Je défendrai en même temps, si vous le voulez bien, monsieur le président, les amendements nos 60 , 61 et 62 , ce qui nous fera gagner du temps.
Monsieur le ministre, ces amendements, qui tendent à substituer au mot : « intégration » le mot : « assimilation » sont, ne nous y trompons pas, plus politiques que sémantiques. Ces deux termes ne sont, en effet, pas neutres et reposent sur des philosophies politiques différentes.
L'intégration exprime une dynamique d'échange dans laquelle chacun accepte de se constituer partie d'un tout où l'adhésion aux règles de fonctionnement et aux valeurs de la société d'accueil et le respect de ce qui fait l'unité et l'intégrité de la communauté n'interdisent pas le maintien des différences.
Le terme « intégration » intègre la notion de communautarisme où les diverses cultures et ethnies cohabitent sur un même territoire en conservant leurs spécificités, conduisant ainsi à la constitution de ghettos, à la juxtaposition de blocs pouvant devenir antagonistes.
L'assimilation, en revanche, consiste à favoriser l'insertion des individus au sein de la collectivité nationale dans laquelle ils doivent se fondre à terme. Contrairement au communautarisme, l'assimilation est davantage compatible avec la démocratie : elle suppose que tous partagent un projet commun, des valeurs communes, ce qui, monsieur le ministre, correspond, me semble-t-il, à l'esprit de la loi que vous nous proposez.