Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Jean-Pierre Brard

Réunion du 25 septembre 2008 à 9h30
Revenus du travail — Article 3, amendement 1500

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Brard :

C'est un amendement de suppression, monsieur le président. Tout à l'heure, je n'ai pas pu m'exprimer autant que je l'aurais souhaité pour développer toute mon argumentation. Aussi, voudrais-je revenir sur la fameuse commission.

Évidemment, dès que Mme Parisot demande quelque chose, M. Bertrand se met à genoux. Il défère. Néanmoins, pour que M. Bertrand puisse gérer cela devant l'opinion publique, que fait Mme Parisot ? Elle place la barre plus haut encore, pour montrer que M. Bertrand ne peut pas la sauter complètement. (Sourires) Alors, il essaie de trouver, avec Mme Parisot, une façon de présenter publiquement les choses de manière à se donner le beau rôle : il tente de faire croire que Mme Parisot est excessive alors qu'ils se sont mis d'accord sur l'objectif – le démantèlement du SMIC en l'occurrence.

D'ailleurs, monsieur le ministre, vous saisissez l'occasion offerte par la création de cette instance pour modifier sans le dire vraiment le périmètre des éléments d'appréciation à prendre en considération pour décider de l'augmentation ou non du SMIC. Ainsi, l'alinéa 7 définit la commission comme suit : « À cette fin, elle conduit une analyse économique sur les évolutions du marché du travail, en particulier l'évolution de la productivité » – qui est déjà l'une des plus élevées du monde –, « le partage de la valeur ajoutée » – on sait comment vous procédez : un cheval, une alouette –, « la compétitivité des entreprises » – qui selon vous et M. Ghosn n'est jamais suffisante –, « l'évolution des salaires minima dans les pays comparables » – on connaît votre position sur ce point : ce que vous appelez le coût du travail est toujours trop élevé –, « les interactions entre salaires et emploi, la structuration des salaires » et – ce critère n'arrive qu'en dernier lieu – « l'évolution des prix. »

Cette combinaison de critères est conçue pour barrer la route au fameux coup de pouce, et fermer la porte à toute évolution significative du SMIC.

Monsieur le ministre, nous avons affaire à une offensive de grand style de la droite et, comme il ne faut jamais sous-estimer un adversaire politique, reconnaissons qu'avec Nicolas Sarkozy, nous sommes devant une vraie entreprise de démolition de notre État fondé sur des systèmes de solidarité.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion