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Intervention de Michèle Delaunay

Réunion du 4 mars 2009 à 15h00
Réforme de l'hôpital — Article 16

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Delaunay :

Nombre de médecins m'ont avoué que ce n'était pas pour des raisons de qualité de vie mais parce qu'ils ne se sentaient pas toujours assez armés pour les assurer qu'ils avaient renoncé aux gardes.

J'évoquais hier les médecins qui, dans les régions à forte densité médicale, avaient choisi des surspécialités. Or, après quelques années de pratique, ces auriculopathes et autres « bobopathes » ne se sentent plus capables d'assurer des gardes et, de propre aveu, mieux vaut d'ailleurs qu'ils ne s'en chargent pas. On mesure là l'un des effets délétères de la surpopulation médicale dans certains endroits.

Cet article n'a pas que des inconvénients – loin de là – mais, quels que soient les réseaux et les moyens de coordination que l'on mettra en place, si les médecins ne sont pas assez nombreux, on ne parviendra pas à assurer une permanence des soins de qualité, d'autant qu'il ne s'agit pas seulement d'un problème de sous-population médicale, car la désertification dont souffrent certaines régions s'exprime aussi en termes de moyens techniques inadaptés.

Je ne saurais trop insister sur le fait que les médecins d'aujourd'hui apprennent une médecine technique, que l'un de mes patrons qualifiait de médecine de nouveaux riches, car elle dispose de gros moyens. Ils se retrouvent d'autant plus démunis, lorsqu'ils se retrouvent par exemple au fin fond des Landes, confrontés à certains problèmes. C'est, là encore, l'un des aspects de la question de l'aménagement médical du territoire.

Dans certaines structures urbaines, la permanence des soins souffre également d'un manque de personnel. Je l'ai constaté lorsque je me suis rendue, pendant un week-end au centre d'urgences de gynécologie obstétrique du CHU de Bordeaux. Nous ne sommes pas là dans un désert médical, et la permanence des soins est bien assurée, mais ces pôles de référence sont en sous-effectifs, car beaucoup de gynécologues obstétriciens décrètent qu'ils sont en week-end à partir du vendredi soir ou en tout cas qu'ils ne sont plus disponibles et orientent leurs patientes vers les urgences.

J'aurai donc deux questions, madame la ministre…

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