pau et Oloron sont deux villes des Pyrénées-Atlantiques qui ne sont reliées que par trente kilomètres ; mais, il faut une heure et quart pour effectuer cette distance par journée de beau temps ! Le Grenelle de l'environnement, dont nous n'avions guère entendu parler, a supprimé avant même qu'il n'existât un tronçon de route très attendu. Des jeunes de vingt ans vont malheureusement continuer à agoniser au petit matin à la suite d'un accident de voiture sur un trajet très dangereux. Il va nous falloir faire un important travail d'explication !
Cela dit, je me réjouis de voir que le Grenelle permettra de relancer les métiers du bâtiment, ce qui pourra être utile à l'ensemble de la France, aux 70 % de France très verte que l'on veut verdir encore. Profitons-en pour former nos jeunes aux activités nouvelles que nous invite à mettre en oeuvre le Grenelle de l'environnement ! Mais formons-les pour qu'ils redeviennent des maçons, des charpentiers, des forgerons, bref, des artisans dont nous avons besoin et dont nous manquons si cruellement que nous sommes obligés de faire venir des personnes pour faire faire ce travail ou, pire, d'acheter des produits très chers qui grèvent encore un peu plus notre budget.