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Interventions sur "musée"

14 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaColette Le Moal, rapporteure de la commission des affaires culturelles et de l'éducation :

...ique du Sud de la dépouille mortelle de la « Vénus hottentote ». La présente restitution répond quant à elle à une très forte attente du peuple maori. Rappelons que ce peuple autochtone de Nouvelle-Zélande est entré en contact avec les Européens au cours du XVIIe siècle. Depuis 1980, le gouvernement néo-zélandais relaie la demande des Maoris, qui souhaitent le retour des têtes conservées par des musées ou des particuliers à l'étranger, lesquelles constituent des éléments importants de leur identité. Je m'attarderai un instant sur le contexte historique de la présence des têtes maories dans nos musées. À partir de la colonisation de la Nouvelle-Zélande, l'engouement de l'Europe pour ces têtes « naturalisées » fut tel qu'elles firent l'objet d'un commerce particulièrement macabre. On recherchai...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaColette Le Moal, rapporteure de la commission des affaires culturelles et de l'éducation :

...l'a dit le ministre, des débats juridiques, philosophiques, anthropologiques et scientifiques passionnants, mais loin d'être tranchés. Je ne m'y attarderai pas, afin d'éviter de prolonger la discussion, mais il me semble que la représentation nationale s'honorerait en apportant d'une manière ou d'une autre sa pierre à cette réflexion, primordiale pour l'avenir et la gestion des collections de nos musées : peut-on, doit-on considérer ces restes humains comme des biens artistiques, culturels ou scientifiques dont l'importance justifie le maintien dans nos collections, ou avant tout comme des éléments du corps humain ? Cette question n'est tranchée ni en droit ni par la jurisprudence, fluctuante sur ce point. En la matière, la France se doit d'être exemplaire tout en préservant la mission univers...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaColette Le Moal, rapporteure de la commission des affaires culturelles et de l'éducation :

Ajoutons qu'il ne s'agit pas pour la Nouvelle-Zélande d'exposer les têtes, mais de permettre aux Maoris d'offrir à leurs ancêtres une sépulture digne, conforme à leurs rites. Quatrièmement, l'intérêt scientifique des biens culturels n'est pas démontré. En effet, ces têtes, entrées dans les collections des musées comme objets de curiosité, n'ont pas suscité de recherches scientifiques. Si l'on considère néanmoins qu'elles constituent un témoignage historique et culturel intéressant, les méthodes actuelles de numérisation permettront d'en conserver la mémoire. Dès la promulgation de la loi, les musées et leurs collectivités de tutelle devront donc rapidement tout faire pour restituer ces têtes à la Nouve...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Tabarot, présidente de la commission des affaires culturelles et de l'éducation :

Madame la présidente, monsieur le ministre, madame la rapporteure, mes chers collègues, après le Sénat, l'Assemblée nationale va donner son accord pour restituer à la Nouvelle-Zélande et au peuple maori bien plus que de simples pièces de musée. En effet, nous ne parlons pas ici d'oeuvres d'art traditionnelles mais de restes humains. Parfois même, il s'agit de personnes qui ont été délibérément exécutées pour satisfaire les besoins d'un trafic exécrable. Ces restes attendent depuis trop longtemps une sépulture digne, conforme aux rites maoris. Autant d'éléments qui achèvent de nous convaincre que le vote auquel nous allons procéder de ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Folliot :

Madame la présidente, monsieur le ministre, madame la présidente de la commission, madame la rapporteure, mes chers collègues, le présent texte vise à permettre la restitution à leur pays d'origine de toutes les têtes maories actuellement détenues dans les collections des musées français. Sa discussion prend place dans le cadre de la journée d'initiative parlementaire du groupe Nouveau Centre et apparentés, présidé par notre éminent et cher collègue François Sauvadet, ici présent.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Folliot :

...arbare. Avec l'arrivée des colons européens, ces têtes, considérées comme des objets de collection, ont suscité un engouement sordide et fait l'objet d'un trafic jusqu'au milieu du XIXe siècle, au point que certains esclaves eurent la tête tatouée puis coupée pour satisfaire la demande. C'est ainsi que certaines de ces têtes se sont retrouvées dispersées dans des collections privées puis dans les musées d'Europe et d'Amérique et que plusieurs d'entre elles sont entrées dans les collections publiques françaises par don ou legs. Il a fallu attendre 1831 pour qu'une loi britannique interdise leur commerce via l'Australie, alors plaque tournante du trafic. La restitution de ces têtes répond à une forte attente des Maoris pour qui elles représentent un élément d'identité. Ils souhaitent pouvoir les...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarianne Dubois :

...onsidèrent qu'il s'agit des restes de leurs ancêtres et non d'objets d'art ou de collection. Peu d'arguments valables peuvent s'opposer à cette restitution, que soutient d'ailleurs la communauté scientifique, dans sa grande majorité. Notre pays s'honorerait en y répondant favorablement. Ce texte n'a nullement pour finalité de mettre à mal l'intégrité de nos collections publiques ni de vider nos musées, d'autant que ces têtes n'ont jamais fait l'objet en France, jusqu'à présent, d'analyses scientifiques. Au contraire, notre politique des musées aurait plus à perdre qu'à gagner à esquiver plus longtemps une réflexion qui apparaît aujourd'hui incontournable et de nature à consolider, au final, la légitimité de nos collections et du principe d'inaliénabilité. Par ailleurs, la proposition de loi ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Fourneyron :

...uples auxquels ces cultures sont rattachées. Je ne dis pas que c'est contradictoire, mais c'est ainsi. La proposition de loi de Mme Catherine Morin-Desailly, même si elle appelle un débat plus large en modifiant les missions et la composition de la commission scientifique nationale des collections, aborde principalement la question spécifique des têtes maories dispersées dans les collections des musées de France. Mme Le Moal a rappelé l'importance, pour les Maoris, de ce que nous appelons de façon édulcorée ce « matériel culturel sensible ». Il s'agit de têtes de guerriers de hauts rangs à caractère sacré, dont les tatouages signifiaient le courage, qui avaient vocation à être exposées à la vue de tous pour être vénérées jusqu'à ce que leur état de dégradation ne le permette plus. Elles étaie...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Fourneyron :

...e temps que prennent parfois certaines procédures et cérémonies. Pour autant, l'incertitude qui entoure le statut des restes humains personne ou objet de collection n'est pas levée. Je reviens sur les interprétations contradictoires du juge administratif et du juge judiciaire. Le premier considère que la non-patrimonialité du corps humain ne s'applique pas aux restes humains détenus dans les musées puisque la vocation de ces derniers n'est pas marchande mais scientifique. Le second annule l'exposition Our body qui présentait des cadavres et des pièces anatomiques à des fins pédagogiques, au motif que « la commercialisation des corps par leur exposition porte une atteinte manifeste au respect qui leur est dû ». L'absence de consentement préalable à leur exposition était également mentionnée...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Fourneyron :

L'équilibre à trouver est délicat ; sans avoir la prétention de résoudre l'équation ce matin, je reprendrai quelques propos de scientifiques ou de professionnels qui peuvent éclairer le débat. Jean-Yves Marin, directeur du musée de Normandie, rappelle qu'il ne s'agit pas de rendre pour rendre, d'oublier que la circulation des oeuvres d'art participe de la culture universelle et que l'harmonie entre les peuples implique d'aller vers la civilisation de l'autre, il s'agit pour chaque peuple de pouvoir restituer son histoire et d'exposer les objets les plus emblématiques. Il estime toutefois que « l'universalité du musée n'...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHuguette Bello :

Huit ans après le vote de la loi relative à la remise à l'Afrique du Sud de la dépouille mortelle de Saartje Baartman, nous voici à nouveau obligés de légiférer pour la restitution - cette fois, à la Nouvelle-Zélande - des têtes maories qui se trouvent dans les collections des musées français. Je voterai bien sûr ce texte. Mais avouons tout de même notre surprise de devoir, une fois encore, passer par une loi et retrouver la même problématique que celle qu'a naguère soulevée le cas de la « Vénus hottentote ». Certes, en se basant sur les dispositions de l'article 16-1 du code civil qui interdisent « l'appropriation à des fins mercantiles ou l'utilisation aux mêmes fins du c...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarcel Rogemont :

...me de culture s'il en est, madame la présidente, madame la rapporteure, mes chers collègues, permettez-moi tout d'abord de saluer une délégation d'étudiants de l'université de Rennes 2, venus assister à notre séance. C'est pour cette raison que je tenais tout particulièrement à ce que l'Ille-et-Vilaine fût citée lorsque l'on abordait les problèmes de la Bretagne, madame le maire de Rouen. La loi musée, sur laquelle j'avais travaillé, notamment avec M. Patrick bloche, avait créé des dispositions pour procéder au déclassement des biens culturels détenus par les musées. Il est curieux de constater que la commission scientifique créée à l'époque n'a pas été saisie de l'affaire de la restitution de la tête maorie du musée de Rouen, non plus que d'une quelconque demande de déclassement. C'est d'ail...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarcel Rogemont :

Cette multiplication est d'ailleurs tout à fait légitime dans la mesure où tous les États ont, autant que nous, droit à une activité muséale et que l'effort réalisé notamment par l'Afrique pour se doter de musées ne peut rester sans effet sur l'intégrité de nos collections dont une partie a été « importée » de ce continent dans des conditions parfois douteuses. De même, sur un autre continent, il n'apparaîtrait pas illégitime que les frises du Parthénon se retrouvent sur le Parthénon à Athènes plutôt qu'au British Muséum de Londres. Le rapport sera donc utile à la représentation nationale afin de palli...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarcel Rogemont :

L'élu a la responsabilité de la gestion des musées de France comme des FRAC dans la diversité de leur gestion, sans que cette responsabilité soit de nature scientifique. Certes, la commission sera très majoritairement composée de scientifiques, il n'empêche que la présence en son sein d'élus participe à la confusion des rôles. À la formule retenue, j'aurais préféré que le Parlement, au vu du fonctionnement de la commission, puisse se saisir d'u...