Cette intervention sur l'article 1er se fondera sur mon expérience personnelle et notre raison commune. En effet, l'immigration fait partie de mon passé personnel et familial. Si j'en crois la presse, sur les 131 nouveaux députés, je suis l'un des deux seuls à être nés ailleurs qu'en France et à ne pas être nés Français.
Ce projet de loi prévoit qu'un membre de la famille qui demande à rejoindre la France bénéficie dans son pays de résidence ou, s'agissant d'un conjoint de Français, dans celui où il sollicite le visa, d'une évaluation de son degré de connaissance de la langue et des valeurs de la République. Ainsi, il faudra, pour venir en France, non seulement comprendre le Français mais aussi nos valeurs républicaines. Sur le principe, personne ne peut être contre. Néanmoins, avant un départ vers la France, peut- être faudrait-il vérifier tout simplement que la personne connaît la vie dans notre pays. Ce serait aussi réaliste et n'empêcherait nullement de vérifier une connaissance sommaire de nos principes.
Je note qu'une condition de ce type existe en Grande- Bretagne s'agissant de la vie qu'on y mène. Mais cela vaut pour ceux qui veulent devenir citoyens, ce qui me semble d'une autre nature que le simple fait de rejoindre sa famille sur le territoire. Peut-être le Gouvernement a-t-il tout simplement pour objectif, mais sans le dire, de freiner l'entrée légale sur le territoire des étrangers mariés avec des Français ?
Je veux à cet égard souligner la contradiction qui apparaît dans l'actuelle campagne de communication du ministère de l'intérieur intitulée « parler rugby ». Dans les différents clips, on voit en effet intervenir des joueurs de rugby, souvent étrangers, qui expliquent que vivre en France leur a permis d'apprendre le français et de comprendre les valeurs de notre République.