Nous sommes en l'occurrence dans un cas tout à fait différent. Si les problèmes environnementaux sont majeurs, ils ne doivent pas être traités dans une vision à court terme. Les réponses, solutions et mesures que nous devons apporter commandent la durée et une planification dans le temps. Oui, le défi de l'environnement est un impératif qui exige une action de long terme, par opposition au court terme politique. Or les délais impartis aux groupes de travail pour la remise de leurs premières conclusions ont été de trois mois, dont juillet et août. Ce délai nous paraît trop court. Il n'a pas permis un travail optimal.
Monsieur le ministre, vous avez − pour reprendre votre belle expression − organisé cette « conférence des parties prenantes ». Vous touchez là quelque chose de juste. Collectivités territoriales, syndicats, entreprises, associations, se sont tous réunis au sein de ces groupes de travail. Beaucoup de choses ont été dites, beaucoup de problèmes ont été soulevés, bon nombre de propositions ont émergé, je peux en témoigner en tant que participant. Nous tenons à saluer le caractère innovant de votre démarche. Elle aboutit notamment à donner la place qu'elles méritent aux grandes associations mobilisées pour la défense de l'environnement. C'est une avancée, car il était temps qu'elles soient parties prenantes, pour reprendre vos mots. Ce Grenelle a déclenché, au sein de toute la société française − je veux dire notamment la mobilisation des grandes entreprises et du secteur privés, des associations, des élus − un effort d'imagination et de propositions, que le Nouveau Centre tient à saluer.
Cependant, contrairement au Grenelle de 1968 ou au Matignon de 1936, dans lesquels les parties prenantes avaient une réelle légitimité, pour la première fois, on a réuni autour de la table des acteurs qui, certes, pèsent dans le débat, mais dont la légitimité et l'expertise sont de niveaux très différents − je peux, là aussi, en témoigner.