Je voudrais donner un exemple concret pour illustrer ce que peuvent représenter l'intégrité de l'environnement et la spécificité des cultures traditionnelles et de qualité demandées par M. Grosdidier.
Le 21 novembre 2001, la revue scientifique Nature a publié une étude qui a provoqué beaucoup de remous. Cette étude révélait que le maïs criollo, le maïs traditionnel de l'État d'Oaxaca au Mexique, était contaminé par les gènes du Bt. C'était d'autant plus étonnant que, contrairement à ce que dit M. Debré, le Mexique a déclaré, en 1998, un moratoire sur les cultures de maïs transgénique pour préserver l'extraordinaire biodiversité de cette céréale dont on peut presque dire que le pays est le berceau : une légende indienne ne prétend-elle pas que les dieux ont créé l'homme à partir d'un épi de maïs jaune et blanc ?
Comment une telle contamination par le Bt a-t-elle pu se produire ? Ce n'est pas qu'il y ait eu du maïs cultivé, mais parce qu'en vertu de l'accord ALENA, une sorte de marché commun nord-américain qui a été signé en 1992 entre le Mexique, les États-Unis et le Canada, le Mexique n'a pas pu empêcher l'importation massive de maïs largement subventionné par l'administration de Washington. Or ce maïs menace la production locale car il est vendu deux fois moins cher. Entre 1992 et 2002, le prix du maïs mexicain traditionnel a chuté de 44 %, contraignant de nombreux petits paysans à prendre la route des bidonvilles, avec toutes les incidences sociales et économiques que cela implique.
Voilà pourquoi nous soutenons l'amendement de M. Grosdidier.