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La fierté d'être français, de parler une langue universelle, d'assumer une grande histoire et de vouloir la poursuivre, ce qui implique évidemment de ne pas brader sa souveraineté, c'est ce qui met à l'abri de toutes les tentations de repli et permet l'accroissement de la communauté nationale. Pour que nous puissions maintenir une conception de la nation ouverte aux apports extérieurs, il faut que ceux-ci constituent une source d'enrichissement et non de remise en cause des principes ...
Mes chers collègues, pour débuter mon propos, je voudrais vous lire les extraits d'un discours qui a été tenu à cette tribune il y a quelques années, et dont je vous laisse deviner l'auteur : « Nous sommes façonnés par les communautés où nous vivons. Nous sommes façonnés par leur histoire aussi bien que par leur langue. Tout cela traduit notre appartenance à la nation. Une nation, ce n'est pas seulement un héritage, pas seulement une communauté de vie ; une nation, c'est une communauté de citoyens qui partagent les mêmes valeurs. « Nous croyons que l'idée nationale, non pas nationaliste mais nationale, est une idée d'avenir et que cela a été une très grande faute de laisser oppos...
Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, je voudrais, en préambule à mon intervention, faire un petit rappel concernant l'Alsace, ma belle région natale. Mes parents, mes grands-parents, comme tous les Alsaciens et Mosellans, ont, compte tenu de l'histoire, changé quatre fois de nationalité entre 1870 et 1945 ; c'est dire que nos pères se sont battus pour rester ou redevenir français. Mais pour le prouver, nous avons dû, jusqu'à la fin des années 1960, pour remplir toutes sortes de formalités, présenter les certificats de réintégration de nos parents dans la nationalité française. Alors pour moi, héritier de cette histoire, qu'évoque la notion d'i...
Bref, il s'agit de cultiver l'amour de la patrie et la fierté d'être français, et de faire respecter ces valeurs par tous. Enfin, être français, pour moi, c'est une émotion. Moi l'Alsacien originaire des « TOV » les territoires d'outre-Vosges , j'éprouve toujours une grande émotion, héritée de l'histoire transmise par mes parents, au son de La Marseillaise. En conclusion, monsieur le ministre, mes chers collègues, je dirai qu'être français, c'est aimer fièrement la France, le devenir, c'est adopter la France avec sa langue, ses moeurs, sa culture, et donc partager ensemble nos droits et nos devoirs. Il s'agit là pour nous tous d'un pacte d'avenir. Vive la France riche de ses diversités, ouverte ...
Mes chers collègues, au moment où nous abordons ensemble la question de l'identité nationale, nous sondons le temps long de l'histoire, celui qui forge le discours que les peuples du monde ont appris à aimer de la France. À la manière d'un long et vieux fleuve, notre pays transporte des alluvions qui sédimentent une culture avec ses lignes de force, ses contradictions et ses questions restées sans réponse. Aujourd'hui, monsieur le ministre, vous demandez à la France de vous dire qui elle est. Elle s'apprête à vous répondre sèch...
...agne présidentielle, à préempter, avec un souci permanent d'autopromotion, à la fois de Gaulle et Jean Jaurès, la République et les racines chrétiennes de la France, le message universel de la Déclaration des droits de l'homme et l'appartenance de la France à la civilisation occidentale. À coup de manipulations, il s'est employé à faire tomber un à un les repères établis par les respirations de l'histoire ; et beaucoup des valeurs fondatrices de la République ont ainsi été passées au laminoir des discours successifs du chef de l'État. Jusqu'à lui, nul républicain ne s'était aventuré à revisiter la laïcité, valeur fondatrice de la République, et tous ceux qui avaient exercé la plus haute responsabilité de l'État avaient conscience de ce lien intime et indestructible qui unit la République à la laï...
Madame la présidente, monsieur le ministre, chers collègues, je me fais une certaine idée de la France, vieux pays façonné par les rêves d'hommes et de femmes, nés ici ou venus d'ailleurs, et qui ont eu le génie de lui faire penser tout à la fois l'humain et l'universel. Certains, comme moi, sont le produit de l'histoire qui a fait notre pays. Ils en sont pétris et ils en sont fiers. Pour eux, la France est une personne dont ils partagent les valeurs et les contradictions. Il y a ceux aussi qui ne sont pas nés en France mais qui ont choisi d'en être les citoyens parce qu'ils se reconnaissent en elle. Puis, il y a ceux qui, bien qu'ils en aient la nationalité, ont du mal à se sentir français, faute de le vouloir...
...urd'hui, je m'interroge. Cette France que j'aime peut-elle rester elle-même au milieu des influences puissantes et diverses qui l'assaillent ? Cette interrogation est au coeur de l'action politique, s'il est vrai que la spécificité de la politique est d'assurer la pérennité du groupe au sein duquel elle s'exerce. Poser la question ne signifie pas faire un arrêt sur image en postulant la fin de l'histoire. L'identité est par nature évolutive. Pour être vivante, elle doit s'adapter aux changements du monde qui l'entoure. Dès lors, il s'agit de savoir ce que nous voulons préserver d'essentiel pour assumer la permanence de notre identité. Plus précisément, il s'agit de savoir ce nous acceptons de changer dans notre modèle et, au contraire, ce que nous voulons approfondir. J'évoquerai très rapidemen...
C'est d'abord dans les programmes d'histoire, de géographie et d'éducation civique, monsieur le ministre, qu'il faut redonner le goût et l'amour de la patrie, mais aussi la fierté d'une histoire. (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe UMP.) Ce n'est pas non plus en cultivant une repentance permanente que l'on suscitera l'adhésion à la communauté nationale. Permettez-moi de citer Albert Camus : « Il est bon qu'une nation soit asse...
...si tant est qu'ils le puissent, à cette injonction d'assimilation, de conformité, de mimétisme. Faute de quoi il n'auraient plus qu'à partir : « La France, on l'aime ou on la quitte », selon les mots mêmes du Président de la République. Et moi, dont les miens ont contribué dans le sang et la sueur à la construction de la France ? Moi dont l'art culinaire et la langue sont différents ; moi dont l'histoire, pour citer Camille Darsières, « enseigne que maintes fois [j'ai été] à l'envers de la médaille française » ; moi, nègre, indien, français mais profondément martiniquais, devrais-je donc aussi me soumettre à cette injonction ? On voit bien que le respect du droit à la différence culturelle, laquelle ne nie pas l'égalité des droits, est au coeur de l'évolution des sociétés et des peuples d'outre-m...
Toutes les cultures, toutes les histoires, toutes les langues, toutes les sagesses et toutes les douleurs que portent les cinq continents sont aussi les nôtres, dans le sens où elles s'interpénètrent en permanence sur notre territoire.
...'est qu'être français. Ce débat n'a rien d'une catastrophe, d'un cataclysme, d'une épée de Damoclès suspendue au-dessus de la société française, dont il menacerait la cohésion et la solidarité. Bien au contraire, il représente une aubaine. Certes, nul ne l'ignore, toutes les nations française, italienne, espagnole, anglaise ou autre se définissent par une langue, un drapeau, des valeurs, une histoire, un hymne. Ce débat nous est l'occasion de réaffirmer et de rappeler cet héritage commun. L'identité française est associée aux valeurs républicaines ; elle est enracinée dans des valeurs universelles, respectueuses de la dignité de l'homme et qui ne peuvent que susciter l'adhésion de tous. La politique d'assimilation doit prévaloir, et c'est en sens, je crois, qu'il faut comprendre et mener ce ...
Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers camarades, mes chers compagnons (Rires et exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR), la France, c'est avant tout un socle commun de trois mille ans d'histoire européenne. Nous sommes les lointains descendants de ces guerriers achéens partis pour l'honneur et la gloire assiéger la cité d'Asie mineure qu'a chantée Homère. (Nouvelles exclamations sur les mêmes bancs.) Nous étions trois cents à combattre aux côtés du roi de Lacédémone pour sauver les cités libres de la Grèce que symbolise la tapisserie derrière moi, et où régnaient la philosophie et la lib...
Au cours de ces trois millénaires d'histoire, nous fûmes des deux côtés, à Gergovie comme à Alésia, mais aussi à Teutobourg, car nous sommes aussi les descendants de ces peuples germains et celtes qui, librement parmi leurs pairs, savaient élire un chef. Nous avons été forgés par quinze siècles d'histoire de France, quinze siècles pendant lesquels nos rois, nos empereurs et nos Républiques ont su travailler sur deux axes principaux : sépare...
...ce que les porte-parole du groupe soient Marietta Karamanli, Serge Letchimy et moi-même, c'est-à-dire des Français un peu particuliers. Nous nous demandons ce que vous cherchez avec ce débat. Cherchez-vous à dire que certains Français sont plus respectables que d'autres ? Voulez-vous dire aux étrangers qui viennent travailler dans notre pays qu'ils doivent renoncer à leur propre identité, à leur histoire personnelle ? Permettez-moi d'évoquer ma propre histoire : je suis née en Guadeloupe, j'ai des ancêtres qui sont venus d'Afrique, j'avais une grand-mère indienne, je suis mariée à un Parisien et mon petit-fils nouveau-né est à moitié kabyle. J'ai l'impression que nous sommes une famille française comme beaucoup d'autres. (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe SRC.) Ce débat n'est pas ...
...entité nationale. » Pour nous, la racine, c'est l'éducation, et je ne comprends pas que ce pays, qui a su apprendre à des milliers d'enfants à travers le monde, avec leurs cheveux crépus ou leurs cheveux frisés, ce poème de Joachim du Bellay : « France, mère des arts, des armes et des lois », ne soit plus capable de l'enseigner aux enfants des banlieues. C'est quand on réduit l'enseignement de l'histoire, comme il en est aujourd'hui question, qu'on arrache la racine. Enseigner l'histoire, c'est effectivement enseigner l'histoire de France, avec ses pages glorieuses, mais aussi avec ses pages sombres.
Il faut parler de l'esclavage, de la colonisation, de la collaboration, des guerres parfois sanglantes de la décolonisation. Tout cela fait partie de notre histoire, tout cela révèle parfois l'intolérance, l'avidité excessive et l'exploitation de l'homme par l'homme, qui vont à l'encontre de l'idéal de la nation. En intégrant au récit national ces faits et ces éclairages qui, jusqu'alors, étaient sous-estimés ou passés sous silence, on permet le partage d'une mémoire, ce qui est très important pour des gens qui ont souvent eu l'impression de ne pas être inté...
...ur odeur, escortés de leurs punaises... » Il faut le savoir, des propos de ce type ont été tenus, mais, au même moment ou un peu plus tard, d'autres, que l'on a déjà longuement cités, comme Braudel, ont affirmé que la France était diversité : diversité des paysages, diversité des hommes, diversité des couleurs. Ainsi Braudel écrivait-il : « Tant d' immigrés , depuis si longtemps, depuis notre préhistoire jusqu'à l'histoire très récente, ont réussi à faire naufrage sans trop de bruit dans la masse française que l'on pourrait dire, en s'amusant, que tous les Français, si le regard se reporte aux siècles [ ] qui ont précédé notre temps, sont fils d'immigrés. » (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.) La querelle que vous lancez aujourd'hui, à propos des bons et des moins bons França...
...veugle pour ne pas le voir. Rappelons-le : ce débat est déjà un véritable succès, car il répond à une véritable attente et à une réelle demande des Français, ce dont témoignent les plus de 40 000 contributions publiées sur le site du débat des contributions, riches, constructives, intelligentes et les deux millions de pages lues. Ce débat, c'est aussi un pays qui s'exprime, qui parle de son histoire, de ses racines, de ses valeurs, de son projet. Monsieur le ministre, ne vous en faites pas : les socialistes aboient, mais la France vous soutient