… mais ne me demandez pas comment pour l'instant. (Sourires.) Ce qui est certain, c'est que nous sommes au coeur d'une innovation démocratique où se croisent diverses légitimités, toutes respectables, intéressantes, essentielles. Cet exercice inédit, la seule chose que je puisse dire, c'est que nous nous le pratiquons de bonne foi.
Nous traitons en même temps de questions de chauffe-eau solaires – trop complexes à installer et pas assurés – et de problèmes systémiques de civilisation. On est d'une part sur de l'opérationnel, avec la possibilité d'une action instantanée, et d'autre part, confronté à un système économique global fondé sur des énergies fossiles.
Un jour ou l'autre – on peut toujours discuter de la date et de l'heure –, l'économie ne pourra plus se fonder sur les fossiles. Espérons simplement qu'avant cette échéance le réchauffement climatique n'aura pas réglé le problème à notre place. Le débat systémique, les problèmes d'écofonctionnalité, la nécessité de changer de modèle de production et de consommation – ce qui ne se fera pas en trois semaines –, tous ces aspects de la question ne doivent toutefois pas nous interdire de faire immédiatement ce qui est d'ores et déjà possible. Je ne nous laisserai pas entraîner dans la surenchère sur ces sujets, mais il y a un certain nombre de programmes que nous sommes en mesure d'appliquer dès aujourd'hui.
Ainsi, je voudrais dire à Alfred Almont qui depuis des mois et des mois insiste sur la question de l'outre-mer – il est d'ailleurs soutenu par l'ensemble des parlementaires des Antilles, dont M. Alfred Marie-Jeanne, Mme Berthelot et Mme Taubira – qu'il y a bien une spécificité des DOM, une spécificité française et internationale : notre pays, puissance maritime, possède grâce à l'outre-mer 8 % de la diversité du monde.
Il y a une chose dont je suis certain, c'est que, dans tous les cas de figure, il y aura un programme spécifique, exceptionnel pour les DOM, territoires exemplaires pour la biodiversité et l'autonomie énergétique mais dont les retards en matière de transports et de déchets sont évidents. Si il y a une certitude sur la sortie de ce Grenelle, c'est que les moyens de la République seront massivement au rendez- vous pour les DOM.
À tous ceux qui participent à ce Grenelle je voudrais dire que nos petites personnes n'ont pas d'importance. Quant à ceux qui croient que nous nous laisserions manipuler en quête de succès personnels ou d'opérations d'opinion : laissez-moi avoir un peu plus d'orgueil et un peu moins de vanité ! La vérité, c'est que, quoi qu'il arrive, nous sommes déterminés. Il y a des conservatismes, on ne va pas se raconter d'histoires, mais je suis déterminé à les surmonter, sans pour autant répondre à toutes les surenchères.
Il nous faut une rupture puissante forte, radicale, mais responsable. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)