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...mmune voisine pour éviter le paiement de la participation. Pourtant une réticence illégitime, mais compréhensible, a perduré après le vote de l'article 89 de la loi de 2004 et nous conduit au compromis d'aujourd'hui. Celui-ci acte la prévalence de l'intérêt communal sur la liberté de choix puisque celle-ci est limitée. Si le plafonnement au coût d'un élève scolarisé dans le public, activités périscolaires non comprises, paraît justifié, la capacité d'accueil demeure, en revanche, un obstacle à la liberté de choix, puisqu'elle fonde l'accord du maire. En 1985, le Conseil constitutionnel avait pourtant rappelé qu'il n'appartenait pas aux collectivités de s'opposer au libre choix de l'école. Le petit nombre des contentieux, et une interprétation large des motifs de dérogation, professionnels, famili...
Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, la proposition de loi que nous examinons est à la fois technique et profondément symbolique. Permettez-moi de m'attarder sur ces deux aspects. En 2004, le sénateur Charasse avait déposé un amendement dont l'intention initiale était d'éviter que les maires de certaines communes rurales n'encouragent les enfants d'âge scolaire à fréquenter les écoles privées des communes avoisinantes pour lesquelles ils ne payaient pas de contribution. L'application, que je qualifierais d'abusive, de cette disposition aboutit à l'inverse à rendre obligatoire une ancienne possibilité de contribution au financement des écoles privées, hors du territoire de la commune, précédemment fixée par voie conventionnelle. Selon ceux qui défendent...
...uble objectif. Il s'agit de reconnaître, de fait, une mission de service public aux écoles privées, qui n'ont pourtant pas les mêmes obligations que les écoles publiques, et de contraindre les communes à financer des écoles privées situées en dehors de leur territoire. Ainsi, cette proposition de loi, si elle devait être adoptée, poserait deux problèmes majeurs. Elle instaurerait un libre marché scolaire au détriment de l'enseignement public laïc auquel nous sommes nombreux à être attachés, et elle remettrait en cause la libre administration des communes en n'offrant pas au maire la possibilité de refuser préalablement un accord de financement. Depuis son adoption, l'article 89 de la loi du 13 août 2004 n'a cessé de faire débat. En effet, jamais les communes n'ont pu mesurer les limites de son c...
à savoir la laïcité, qui est un fondement essentiel de la République, l'obligation d'accueillir tous les élèves sans conditions morales, philosophiques ou religieuses, ainsi que le principe de gratuité qui, aujourd'hui peut-être plus que jamais, est pour toutes les familles la garantie d'un égal accès à l'école. Au contraire, la proposition de loi aggravera le dualisme scolaire, en donnant des moyens supplémentaires à l'enseignement privé dont ne dispose plus l'enseignement public, soumis qu'il est à des contraintes budgétaires dont nous pourrons évaluer la portée lors de l'examen, dans quelques semaines, du projet de loi de finances pour 2010. Nous devons rester vigilants et maintenir un lien fort entre l'État, les élus d'une commune et ses habitants. Moi-même élue d'...
...devrait au moins être autorisé à donner son avis. Certes, il est nécessaire de prévoir des garde-fous contre les maires qui ne sont pas objectifs ce pourrait être le préfet ou l'inspecteur d'académie. En revanche, monsieur le ministre, il serait très dangereux de laisser le texte en l'état. La situation est déjà suffisamment préoccupante, du fait que, partout, on annonce l'ouverture de la carte scolaire et que les gens y croient. Or voilà que ce texte, tel qu'il est rédigé, va accroître le flux des départs et donc le nombre de fermetures d'écoles, si bien que, comme c'est du reste déjà le cas, ce sont ceux qui n'auront pas les moyens d'inscrire leurs enfants à l'extérieur de la commune ou la possibilité de se déplacer qui resteront coincés chez nous ! (Applaudissements sur quelques bancs du grou...
...ront pas suffisants pour les relever. On ne lui permettra pas, en tout cas, de le faire, en proposant des aménagements censés répondre à un problème d'insécurité juridique, moins important qu'on ne le prétend, ni en laissant la collectivité payer pour des choix qu'elle n'a pas tranchés. Cette proposition de loi renforce le risque, déjà évoqué sur tous les bancs, d'une aggravation de l'hémorragie scolaire, provoquée par l'abandon de la carte scolaire. En effet, de nombreux maires, en raison de la réputation des établissements situés sur le territoire de leur commune ou des préjugés qui y sont attachés, voient leur population multiplier les dérogations plus ou moins fantaisistes en vue d'inscrire leurs enfants dans l'établissement d'une autre commune. Ce phénomène est grave car il a des effets déva...
vous faites une nouvelle concession à l'enseignement privé par la création d'un véritable « chèque éducation », cela dit sans vouloir rallumer une quelconque guerre scolaire. M. Vanneste nous en a donné un aperçu. Pour le service public, un accord préalable de la commune de résidence doit répondre à des critères dérogatoires définis. Pour le privé, rien de cela : on oblige, sans autorisation préalable, ces mêmes communes de résidence à prendre en charge les exigences des parents qui refusent le service public et scolarisent leurs enfants dans le privé hors de la com...
nous avons adapté les transports pour rendre le meilleur service possible aux parents, qui travaillent pour la plupart en dehors de la commune ; nous avons créé de nouveaux restaurants scolaires ; enfin, nous avons mis à la disposition de l'école publique le personnel nécessaire. Ce n'est pas tout : chaque fois qu'une demande de dérogation nous a été faite, nous nous sommes efforcés de trouver une solution permettant la scolarisation de l'enfant au sein de l'école publique de la commune. Oui, nous avons chaque fois bataillé pour maintenir dans nos communes l'école publique, laïque et ...
Le texte ne va pas dans le bon sens. Depuis plus d'un siècle, depuis la répartition proportionnelle scolaire de 1905 jusqu'à la parité public-privé que vous proposez, les députés socialistes se sont toujours opposés à ce qu'ils considéraient comme de mauvais coups portés au service public d'éducation. À moins que vous ne repreniez plusieurs de nos amendements, nous resterons fidèles à ceux qui nous ont précédés sur ces mêmes bancs. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
... vous réduisez le nombre de cas dans lesquels les maires seront obligés de financer la proposition de loi est moins mauvaise à cet égard que l'article 89 , c'est la même philosophie que l'on retrouve. Cela rejoint d'ailleurs ce que nous a dit Pierre Cardo tout à l'heure. Chers collègues de la majorité, écoutez ce que dit votre collègue. C'est le témoignage d'un élu qui est confronté à l'exode scolaire. Enfin, je voudrais dire que l'ensemble de l'opposition peut tout à fait approuver l'article 3 de cette proposition de loi.
C'est exactement ce qu'il faut faire si l'on veut rallumer la guerre scolaire. Je voudrais revenir sur votre réponse dans la discussion générale, monsieur le ministre, pour m'étonner que vous opposiez l'obligation de payer pour la scolarité d'un élève et l'accord du maire que nous voulons nécessaire pour les élèves du privé comme pour les élèves du public au libre choix des familles. Je trouve que cette réflexion est extraordinairement dangereuse.
...on, M. Cardo l'a repris. Ce dernier n'appartient pas à notre groupe, mais il partage nos préoccupations. Comme moi, il est maire d'une commune de banlieue et il voit comment cela se passe quand il n'y a pas accord ni discussion entre les maires, quelle que soit leur couleur politique, pour qu'il y ait dans l'enseignement public une répartition à peu près convenable et républicaine des difficultés scolaires, de façon à les résoudre ensemble. Si vous n'acceptez pas cet amendement, que vous le vouliez ou non, derrière l'idée de liberté de choix des familles, il y a en vérité le chèque scolaire, auquel s'est référé M. Vanneste tout à l'heure. Je crains qu'il ne dise tout haut ce que vous pensez tout bas. (L'amendement n° 1 n'est pas adopté.)
Je souhaite revenir sur une réflexion émanant des bancs UMP, à savoir la condition d'inscription d'un frère ou d'une soeur dans un établissement scolaire de la même commune. Cela n'a de sens que s'il s'agit du même établissement scolaire élémentaire. Il convient donc de le préciser. Sinon, dès que le grand frère est au collège ou au lycée, toute la fratrie suit et personne ne peut s'y opposer.
Je ne partage pas l'opinion de M . Vanneste. Si l'on suivait ce raisonnement, il faudrait supprimer les écoles maternelles et primaires un peu isolées en milieu rural, qui ont déjà du mal à exister, car cela dérange un peu les parents d'aller déposer les enfants, d'un côté, à l'école communale et, de l'autre, au collège. Il existe des ramassages scolaires pour ces situations.
En ce qui concerne les transports scolaires, le raisonnement de M. Vanneste est hypocrite.
Je ne dis pas que lui-même soit hypocrite. Vous savez parfaitement que, lorsque vous avez deux enfants de quatorze et neuf ans, l'un est dans le primaire et l'autre dans le secondaire, et qu'il y a tous les jours des transports scolaires. Vous ne conduirez pas votre grand de quatorze ou dix-sept ans au collège ou au lycée. C'est un subterfuge, un mauvais prétexte.
...ncement des écoles élémentaires privées sous contrat d'association. Pourquoi alors évoquer tous les types d'établissement pour justifier le regroupement de fratries ? Nous proposons de restreindre le recours à ces dérogations, en ne rendant la contribution obligatoire que si elle correspond au regroupement des fratries dans des établissements élémentaires, et non dans n'importe quel établissement scolaire.
« L'esprit de la loi, je ne connais pas » disait André Damien. Que je sache, nous sommes des législateurs, et, à un moment où on parle d'hyperparlement, je m'interroge sur la latitude qui nous est laissée pour imposer notre volonté et rédiger des textes intelligibles ! Le texte actuel permet les détournements : on constate jusqu'à 60 % d'évasion scolaire dans certains secteurs. En dépit d'une réglementation prétendument claire, il va de soi qu'elle est insuffisante. C'est pourquoi j'aurais souhaité qu'avec cette proposition de loi nous rectifiions les abus, tant pour ce qui concerne le privé que le public.
Il est parfaitement compréhensible que des contraintes médicales puissent obliger une famille à scolariser son enfant en dehors de sa commune de résidence. Sans être mentionnées dans la loi, les contraintes de santé sont d'ailleurs très souvent acceptées par les communes pour la délivrance de dérogations scolaires. Toutefois, telles qu'elles sont énoncées à l'alinéa 6 de l'article 1er, ces raisons médicales n'apparaissent pas suffisamment précises et vérifiables par la commune de résidence. Concernent-elles les enfants, leurs parents, leur tuteur ? Doivent-elles être valables toute l'année ou seulement pour la rentrée scolaire ? Font-elles l'objet d'une simple déclaration ou doivent-elles être justifiées ...