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Intervention de Jean-Paul Bacquet

Réunion du 3 mars 2009 à 21h30
Réforme de l'hôpital — Reprise de la discussion

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Bacquet :

Non, elle est sur un plateau de télévision ! J'ai assisté au début de son intervention. Manifestement, vous ne suivez pas nos débats, cher collègue.

Dès lors que l'on défend une loi présentée comme étant la plus importante depuis cinquante ans, c'est-à-dire depuis la loi Debré, que l'on affirme que s'il est un droit que nous devons impérativement garantir, c'est le droit à la santé et aux soins, et que l'on prétend défendre une politique de justice en matière de santé – la perspective d'une médecine à plusieurs vitesses est intolérable, nous ne pouvons admettre que les plus démunis, les plus fragilisés, ceux qui sont moins bien instruits ou qui n'habitent pas au bon endroit soient moins bien soignés : ce sont les propres termes mêmes de Mme Bachelot – dès lors donc, on ne peut pas préférer la médiatisation outrancière de la vie politique, ce que je nomme la médiacratie, au débat parlementaire ! (« Et Ségolène ? » sur les bancs du groupe UMP.) La vie parlementaire perd de sa crédibilité parce que trop souvent, les élus se tournent plus volontiers vers les journalistes de télévision que vers leurs collègues parlementaires ! (« Ségolène ! » sur les bancs du groupe UMP.) Et l'on s'étonne que le travail parlementaire soit dévalorisé ?

C'est dans cet esprit que M. Christian Paul est intervenu. À aucun moment, monsieur Méhaignerie, il ne s'agissait d'une attaque personnelle à l'encontre de Mme Bachelot.

Concernant maintenant l'accès aux soins, l'inégalité est soit financière, soit géographique. Elle est financière lorsqu'il y des dépassements d'honoraires, des déremboursements ou des franchises médicales. Elle est géographique lorsqu'il n'y a plus assez de médecins ou lorsqu'il n'y a plus de permanence des soins. À cet égard, permettez-moi de vous rappeler que c'est M. Mattéi qui a décidé que celle-ci devait reposer sur le volontariat et ne plus être obligatoire. Les médecins généralistes présents dans cet hémicycle se souviennent certainement qu'en vingt à trente ans d'exercice, les médecins pouvaient n'avoir que quelques tours de garde le dimanche dans le cadre de la permanence des soins. Il faut voir les choses telles qu'elles sont.

Le sous-amendement de M. Le Fur me paraît bien plus intéressant que l'idée qu'il exprimait lors du débat sur le PLFSS 2008 selon laquelle un médecin ne pourrait s'installer en zone surmédicalisée que lorsqu'un autre s'en irait. Cette proposition utopique risquait en effet de recréer une autre forme d'inégalité, analogue au système des licences de taxis, payées à la fois officiellement et sous forme de dessous de table.

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