Madame la secrétaire d'État, j'avais cru hier que vous étiez devenue indocile et que l'esprit de liberté vous avait conquise. Hélas, cette indocilité n'aura été qu'éphémère ! Je vois d'ailleurs Bernard Debré qui écoute avec attention et m'approuve… Vous avez une parfaite maîtrise de notre langue. Vous savez ce que signifient les mots. À propos de l'amendement précédent, vous avez préconisé d'éviter les notions trop globales et d'ajouter des éléments au texte pour en préciser le sens. Or, c'est justement ce que propose notre collègue ! En effet, « responsabilité » est un principe qui n'est guère précis. Êtes-vous toujours responsables au Gouvernement ? Il serait excessif de l'affirmer (Sourires sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche), sinon les Français l'auraient déjà remarqué ! En revanche, si l'on dit, par exemple à propos du chômage, qu'il faut « réparer » les dégâts dont on est responsable, on voit tout de suite de quoi il peut s'agir. Sans faire d'étymologie, réparer une chose, c'est la remettre en état autant que faire se peut. Rappelez-vous nos grands-mères avec leurs paires de chaussettes ! Elles bouchaient les trous comme elles pouvaient. Elles remettaient la chaussette en état. C'est de cela qu'il s'agit. Vous êtes prise, madame la secrétaire d'État, en flagrant délit de mauvaise foi. Votre indocilité d'hier vous a valu quelques réprimandes et, après avoir été reprise en main lors de la réunion de ce matin, vous voilà rentrée dans le rang. C'est une raison supplémentaire de voter cet amendement. J'espère que, comme la nuit dernière, il y aura une majorité dans cette assemblée pour en rester au sens des mots et aller aussi loin que possible afin que le texte ne se réduise pas à un chapelet de bonnes intentions, mais comporte une série de dispositions concrètes.