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Intervention de Marie-Odile Bouillé

Réunion du 17 juin 2008 à 22h15
Réforme portuaire — 6. discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Odile Bouillé :

Je vous pose la question, monsieur le ministre : à quoi cela sert-il de vous inspirer de la gestion des grands ports du Nord que vous ne cessez de nous vanter, si vous en laissez de coté le meilleur pour en copier le moins bon ?

Et ce moins bon, c'est le second défaut de votre réforme, je veux parler des dispositions concernant la gestion des personnels. Je partage l'inquiétude des professionnels et de leurs représentants sur cette question. Une réforme ne peut se réaliser comme il faut quand les premiers concernés sont les moins bien servis.

L'absence de représentants des personnels de manutention dans le conseil de surveillance sera préjudiciable au dialogue au sein de l'entreprise. Chacun sait que les enjeux auxquels nos ports auront à faire face – enjeux économiques pour rattraper leur retard, enjeux environnementaux pour que le développement soit harmonieux, enjeux sociaux pour réussir la réforme – exigent que chacun trouve sa place afin que le dialogue social soit une chance et non un fardeau.

Vous proposez un droit de retour dans le grand port maritime pour les personnels transférés mais vous ne donnez aucune garantie sérieuse si leur activité n'existe plus. Que comptez-vous faire pour y remédier ?

Je vais conclure en vous rappelant qu'une réforme des ports français était attendue. Une réforme capable de rattraper la faiblesse considérable des investissements de l'État, largement inférieurs à ceux des collectivités locales que vous allez sans doute obliger de surcroît à racheter les terrains qu'elles ont elles-mêmes payés. Une réforme capable de mobiliser tous les personnels autour d'une vraie ambition pour nos ports, capable de démontrer aux armateurs que, demain, nos ports seront des haltes incontournables pour leur faire gagner du temps dans l'acheminement de leurs marchandises.

Alors que nous attendions une vraie loi de programme, nous pouvons craindre, hélas, qu'avec la réforme que vous nous proposez, Anvers reste le premier port français. Nous le regrettons et nous ne voterons donc pas votre projet de loi. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)

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