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Intervention de Didier Mathus

Réunion du 22 mai 2008 à 9h30
Pluralisme dans les médias audiovisuels — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDidier Mathus :

Monsieur le président, mesdames, messieurs, par-delà la fiction que vient de développer le secrétaire d'État, nous savons bien, les uns et les autres, que nous vivons désormais dans une société médiatique et qu'il serait vain et illusoire de traiter d'un rééquilibrage des institutions sans prendre en compte cette dimension cruciale de la vie politique contemporaine. Nous examinons, cette semaine, un projet de loi constitutionnelle. Que vaut de débattre de la prise de parole du Président de la République devant les assemblées alors que nous savons bien que l'essentiel n'est pas là, mais dans la manière dont celle-ci sera exposée, répercutée et traitée par les médias audiovisuels ?

Les différents réglages de l'équilibre institutionnel auxquels ambitionne de procéder l'actuel projet de révision constitutionnelle n'auront, en tout état de cause, que des effets modestes sur la vie politique. La formation de l'opinion, la mise en oeuvre des décisions publiques, leur acceptabilité dans le pays se jouent désormais dans la sphère médiatique. C'est dire qu'il est tout à fait légitime de se préoccuper de cette question et de définir une règle du jeu moderne, acceptée par tous dans ce domaine, car il en va de l'équilibre démocratique.

Avec l'élection de Nicolas Sarkozy, nous sommes entrés dans une phase nouvelle de la pratique des institutions. Ce changement, il l'a d'ailleurs lui-même revendiqué, annoncé et assumé. « Je suis un Président qui gouverne », « le Premier ministre est mon collaborateur », « les Français m'ont élu pour diriger et pour agir » : on pourrait multiplier ses citations qui illustrent l'évolution de la pratique présidentielle.

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