Je veux défendre, après Philippe Tourtelier, l'amendement présenté par Yves Cochet.
J'entends bien vos arguments, monsieur le ministre d'État, mais ils ne sont pas convaincants. En premier lieu parce que le programme de rénovation des logements sociaux n'est pas aussi avancé que vous le prétendez. À regarder les financements qui leur sont consacrés, et notamment la loi prévue par Mme Boutin, on est en effet en droit de s'inquiéter quant à leur rénovation.
Nous sommes nombreux à être élus dans des collectivités locales, et nous savons bien que, pendant des décennies, on a conduit les bailleurs sociaux à doter les logements sociaux de convecteurs électriques pour financer le programme électronucléaire français. Or, le surendettement lié à la surconsommation d'énergie a pris une ampleur telle que, dans certains centres communaux d'action sociale, on a parfois été obligé de recruter des conseillères en économie sociale et familiale pour apprendre aux familles, parfois très démunies, à gérer leur consommation d'énergie.
L'amendement a pour nous une valeur symbolique car il associe la précarité énergétique à la précarité sociale. Si vous voulez montrer votre détermination à lutter efficacement contre l'effet de serre, donc le gaspillage énergétique, il faut s'adresser d'abord aux personnes qui sont victimes de l'augmentation des coûts de l'énergie, et dont les logements, par ailleurs exposés au bruit – à l'intérieur comme à l'extérieur – sont souvent des « passoires ».
L'amendement proposé par les députés Verts est donc nécessaire et utile.