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Depuis la chute du régime taliban, voilà sept ans, la situation de la coalition s'est gravement compliquée et détériorée. Au plan militaire, les combattants talibans qui avaient été rejetés dans les zones tribales frontalières de l'Afghanistan et du Pakistan ont regagné près d'un tiers du territoire jusqu'à s'approcher des portes de Kaboul. Les troupes de la coalition sont harcelées dans une guérilla de plus en plus meurtrière. ...
...établir une planification, assurer un suivi drastique, que les militaires et les fonctionnaires afghans soient payés, que les structures éducatives et sanitaires se développent. On peut même réfléchir à favoriser les paysans afghans plutôt que les trafiquants en trouvant un débouché légal à la culture de l'opium, pour la fabrication de médicaments par exemple. Tout doit être fait pour isoler les talibans et Al-Qaïda. Tout doit être conçu pour les séparer. Les insurgés qui combattent la coalition ne sont pas tous des fanatiques. C'est aussi une coalition hétéroclite de fondamentalistes, de nationalistes, de chefs de tribu. Comme l'ont proposé les Britanniques, il ne faut plus hésiter à ouvrir un dialogue politique avec une partie d'entre eux. Le régime du président Karzaï a besoin d'une base poli...
...akistan. Nous demandons que la France conditionne sa participation dans la coalition en Afghanistan à ce changement de stratégie ; qu'elle engage le débat avec nos alliés. Si nous acceptons une escalade sans fin de la guerre, si nous continuons de nous enliser dans une logique purement militaire qui échoue, alors soyons sûrs que, tôt ou tard, nous serons forcés de plier bagage, moins à cause des talibans que de nos opinions publiques. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Soit nous changeons, soit nous serons contraints de partir et alors nous aurons perdu ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SCR et GDR.) Monsieur le Premier ministre, mes chers collègues, je regrette que, face à un tel enjeu, le Président de la République n'ait pas su maintenir le consensus national que Jacques C...
...rriott d'Islamabad. Il visait à la fois un symbole des États-Unis d'Amérique et la massive présence étrangère dans cette partie du monde. Elle est, vous le savez, de plus en plus ressentie comme une occupation qui ne change rien au sort des populations auxquelles on prétendait pourtant apporter la démocratie, la paix, l'émancipation, l'aide humanitaire, la protection contre les terroristes et les talibans. Sept ans après, le feu n'apporte que le feu, le massacre des civils et renforce ceux que l'on voulait éradiquer : c'est un échec sur toute la ligne. C'est à ce tragique mensonge que la France participe depuis l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République.
...hui comme hier, l'existence d'un État afghan viable. Les Anglais ont été défaits, mais ils ont laissé une frontière de 1 500 kilomètres, la ligne Durand, du nom de l'officier qui a durablement séparé l'Afghanistan de l'Empire des Indes, puis du Pakistan. C'est cette frontière coloniale, par laquelle les tribus pachtounes ont été divisées, qui fournit aujourd'hui une base arrière inexpugnable aux talibans et à Al-Qaïda pour déstabiliser le Pakistan. Les récentes interventions répétées des forces américaines dans ces zones font redouter une extension du conflit qui entraînera la coalition internationale, et donc la France, dans une logique de guerre régionale aux conséquences imprévisibles comme vient de le prouver l'attentat d'Islamabad. La relance du trafic de drogue après 2001 a fait de l'Afgh...
Monsieur le Premier ministre, la stratégie suivie par l'OTAN vous entraîne dans une fuite en avant : toujours plus de soldats, de bombardements et de destructions, et une population qui bascule du côté des talibans. Quel beau bilan ! C'est pourquoi, avec le groupe de la Gauche démocrate et républicaine, je me prononce contre l'envoi d'un seul homme de troupe dans cette sale guerre, mais aussi pour le retrait des troupes françaises. (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.) Je demande la redéfinition des objectifs politiques et militaires de la France dans cette région, et, tout d'abord, le réexamen ...
...t de faire front uni derrière eux parce que l'unité nationale est nécessaire à leur moral. Nous devons d'abord penser à ceux qui vivent le risque au quotidien. Aujourd'hui, ils doivent pouvoir compter sur notre détermination, notre soutien et la force de notre engagement à leur côté. Cette unité nationale et cette détermination doivent être aussi une réponse claire et sans équivoque adressée aux talibans qui cherchent à déstabiliser nos démocraties. Chacun le sait, la dégradation de la situation militaire en Afghanistan était perceptible depuis bien des années dans le Sud et l'Est du pays. Elle s'est traduite par la perte de dix de nos soldats dans cette vallée d'Uzbeen, à quelques dizaines de kilomètres seulement de Kaboul. Le Président de la République a eu, au nom de la France, des mots fort...
Sur le plan militaire, les hommes de la force internationale d'assistance à la sécurité, à mesure qu'ils étendent leur contrôle sur de nouvelles régions d'Afghanistan, se voient opposer une résistance sans commune mesure avec celle de 2001. En avançant dans des zones considérées comme des bastions talibans, les soldats de la force internationale et ceux de l'armée nationale afghane sont confrontés, sur ce terrain difficile, à des insurgés qu'on ne peut plus résumer à des bandes de fondamentalistes religieux. Certains sont devenus des vétérans qui ont déjà l'expérience du combat contre les troupes américaines en Irak, voire de ceux livrés contre l'armée soviétique. Rompus aux tactiques de la guéril...
Cette intervention était encore nécessaire afin de combattre l'obscurantisme du régime instauré par les talibans. Pour reprendre d'ailleurs l'expression de Lionel Jospin, il s'agit de mettre un terme à la tyrannie à laquelle le peuple afghan avait été condamné. Vous souvenez-vous des scènes de lapidation publique dont les maîtres de Kaboul avaient fait un spectacle et les mutilations dont ils avaient fait l'expression de leur justice ? Voilà l'enjeu de notre présence en Afghanistan. Nous avons fondé notre...
...er en Afghanistan. Je souhaite que la représentation nationale soit régulièrement informée sur les conditions du déroulement de notre intervention. Le Nouveau Centre considère que la décision d'intervenir en Afghanistan en 2001 ne doit pas être remise en cause. Nous réaffirmons clairement cette position aujourd'hui. Elle doit être un signal fort donné à nos troupes et un message clair adressé aux talibans : nous ne renoncerons jamais, dans ce combat contre le terrorisme et pour la liberté. (Applaudissements sur les bancs des groupes NC et UMP.)
...e qui est en jeu. En Afghanistan, nous ne sommes pas en état de guerre mais nous faisons la guerre au terrorisme. Il est des moments où il ne faut pas se payer de mots. Le terrorisme, en effet, ce n'est pas un lointain souvenir, c'est une réalité cruelle qui a brisé des vies et qui frappe aveuglément. C'est un poison mortel et une expérience douloureuse, que la France a subis plusieurs fois. Les talibans n'ont qu'une idée en tête : reprendre le pouvoir. Avec Al-Qaïda, ils veulent revenir sept ans en arrière et refaire de l'Afghanistan la base logistique indispensable à la poursuite d'opérations terroristes à grande échelle.
Le premier objectif de l'intervention alliée était de renverser le pouvoir des talibans, complices des terroristes : il a été atteint, mais cela n'est pas suffisant, on le sait très bien. Si nous étions repartis, monsieur Ayrault, la menace serait revenue aussitôt. Pour notre sécurité, il faut atteindre un second objectif : aider les autorités afghanes, élues démocratiquement,
...de expresse du gouvernement afghan que la France est engagée en Afghanistan et, n'en déplaise à la propagande d'Al-Qaïda, ce qui se joue dans ce pays, ce n'est pas le combat de l'islam contre l'occident, mais la lutte des autorités légales afghanes, avec le soutien de la communauté internationale, contre des forces insurgées et brutales. Faut-il d'ailleurs rappeler que les premières victimes des talibans, ce sont évidemment les Afghans eux-mêmes et que les premières victimes du terrorisme islamiste à travers le monde, ce sont des musulmans ? Si nous soutenons l'engagement français en Afghanistan, c'est donc également afin de manifester notre solidarité à un peuple ami de la France depuis des décennies. Je l'affirme ici avec force à l'adresse des députés socialistes et communistes, dont les prop...
Je tiens pour ma part à rappeler Churchill : lorsqu'on choisit le déshonneur pour s'épargner la guerre, on finit par avoir et le déshonneur et la guerre. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.) Notre soutien à l'engagement des forces françaises n'est évidemment pas un soutien aveugle. Nous avons bien conscience des difficultés sur place. Depuis la chute des talibans, des progrès majeurs ont été accomplis en Afghanistan mais, depuis un an, on le sait, les progrès marquaient le pas, en ce qui concerne notamment la sécurité, avec la multiplication des attentats, le développement économique, dont les populations locales attendent encore plus de résultats, ou l'effroyable trafic de drogue, fléau inquiétant qu'il convient de combattre avec force. C'est vrai : dev...
...un retour progressif des troupes alliées, la condition sine qua non est une armée afghane, bien formée, bien payée et représentative de la diversité des populations locales. Des progrès ont été accomplis en la matière mais chacun comprend que, dans ce domaine, il n'est pas question de reculer ou de repartir tant qu'il n'existe pas d'armée afghane digne de ce nom pour continuer la lutte contre les talibans. Cela peut durer un certain temps mais rien ne serait pire que d'afficher un calendrier de retrait car ce serait la meilleure manière de permettre aux talibans d'organiser tranquillement leur agenda. Je comprends mal comment, à gauche, on peut aller aussi loin dans la démagogie et dans le non-sens. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC - Protestations sur les bancs des groupes GD...
Je rejette également le simplisme des donneurs de leçons habituels qui posent leurs exigences depuis Paris sans rien entendre à la complexité locale. Il serait absurde de donner rendez-vous aux talibans en leur disant par avance à quelle date nous pourrions partir, comme il est absurde de donner de son coin des leçons d'art militaire, un art qu'on ne maîtrise pas toujours autant qu'on pourrait le prétendre. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC - Exclamations sur les bancs des groupes SCR et GDR.)
...i les soldats qui ont survécu à l'embuscade de la vallée d'Uzbin, ils sont nombreux à vouloir repartir au combat. Après cette épreuve, ils ont une conscience encore plus claire du risque qu'ils prennent, mais ils ne le fuient pas. Ils sont prêts à se battre, avec courage et détermination. Face à la guerre des images, aux chocs des photos, il est parfois difficile de dissimuler notre émotion. Les talibans en sont conscients. Ils jouent de notre système médiatique pour faire basculer l'opinion publique des pays engagés et inciter au retrait des troupes. La course aux scoops et aux tirages records est le complice de fait de cette stratégie. Faut-il pour autant blâmer ou, pire, censurer tel ou tel journal ? Je ne le pense pas.
Comme Tocqueville, je considère que, « pour recueillir les biens inestimables qu'assure la liberté de la presse, il faut savoir se soumettre aux maux inévitables qu'elle fait naître. » Je préfère en appeler à la conscience de chaque journaliste, de chaque responsable de presse, avant la publication d'un article ou d'une photo qui jouerait objectivement le jeu des talibans. (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe UMP.) J'invite chaque Français à éviter les pièges que nous tendent nos ennemis à travers la mise en scène de leurs horreurs. Tout autant que la soif de vengeance haineuse, bannissons le repli dicté par la peur. Gardons en tout temps notre lucidité : nous le devons à nos soldats. Mes chers collègues, à nous aujourd'hui d'assumer notre responsa...
...français ont été tués le 18 août dernier dans une embuscade. Je veux moi aussi saluer ici leur comportement héroïque face à l'ennemi. Ils sont tombés pour une cause juste : celles de la défense des démocraties et des droits de l'homme. Décidée en 2001, sous un autre gouvernement, la participation de la France à l'opération alliée répond en effet à un impératif : empêcher le retour au pouvoir des talibans, synonyme de persécution du peuple afghan et en particulier des Afghanes, synonyme aussi de la reprise à grande échelle des actions terroristes en Occident. Depuis la chute du régime des talibans, des avancées tangibles ont été enregistrées, dans différents domaines. Grâce à l'implantation de plusieurs centaines de points médicaux disséminés dans le pays, environ 80 % de la population a désorma...