…et les associations humanitaires auxquelles d'ailleurs les municipalités apportent parfois leur concours. Pour l'État, ces réfugiés en situation irrégulière n'existent pas, précisément parce qu'ils sont en situation irrégulière et que l'État estime ne pas avoir à connaître de leur sort. Ces réfugiés n'existent pas parce que, en situation irrégulière, ils veulent passer en Grande-Bretagne, ils ne relèvent donc pas du droit de l'asile en France. Ces réfugiés en situation irrégulière qui veulent passer en Grande-Bretagne, lorsqu'ils sont mis en centres de rétention parce qu'ils sont inexpulsables vers leur pays d'origine, sont renvoyés à l'errance des villes quelques jours après que les administrations placées sous votre tutelle ont fait leur travail. Peut-on parler à ce propos, monsieur le ministre, de l'efficacité d'une politique ?
Deuxième constat : lorsque les associations et les villes viennent au secours de ces réfugiés livrés à eux-mêmes, confrontés à l'extrême souffrance, de l'isolement, de l'abandon, du froid pendant les périodes hivernales, de la non-nutrition, l'État leur reproche d'encourager leur venue en France. Avons-nous un autre choix, quand la misère est là, à nos portes, et qu'on la voit, que celui de nous substituer à l'État dans ses prérogatives pour faire en sorte que l'irréparable, c'est-à-dire à la disparition de ces réfugiés, ne se produise pas ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)