Vous nous reprochez de vouloir renforcer les pouvoirs du Président de la République. Mais François Mitterrand aurait-il accepté qu'on lui enlève son droit de grâce collective ? Jamais ! Aurait-il accepté que le Parlement ait un pouvoir de contrôle sur les nominations qu'il faisait, au Conseil constitutionnel ou au CSA, par exemple ? Jamais ! Et – je n'étais pas parlementaire à l'époque mais, comme j'étais déjà élu, je m'intéressais à la politique – je n'ai jamais entendu le parti socialiste formuler de telles demandes.
Pendant la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy a esquissé sa vision d'une réforme des institutions. Ségolène Royal l'a fait également. Or j'ai relu attentivement les propos de cette dernière, dont nous aurions d'ailleurs pu accepter une partie, et aucun ne se rapporte à l'encadrement du temps de parole du Président de la République. Soyons francs : si Mme Royal était en ce moment même à l'Élysée, seriez-vous en train de soutenir cette proposition de loi ?