Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le secrétaire d'État, chers collègues, je voudrais intervenir sur trois points, profitant de l'occasion qui nous est donnée de revenir sur la question du pluralisme dans les médias en général, avec cette proposition de loi formulée par nos collègues socialistes, pour reprendre ce que disait Laurent Fabius, il y a quelques instants, au début de son intervention.
En effet, on ne peut plus parler de véritable égalité entre la puissance de l'audiovisuel et celle de nos débats. On peut même parler d'une capillarité entre l'audiovisuel et l'Assemblée nationale, dans une sorte de tyrannie de l'émotion. Faut-il vous rappeler, chers collègues, qu'après des reportages et des faits divers largement diffusés sur les télévisions, nous avons légiféré sur la récidive, sur les peines plancher, sur les chiens dangereux. Nous sommes dans une situation où, bien souvent, le législateur est guidé par les médias dans son comportement et dans la promulgation des lois. Il y a, de ce point de vue, à la fois un malaise et une anomalie démocratique dans la mesure où c'est au législateur de garder la main et surtout la puissance de sa plume.