… mais aussi au soutien du groupe UMP. Nous vous remercions, madame la ministre, d'avoir répondu favorablement à cette initiative qui, de fait, s'inscrit pleinement dans le cadre du plan « Réussir en licence ».
Mes chers collègues, avec cette proposition de loi, nous allons enfin conclure l'indispensable réforme de la première année de médecine et mettre fin au « gâchis » humain que nous reconnaissons tous, « gâchis de temps, d'énergie, d'espoirs et de rêves », comme vous l'avez si justement souligné, madame la ministre, lors des débats au Sénat. Olivier Jardé l'a rappelé, sur les 55 000 étudiants qui s'inscrivent chaque année en première année, près de 80 % – 40 000 –échouent à la fin de cette première année, sans possibilité, ou presque, d'équivalence ou de réorientation !
Depuis 2003, Mme Lemorton l'a rappelé, de nombreux rapports ont dénoncé cette situation : les rapports Debouzie, Thuilliez et, en 2008, celui de Jean-François Bach. Il était temps d'en tenir compte.
La loi pose les bases juridiques de cette réforme, avec une première année commune aux études de santé – Licence 1 santé – et une réorientation facilitée pour les étudiants. Nous allons créer un tronc commun entre les quatre filières que sont la médecine, l'odontologie, la maïeutique et la pharmacie. Ce dispositif vise à donner aux étudiants une culture commune aux quatre filières. C'est d'autant plus souhaitable que ces professionnels de santé seront amenés à travailler ensemble et de façon coordonnée.
En outre, le texte facilite la réorientation, à l'issue du premier semestre ou de la première année, des étudiants qui n'auraient pas obtenu des résultats suffisants à ce stade pour poursuivre leurs études dans de bonnes conditions. Cela permettra d'organiser, comme le préconise le rapport Bach, une « boucle de rattrapage » – un rattrapage à mi-chemin de la première année –, avec une remise à niveau dans les matières scientifiques, de manière à leur offrir une véritable seconde chance de réussite.
En effet, la proposition de loi favorise la mise en place de passerelles à la sortie et à l'entrée des études de santé. Les passerelles sortantes doivent permettre aux étudiants recalés, notamment ceux qui ont atteint la moyenne au concours – que l'on appelle les reçus-collés » – d'intégrer d'autres filières scientifiques, voire de sciences humaines, comme je viens de l'évoquer. Les passerelles entrantes doivent, quant à elles, permettre à des étudiants venant d'autres horizons d'accéder à la deuxième ou à la troisième année des études de santé, afin d'enrichir le cursus médical de cultures et de profils différents.
Madame Fraysse, nous avons connu, dans le temps, des personnes titulaires de bacs littéraires ou philosophiques qui entraient en médecine et faisaient d'excellents médecins, leur raisonnement n'étant pas purement technique.