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Intervention de Jean-Paul Lecoq

Réunion du 3 mars 2009 à 21h30
Réforme de l'hôpital — Après l'article 15, amendement 2006

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Je vous ai écoutée avec une grande attention, madame la ministre, et je vous ai donné un satisfecit sur la première partie de votre exposé. Cette allocation fera en effet fonctionner l'ascenseur social, ce que nous espérons tous, et permettra de convaincre – ce qui vaut mieux que la coercition – les étudiants d'aller dans les territoires où il manque des médecins. On serait donc tenté de dire que tout est pour le mieux.

Toutefois, madame la ministre, j'ai vu que, cet après-midi, vous lisiez Le Monde. Vous n'avez pas pu ne pas remarquer la carte des régions qui manquent de médecins. Dans la mienne – la Haute-Normandie, mais, comme c'est également le cas pour la Basse-Normandie, la réunification ne changera rien –, le déficit est considérable. Il ne s'agit ici que des généralistes et des spécialistes, mais on pourrait dessiner la même carte avec les médecins du travail ou les médecins scolaires, et elle révélerait de même un déficit crucial. Le désert médical ne concerne donc pas seulement les médecins de ville, mais tous les praticiens, de l'hôpital à la médecine du travail, en passant par la médecine scolaire et la médecine universitaire.

Aussi, vous avez beau dire, dans la seconde partie de votre exposé, que les jeunes médecins choisiront l'ARS de leur choix, cela ne peut pas marcher. Il faudra bien, à un moment donné, désigner des ARS prioritaires, voire exclusives. Les autres ARS – Paris et le Sud-Est –, qui bénéficient, pour le moment, d'un nombre de médecins bien plus important que les autres, doivent trouver, en interne, des clefs de répartition, des ressources permettant de rééquilibrer la démographie médicale dans leurs zones rurales parfois sous-denses, notamment en montagne, sans bénéficier de ce dispositif. C'est seulement quand les équilibres commenceront à s'établir, quand le rattrapage aura été fait, que l'on pourra laisser les candidats aller vers les ARS de leur choix. Prenez vos responsabilités et désignez les ARS où il est urgent d'attirer des médecins.

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