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Intervention de Jean-Charles Taugourdeau

Réunion du 3 octobre 2007 à 15h00
Grenelle de l'environnement — Déclaration du gouvernement et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Charles Taugourdeau :

…je pense que le consommateur sera éclairé et qu'il pourra faire des choix citoyens.

C'est pourquoi je souhaite qu'à l'issue de ce Grenelle, nous n'oubliions pas la formation du consommateur, car aujourd'hui on peut dire sans trop se tromper qu'acheter de moins en moins cher peut nuire de plus en plus gravement à l'environnement. On pourrait appliquer à certains produits de consommation ou manufacturés l'avertissement qu'on trouve sur les paquets de cigarettes – « nuit gravement à la santé » –, qu'il s'agisse des consommateurs ou de ceux et celles qui les ont fabriqués ou cultivés.

Le consommateur alerté, formé, éclairé, devra comprendre que tout cela a un coût et qu'être un consommateur citoyen, après avoir été un citoyen consommateur, impliquera d'accepter de payer un peu plus cher ce qui est produit selon les normes. Il devra comprendre que consommer ainsi est bon pour la santé non seulement de l'individu, mais aussi de la société tout entière, car c'est un geste qui régénérera les productions locales, régionales, nationales, européennes et mondiales.

Cet ordre est très important à mes yeux. C'est un peu comme le principe de subsidiarité : ce qu'on peut produire et consommer au plus près ne devrait pas l'être plus loin. En clair, il ne faut faire venir des produits de l'autre bout du monde que parce qu'on ne peut pas les faire plus près de chez nous.

Enfin, je souhaite vivement que ce Grenelle rende l'application des lois environnementales plus intelligente. Je m'explique : pendant des années, il n'y a pas eu de législation dans ce domaine et il faut bien reconnaître que le développement, toutes catégories confondues, s'est parfois accompagné d'un certain laxisme en matière d'environnement. On doit rendre hommage à ceux qui ont entrepris alors de lutter pour l'écologie, mais il faut aussi qu'ils comprennent eux-mêmes que tout ne peut pas changer en un instant.

Puis sont venues les lois, souvent sévères, et aussi, forcément, les décrets d'application rigoureux. Nous savons tous, élus nationaux, mais aussi élus locaux, que certains décrets mériteraient d'être réécrits afin d'assouplir des dispositions difficilement gérables par les collectivités locales. Je pense à l'exemple des zones inondables : toute la France est aujourd'hui protégée, chaque fois que nécessaire, par des plans de prévention des risques, mais toute la France n'est pas Vaison-la-Romaine ! Je songe aussi à la fixation que l'on fait parfois sur les périmètres rapprochés de captages d'eau potable.

Oui, je souhaite que l'application de la loi en matière de protection de l'environnement devienne intelligente. L'excès nuit en tout, le mieux est parfois l'ennemi du bien, et nos lois sur l'environnement, mieux perçues, seraient sans doute davantage respectées. Surtout, il faudra que nous veillions à ne pas créer de nouvelles distorsions de concurrence insurmontables pour les agriculteurs, les artisans, les commerçants et les industriels, ce qui aurait pour effet immédiat de faire acheter et produire de plus en plus loin, et donc de polluer de plus en plus, ce qui pourrait nuire gravement à notre santé. La boucle est bouclée. Bon air et bonne santé à tous ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)

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