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Intervention de Benoist Apparu

Réunion du 22 janvier 2008 à 21h30
Organisation du service public de l'emploi — Suite de la discussion d'un projet de loi adopté par le sénat

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBenoist Apparu :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, tout ou presque a été dit sur ce projet de loi portant réforme du service public de l'emploi. Je ne reviendrai donc pas sur sa philosophie générale – que, comme beaucoup dans cet hémicycle, j'approuve –, préférant attirer l'attention de Mme la ministre sur la problématique particulière de l'emploi des jeunes.

L'entrée dans la vie active est, depuis longtemps, une des plaies du chômage français. Si nous avons ramené notre taux de chômage dans la moyenne européenne, il n'en est pas de même pour le chômage des jeunes. Ceux-ci présentent des fragilités particulières et leur prise en charge doit donc être spécifique. Si un diplôme de l'enseignement supérieur demeure un atout majeur pour trouver un emploi, il n'est en rien un sésame. Deux ans après avoir terminé leurs études, près de 20 % des diplômés de l'enseignement supérieur n'ont pas d'emploi, mais ce taux atteint 40 % chez les non-diplômés de la même classe d'âge. Ces chiffres masquent évidemment des disparités considérables. Ainsi 40 % des diplômés de l'enseignement supérieur ont connu le chômage au cours des trois années qui ont suivi leur sortie de formation, principalement les diplômés de l'université et, plus précisément, les titulaires d'un diplôme de lettres, de sciences humaines ou de sciences sociales.

L'ANPE n'est pas responsable du chômage des jeunes, mais elle est mal outillée pour traiter ces publics. C'est pourquoi je vous ferai deux propositions très simples, madame la ministre. Tout d'abord, il convient de préciser, dans le projet de loi, que l'insertion par l'accès au premier emploi est une des missions fondamentales et spécifiques de la nouvelle structure.

Ensuite, il convient de réfléchir au paysage des institutions consacrées à l'emploi des jeunes. Outre l'AFIJ et les missions locales, destinées aux jeunes les plus en difficulté, je pense au « bureau insertion », que la récente loi sur l'autonomie des universités vient de créer. Il serait surprenant qu'à l'heure où le Gouvernement s'efforce de rationaliser les institutions en charge de l'emploi, on laisse de côté une institution publique à peine créée et qui sera amenée à se doter d'une fédération nationale.

Au-delà de la mission vers le premier emploi, il serait judicieux d'associer la nouvelle institution à celles que nous avons créées il y a quelques semaines afin de donner une cohérence d'ensemble à la politique du Gouvernement en la matière. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)

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