Monsieur le Premier ministre, on chiffre aujourd'hui à 30 000 milliards de dollars le fiasco du capitalisme à l'échelle mondiale. (Rires et exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Vous êtes aussi responsable de ce gâchis.
N'avons-nous pas entendu le Président en campagne ambitionner de développer le crédit hypothécaire pour les ménages, les subprimes à la française ?
N'avons-nous pas entendu que notre système de retraite par répartition était dépassé, qu'il fallait privilégier les fonds de pension et l'assurance du risque dépendance par le privé ?
C'est aussi la loi TEPA, le bouclier fiscal, les 15 milliards de cadeaux aux plus fortunés.
Les résultats, nous les connaissons : les prédateurs ont semé les germes de la misère mondialisée.
Vos champions, monsieur le Premier ministre – élites, banquiers, experts, organismes de notation, gendarmes de la bourse – sont tous au tapis, tous coresponsables de ce système.
Vous prêtez des centaines de milliards d'euros aux banques et aux fauteurs de crise, mais n'exigez pas que l'État prenne des minorités de blocage. Oui, les député-e-s communistes et républicains ont eu raison de voter contre votre plan.
Rien, en revanche, pour les deux millions de Français surendettés, les retraites, le SMIC, les salaires ; rien pour l'emploi et l'économie réelle. Mais la chasse aux chômeurs est ouverte.
Renault, PSA, la SNECMA, la Redoute, la CAMIF, ArcelorMittal, les heures supplémentaires, le travail le dimanche ou le recours au CDD, outils de flexibilité indispensables au néolibéralisme sont plus que jamais d'actualité.