Le bénéfice, durant une période limitée, accordé au salarié, s'il le demande, d'un droit de retour dans le grand port maritime dès lors que la suppression de son emploi est consécutive à des motifs économiques, est effectivement une garantie, mais le seul motif du licenciement économique est réducteur. En effet qu'adviendra-t-il d'un salarié qui fait valoir ce droit, mais dont l'activité n'existe plus dans le port ?
Nous veillerons donc tout particulièrement à ce que l'accord cadre national réaffirme fermement l'engagement du Gouvernement que personne ne sera laissé sur le quai, pour qu'il prenne en compte des dimensions très importantes, comme les conditions de travail, la pénibilité et l'évolution des métiers. En effet, dans votre projet, les hommes semblent être la variable d'ajustement permettant de garantir le profit des entreprises privées. Vous le savez, seuls quelques grands groupes seront en mesure d'assumer les transferts des personnels et de l'outillage. Ne nous parlez pas de mise en concurrence, alors que votre projet va favoriser la constitution de monopoles privés qui pourront gérer leurs affaires selon leur propre loi !
L'annonce de la création de 30 000 emplois paraît bien présomptueuse quand on sait comment ces grands groupes fonctionnent avec leurs salariés et ce qu'il en a été des promesses de la loi de 1992.