Comment la société pourrait-elle majoritairement tolérer cette attitude alors qu'elle condamne sans appel celle des militants pro-vie qui revendiquent également ce droit à la désobéissance civile en organisant des raids dans les hôpitaux contre les IVG ? Force doit revenir à la loi votée au Parlement.
Concernant les pistes de propositions, j'en emprunterai quelques-unes à notre mission : la création d'un conseil supérieur des biotechnologies qui pourra se prononcer de manière indépendante et éclairée sur ces sujets ; le nécessaire besoin d'information, de transparence et d'échanges – la pédagogie doit être de mise pour mieux expliquer les tenants et aboutissants, dépasser les propos réducteurs des opposants aux essais, tout en assurant une totale transparence sur la nature et la localisation des essais des cultures d'OGM et en systématisant et complétant l'information des maires – ; la distinction claire entre les risques putatifs relatifs aux OGM et les risques avérés relatifs aux pesticides – je pense en particulier aux causes de cancer, qui sont très clairement identifiées en ce qui concerne les conséquences des pesticides ou de l'utilisation massive des engrais entraînant le problème des nitrates dans l'eau – ; la distinction entre les différents types d'OGM : ceux qui sont réalisés au sein d'une même espèce comme une forme poussée de sélection et ceux qui transgressent les frontières naturelles des espèces comme le transfert d'un gène de mammifère dans une espèce végétale pour créer un médicament. Ces deux types d'OGM n'ont pas du tout la même portée d'un point de vue éthique, scientifique et environnemental. Enfin, il faut bien prendre en compte les différents niveaux de risques par rapport à la dissémination. Par exemple, ceux d'un champ de colza transgénique de plusieurs hectares sont bien supérieurs à ceux d'un champ de betteraves où il n'y a pas de pollinisation.