Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'État, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, ce projet de loi de réforme portuaire cumule deux gros défauts : le premier, c'est d'être une demi-réforme ; le second, c'est que cette moitié de réforme n'est pas totalement aboutie.
Oui, monsieur le secrétaire d'État, il s'agit d'une demi-réforme car votre projet écarte, volontairement, des enjeux pourtant indispensables au développement des ports. Votre projet ne dit rien ou si peu sur les dessertes avec l'intérieur du pays.
Pas d'engagement sur l'amélioration du fret ferroviaire, qui répondrait pourtant aux objectifs du Grenelle de l'environnement et permettrait, en étant rentable, de maintenir ailleurs des lignes de fret qui le sont moins et que la SNCF fait disparaître. Un port ne peut pas être attractif pour un armateur si, une fois la marchandise déchargée, il n'a aucune garantie d'un acheminement rapide vers l'intérieur. Nous déplorons ce manque dans votre réforme.
Pas d'engagement sur les dessertes fluviales. Pour prendre un exemple que je connais bien, le port autonome Nantes-Saint-Nazaire aurait pu être l'illustration d'une vraie politique de transfert de marchandises par la Loire entre Saint-Nazaire et Nantes, distants de 60 kilomètres. Personne ne doute que la création de ces dessertes fluviales est un enjeu économique et environnemental majeur, mais nous ne voyons rien venir de votre part, monsieur le ministre, et, là encore, nous le regrettons.
Pas d'engagement non plus sur le développement des autoroutes de la mer, alors qu'on s'impatiente de voir finaliser la liaison entre Nantes-Saint-Nazaire et Bilbao-Santander. Il ne sert à rien de prévoir de grands projets pour nos ports si on n'arrive pas à faire aboutir ceux qui sont à notre portée !