Là encore, la proposition oublie l'essentiel, c'est-à-dire les moyens.
Un dernier exemple montrera bien la faiblesse de la proposition au regard de la réalité à traiter : l'instauration des passerelles entre filières universitaires. Je l'ai dit, pour justifier cette nouveauté, le rapporteur parle de l'« uniformisation trop étroite des professionnels de santé ». Là encore, nous ne pouvons qu'être d'accord avec l'esprit de la proposition. Mais d'où vient cette uniformisation? Elle vient, pour l'essentiel, du milieu social des bacheliers qui intègrent les différents cursus des professions de santé : les catégories socioprofessionnelles supérieures sont en effet surreprésentées.
Seules les catégories socioprofessionnelles supérieures peuvent s'offrir les officines assurant des cours privés coûteux. Elles sont les seules à pouvoir payer aux étudiants, depuis le début de leur scolarité, en cas de problème, des cours de soutien, pour pallier les insuffisances de l'éducation nationale, institutionnalisées, voulues par M. Darcos, qui a notamment supprimé les RASED.
Ce n'est pas en ouvrant des passerelles à des étudiants d'écoles de commerce ou d'instituts d'études politiques que l'on traitera spécifiquement la question de l'uniformisation sociale des étudiants en cursus santé.