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Intervention de Jean-Pierre Brard

Réunion du 25 septembre 2008 à 9h30
Revenus du travail — Explications de vote et vote sur l'ensemble

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Brard :

Monsieur le ministre, je regrette que vous n'ayez pas été présent plus souvent, car votre abord « frontal » permet une discussion plus aisée qu'avec votre collègue Xavier Bertrand, plus en rondeurs, mais souvent plus difficile à saisir qu'une anguille ou une savonnette ! (Sourires.)

Nous arrivons au terme de ce texte que le Gouvernement a voulu présenter lors d'une session extraordinaire, dans le cadre d'une grande mise en scène préparée durant l'été. Vous n'aviez pas prévu que le débat durerait si longtemps, et escomptiez sans doute faire passer ce texte ainsi que celui relatif au RSA, à l'esbroufe, en espérant que les Français se laisseraient aveugler par votre campagne de propagande. Comme je l'ai dit hier, le Gouvernement a quasiment doublé les crédits de propagande relatifs au pouvoir d'achat. Il faut bien cela pour faire croire à quelque chose qui n'existe pas !

Tout cela s'inscrit toujours dans la même logique : faire payer les gens modestes tout en épargnant les plus riches. À cet égard, l'aspect le plus significatif du texte sur les revenus du travail est la contrainte exercée sur le socle que constitue le salaire, et le début d'un mouvement de subsidiarisation du salaire, avec toutes les conséquences que cela induit. Vous remettez le SMIC en cause, ce qui constitue un événement d'ordre historique. Lors des travaux en commission, monsieur Wauquiez, vous aviez été beaucoup direct que Xavier Bertrand, puisque vous n'aviez pas hésité à reconnaître que le SMIC vous gênait beaucoup – un aveu avec lequel le MEDEF est sans doute en plein accord ! S'en prendre au SMIC, c'est remettre en cause un concept élaboré au fil de notre histoire, du Front populaire à 1968 en passant par la Résistance. Vous détruisez le socle de notre pays, la base de notre contrat social, mais vous en paierez la note ! N'oubliez pas que notre peuple est celui des jacqueries et que, contrairement aux apparences, il n'est jamais endormi ! Parfois, il réfléchit longtemps, mais on sait à quoi cela peut aboutir – et je ne fais pas seulement allusion à 1789.

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