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... échanges comme dans nos désaccords, être dignes de leur bravoure et de leur esprit de sacrifice. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, UMP et NC et sur divers bancs du groupe GDR.) À travers eux, c'est le dévouement et le professionnalisme de l'ensemble de nos forces armées que je veux saluer. En Afghanistan mais aussi en Bosnie, en Côte d'Ivoire, sur tous les théâtres d'intervention militaire où elles sont appelées, elles s'acquittent remarquablement de leur mission de maintien de la paix dans des circonstances toujours difficiles et avec des moyens trop souvent précaires. Ces hommes et ces femmes méritent le respect de toute la nation. Ils défendent notre sécurité. Nous leur devons protection. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) C'est pour mieux les protéger que doivent ...
Depuis la chute du régime taliban, voilà sept ans, la situation de la coalition s'est gravement compliquée et détériorée. Au plan militaire, les combattants talibans qui avaient été rejetés dans les zones tribales frontalières de l'Afghanistan et du Pakistan ont regagné près d'un tiers du territoire jusqu'à s'approcher des portes de Kaboul. Les troupes de la coalition sont harcelées dans une guérilla de plus en plus meurtrière. Plus de deux cents soldats ont été tués depuis le début de l'année. Des centaines d'autres ont été blessées...
...on seulement en rupture avec son prédécesseur Jacques Chirac, mais aussi en contradiction avec ses propres engagements durant la campagne présidentielle. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Hélas, en prenant cette décision, la France a acquiescé sans dire mot aux demandes de l'administration Bush. Elle n'a formulé or c'était l'occasion aucune exigence sur les options politiques et militaires.
Elle a renoncé à infléchir une stratégie qui échoue. J'entends le Président de la République et M. le Premier ministre vient de le confirmer par des chiffres parler d'un effort supplémentaire, de l'envoi de nouveaux renforts matériels et humains. C'est oublier les avertissements de l'ancien chef d'état-major de la coalition, le général McNeill, des militaires russes bien placés pour connaître les pièges de l'Afghanistan ou encore de nos amis britanniques. Si l'on veut gagner la guerre en Afghanistan et nous devons dire cette vérité à nos concitoyens ce ne sont pas quelques centaines d'hommes de plus qu'il nous faut sur le terrain mais une armée dix fois plus importante : on parle de 200 000 hommes rompus aux techniques de contre guérilla, immergé...
La solution durable en Afghanistan ne sera pas militaire : elle sera politique ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SCR et GDR.) Dans cet Orient compliqué, trop de simplismes
entre la démocratie et le terrorisme ; simplisme du Président de la République qui s'est aligné sur cette vision en oubliant ce qui constitue notre autonomie de décision stratégique et militaire ; simplisme d'assimiler ce que nous faisons en Afghanistan au combat contre la barbarie nazie. Non, il n'y a pas dans ce débat les libérateurs et les « munichois », les durs et les angéliques !
Si les Américains veulent un engagement renforcé de leurs partenaires de la coalition, alors ils doivent en accepter, comme nous vous le demandons, la contrepartie. Or nous n'avons eu à ce sujet aucune réponse de la part du Président de la République ni du Premier ministre : la mise en place d'un directoire politique et militaire au sein duquel les Américains acceptent de partager les responsabilités avec leurs alliés.
...la Russie et même l'Iran. Dès lors, associons-les à la recherche d'une solution en Afghanistan. Cherchons avec eux un partenariat durable face au terrorisme. La troisième priorité est de reconquérir la confiance de la population afghane et de la couper des insurgés. La limitation des bombardements aveugles et de ce que l'on appelle pudiquement les dommages collatéraux ne suffit plus. La reprise militaire de chaque pouce de territoire doit être accompagnée d'un véritable appui humanitaire et logistique ainsi que de la mise en place d'une ébauche d'administration ; vous l'avez d'ailleurs évoqué, monsieur le Premier ministre.
...fic d'opium ont explosé. L'aide à la reconstruction, décidée à la conférence de Paris, est dispersée et arrive mal à la population. À cet égard, je regrette que la France ne donne pas l'exemple tant sa dotation financière est faible, inférieure même à celle des Pays-Bas. On ne peut pas continuer ainsi. Il faut tout remettre en ordre, établir une planification, assurer un suivi drastique, que les militaires et les fonctionnaires afghans soient payés, que les structures éducatives et sanitaires se développent. On peut même réfléchir à favoriser les paysans afghans plutôt que les trafiquants en trouvant un débouché légal à la culture de l'opium, pour la fabrication de médicaments par exemple. Tout doit être fait pour isoler les talibans et Al-Qaïda. Tout doit être conçu pour les séparer. Les insurgé...
La clarification de l'attitude du Pakistan. Nous demandons que la France conditionne sa participation dans la coalition en Afghanistan à ce changement de stratégie ; qu'elle engage le débat avec nos alliés. Si nous acceptons une escalade sans fin de la guerre, si nous continuons de nous enliser dans une logique purement militaire qui échoue, alors soyons sûrs que, tôt ou tard, nous serons forcés de plier bagage, moins à cause des talibans que de nos opinions publiques. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Soit nous changeons, soit nous serons contraints de partir et alors nous aurons perdu ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SCR et GDR.) Monsieur le Premier ministre, mes chers collègues, je regrette que,...
...sion qui engage chacune et chacun d'entre nous. C'est justement parce que nous ne voulons pas que nos soldats meurent pour rien que nous demandons que la nation redéfinisse la mission que nous leur confions. C'est là notre responsabilité et c'est là notre devoir. Nous ne voterons pas contre la poursuite de l'engagement de la France en Afghanistan, nous voterons contre une conception politique et militaire qui conduit à l'impasse. (Mmes et MM. les députés du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche se lèvent et applaudissent longuement. Vives exclamations sur les bancs des groupes UMP et NC.)
En effet il s'agit bien d'une guerre, monsieur le ministre de la défense, avec ses cercueils, ses douleurs, ses atrocités, ses trahisons. La guerre est sans doute la question la plus difficile qui puisse être posée aux représentants du peuple que nous sommes, celle qui importe le plus à une nation parce qu'il s'agit en fait de décider de la vie et de la mort de militaires mais aussi de civils, victimes de cette hydre insatiable, qui se nourrit du désespoir des plus démunis et du cynisme des puissants. Voilà pourquoi je mesure la gravité de la tâche que m'a confiée le groupe de la Gauche démocrate et républicaine de m'exprimer en son nom. Ce débat intervient dans un contexte qui s'est aggravé durant ces dernières heures après l'attentat meurtrier commis contre l...
...s dans une politique contraire à ses intérêts ? Souvenez-vous : cela ne se passait ici devant notre assemblée mais devant la Chambre des Communes britannique, à l'époque de Tony Blair que l'on surnommait le « caniche de Bush ». Bafouant la représentation nationale, le Président de la République avait annoncé l'envoi de 700 soldats supplémentaires en Afghanistan, venant s'ajouter aux quelque 2 000 militaires français des forces spéciales déjà présents sur place. Ce faisant, il a à la fois rompu la tradition républicaine et trahi la parole qu'il avait donnée, le 16 avril 2007, en pleine campagne électorale : « La présence des troupes françaises à cet endroit du monde ne me semble pas décisive. Le Président de la République c'était Jacques Chirac a pris la décision de rapatrier nos forces spécial...
...res de convoi qui nécessitent des compétences particulières et surtout maîtrisées. Durant l'embuscade du 18 août, même les gilets pare-balles manquaient, nous dit-on. (Protestations sur les bancs du groupe UMP.) Autant d'informations qui semblent confirmées par un rapport secret de l'OTAN, aussitôt démenti par le porte-parole de l'Alliance atlantique puis par les hautes autorités de la hiérarchie militaire française. Mais à la lumière de ce qui s'est passé en Algérie ou au Vietnam, on sait ce que valent les démentis des militaires ! (Murmures sur les bancs du groupe UMP.)
...re contre le peuple afghan . On m'avait durement critiqué pour cette position qui, à l'époque, apparaissait en rupture avec la pensée unique. Je l'avais prise en toute connaissance de cause. Ce sont les mêmes raisons qui nous poussent aujourd'hui à refuser d'engager des troupes dans cette région et à demander au Premier ministre et au Président de la République d'ordonner le retrait du dispositif militaire. Ce n'est pas un refus absolu d'intervention, au nom d'un pacifisme de renoncement, qui me guide, mais une analyse concrète, en rupture avec la rhétorique en vigueur de la lutte globale contre le terrorisme. Depuis le 11 septembre, pourquoi serions-nous condamnés à choisir entre la vengeance et l'impunité quand Bush choisit et la vengeance et l'impunité ? En effet, l'opération de police internat...
...ion qui en compte vingt millions et 80 % des puits sont asséchés. Va-t-on plus longtemps nier la souffrance du peuple afghan en ajoutant la guerre à la guerre ? Que pensez-vous, monsieur le ministre des affaires étrangères, vous qui avez été l'inventeur de l'action militaro-humanitaire, des cris d'alarme lancés par vos amis de l'humanitaire ? Vous allez sans doute démentir leurs propos, comme les militaires, et nous expliquer que tout va bien sur place. Pas un kilomètre de voie ferrée n'a été posé. Lorsque des routes sont construites, elles servent aux convois militaires.
Malgré de nombreux dons internationaux, la situation continue à se dégrader pour les Afghans. Ils se sentent méprisés par des militaires étrangers, ignorants des coutumes et de la culture locales, qui traitent avec les seigneurs de guerre et les chefs de village, sans se préoccuper des aspirations de la population, favorisant ainsi le détournement de l'argent de la communauté internationale au profit de structures corrompues à tous les niveaux. « En opposant Mahométans contre Hindous, tribus contre tribus, castes contre castes »...
...nts et de destructions, et une population qui bascule du côté des talibans. Quel beau bilan ! C'est pourquoi, avec le groupe de la Gauche démocrate et républicaine, je me prononce contre l'envoi d'un seul homme de troupe dans cette sale guerre, mais aussi pour le retrait des troupes françaises. (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.) Je demande la redéfinition des objectifs politiques et militaires de la France dans cette région, et, tout d'abord, le réexamen urgent du mandat de l'ONU. Devant la montée en puissance des talibans, ce mandat a été détourné de fait en 2006 quand l'OTAN a étendu son emprise militaire sur tout le territoire afghan. L'opération Liberté immuable, tolérée dans le cadre de la légitime défense depuis 2001, et l'ISAF n'ont plus dans les faits qu'un seul objectif réel...
La guerre est un échec sur toute la ligne, sauf pour le Pentagone qui a installé plusieurs bases militaires en Asie centrale, qui se sert de l'Afghanistan comme camp d'entraînement pour ses troupes et qui met en place une nouvelle OTAN redéployée stratégiquement hors des frontières de l'Europe, dans le cadre de sa doctrine de guerre préventive. Mes chers collègues, nous devons prendre la mesure de l'alignement atlantiste du Président de la République. Sur le plan politique, le retour dans le giron de...
...pé notre nation, nos soldats. Ce message, je veux l'adresser aux familles qui sont dans la douleur, leur témoigner notre soutien et leur dire que, pour nous, ces soldats leurs fils, leurs maris ne sont pas morts pour rien : ils sont morts pour défendre des valeurs, ils sont morts pour la paix. J'ai été impressionné par la dignité des familles et l'esprit de solidarité qui s'est exprimé. Être militaire est un choix courageux et noble, un choix que l'on fait en prenant le risque de perdre la vie. Je tiens tout particulièrement à associer à cet hommage rendu à nos soldats mon ami Philippe Folliot, député du Tarn, d'où sont originaires des soldats du 8e RPIMA. Élu de Castres, il a été profondément touché par ce drame qu'il a vécu au contact direct des familles. Je tenais à l'associer publiquement ...