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Intervention de François Grosdidier

Réunion du 1er avril 2008 à 21h30
Organismes génétiquement modifiés — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Grosdidier :

Le Grenelle nous avait fait sortir du débat dogmatique, le débat parlementaire nous y replonge. Je regrette d'avoir entendu jusqu'à mes propres amis opposer la caricature à la caricature. Pour ne pas me voir qualifier d'anti-OGM dogmatique, je devrais donc accepter le mauvais texte élaboré par le Sénat, alors que, dans ses dispositions mêmes, il contredit les principes qu'il professe !

L'enjeu, pourtant, est d'inscrire dans la loi les principes posés par l'Union européenne, des principes que le Président de la République et le Gouvernement ont toujours sincèrement voulu garantir : principe de précaution et de prévention avec une expertise indépendante ; principe du libre de choix de produire et de consommer avec ou sans OGM ; principe de responsabilité ; principe de transparence et d'information du citoyen.

Le projet de loi du Gouvernement était bon. Perfectible, certes, mais bon et équilibré. Le texte sénatorial s'éloigne sur chaque point des principes affichés, et ne poursuit qu'un seul but : ouvrir le plus vite possible le maximum de terres françaises à des cultures OGM. La discussion article par article, amendement après amendement – même si les miens ont tous été « retoqués » en commission – en fera peut-être la démonstration.

Je ne suis pas Vert ; je ne suis pas de gauche ; je suis de l'UMP. Je suis humaniste, conservateur et libéral, et je l'assume. Être humaniste, cela veut dire placer la santé humaine et tout ce qui la conditionne – notamment l'alimentation et l'environnement – au-dessus de toute autre considération. Être conservateur, au sens noble du terme, signifie être guidé par la conscience de devoir léguer à nos descendants au minimum ce que nous ont transmis nos ascendants – plus si nous le pouvons, mais pas moins, sans quoi nous aurons failli. Être libéral, c'est être attaché à la liberté, condition de l'épanouissement de l'homme, et à la libre entreprise, condition de la prospérité.

Mais la liberté a un corollaire, souvent oublié à gauche, la responsabilité. En matière d'environnement, celle-ci suppose l'application du principe « pollueur-payeur », et certainement pas celui de la privatisation des bénéfices et de la collectivisation des risques, vers lequel on s'achemine encore, après tant de catastrophes sanitaires payées par le contribuable, à propos des OGM.

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