À ce stade de la discussion sur la démocratie médicale, je ne voudrais pas nier les efforts consentis et les évolutions qui sont intervenues. Ce qui a été précisé, en particulier sur les stages, me semble intéressant. Il n'empêche toutefois que je ne suis pas sûr que nous soyons encore à la hauteur de l'exercice.
Il se trouve que j'ai vécu l'angoisse du maire qui perd les médecins qui exercent dans sa commune. Je vous ai déjà donné dans mon propos initial deux exemples très précis. Le canton de Merdrignac compte quatre médecins, dont trois sont âgés de plus de cinquante-huit ans, et le secteur de Loudéac trente-six médecins dont les deux tiers ont plus de cinquante-cinq ans. Nous allons donc assister dans les années qui viennent au départ des médecins les plus âgés et, plus encore, au découragement des ultimes qui restent.
Je propose, en conséquence, madame la ministre, des solutions qui vont au-delà des mesures incitatives que vous proposez. Je ne nie pas, une fois de plus, l'intérêt de telles mesures. Toutefois, si elles se sont avérées significatives et intéressantes en 2004, quand nous les avons adoptées, il faut savoir qu'elles n'ont pas eu l'effet escompté. Elles ont, en effet, été expérimentées dans certains territoires. Ainsi, deux maisons médicales, qui donnent parfaitement satisfactions aux médecins et aux professionnels de santé qui en bénéficient, ont été créées à Loudéac. Mais, cessons de nous bercer d'illusions, elles n'attirent pas, à ce stade, de jeunes. Le problème est là.
Je propose, en conséquence, que, dans les zones suffisamment dotées en termes de médecins, l'installation reste possible à la condition que celle-ci remplace le départ d'un confrère. Il n'y aurait ainsi ni augmentation ni diminution du nombre de médecins. Ces zones, aujourd'hui favorisées, ne perdraient rien et la liberté d'installation, certes limitée et organisée, demeurerait. Les grands principes ne seraient pas remis en cause.
Les pharmaciens exercent toujours aujourd'hui une profession libérale. Il n'empêche qu'ils doivent s'installer dans une officine et prendre ainsi la succession d'un pharmacien.