21 interventions trouvées.
...st soumis vise à approuver trois accords signés le 6 mars 2007 entre la France et les Émirats Arabes Unis. L'accord principal fixe pour trente ans et six mois les conditions de la participation de la France à la création d'un musée universel à Abou Dabi. Deux accords additionnels précisent le régime de responsabilité et le régime fiscal de ce projet. La France, plus particulièrement le musée du Louvre, va jouer un rôle prépondérant dans cette aventure culturelle qui va faire appel à l'excellence des acteurs français de la politique muséale, qui recevront pour toute la période de validité de l'accord environ un milliard d'euros de la part des autorités émiriennes. Au cours des négociations, les autorités émiriennes ont évolué et l'on est passé de l'ouverture d'une simple antenne du Louvre à la...
... Dabi disposera en effet d'oeuvres françaises, du moins au cours de ses premières années d'activité. La participation de l'Agence France-Museums à l'activité du musée est sans doute la partie la plus originale du projet de création d'un musée universel à Abou Dabi. À ce titre, il faut bien situer la portée des trois accords du 6 mars 2007. Ceux-ci n'organisent pas un partenariat pérenne entre le Louvre et l'Émirat d'Abou Dabi. Ils ne sont pas non plus un simple contrat de service entre une agence française et les Émirats Arabes Unis. Ce à quoi la France s'est engagée, c'est à aider un pays à réaliser ses ambitions culturelles, parmi lesquelles la création d'un musée de renommée internationale figure en première place. Pour ce faire, l'Agence conseillera les autorités émiriennes dans 1'élaborat...
...relles. Ce projet a déclenché de très vives critiques et de violentes réactions qui, je dois vous l'avouer, suscitent de ma part une certaine incompréhension. En effet, la création d'un musée universel à Abou Dabi ne se fait pas au détriment du public français ; elle ne fait peser aucune menace sur la sécurité des oeuvres de nos musées ; elle est suffisamment encadrée pour garantir que le nom du Louvre ne soit pas associé à une institution à l'ambition culturelle défaillante. Aussi, afin d'apaiser les dernières inquiétudes, je souhaite revenir sur certains points des accords du 6 mars 2007. Pour commencer, la création du Louvre d'Abou Dabi contribuera à renforcer l'influence de la culture et de la langue françaises dans le monde. Ce musée sera réalisé conformément aux conceptions françaises et...
...marquable, car ce musée est une manifestation de ce que peut accomplir la volonté politique lorsqu'elle s'accompagne d'une amitié solide et sincère et qu'elle se double d'une vision éclairée. Synonyme de dialogue des cultures et de rayonnement international de nos savoir-faire, l'établissement du musée d'Abou Dabi, rendu possible par la coopération culturelle exemplaire imaginée avec le musée du Louvre, renforce et prolonge les liens politiques et culturels entre la France et les Émirats Arabes Unis. Ce musée, conçu par la France, sera universel, car ouvert à toutes les périodes y compris l'art contemporain , à toutes les aires géographiques et tous les domaines de l'histoire de l'art. Des critiques se sont effectivement élevées contre ce projet. Sans doute convient-il, cet après-midi, d'ap...
...aces d'expositions temporaires et 6 000 mètres carrés de galeries permanentes, qui ouvriront par tranches successives. Par ailleurs, durant les dix premières années à partir de l'ouverture du musée, la France prêtera des oeuvres au début et 200 à la fin. Ce nombre est très raisonnable : les musées français prêtent chaque année environ 30 000 oeuvres en France ou à l'étranger 1 500 pour le seul Louvre. Chaque oeuvre sera prêtée entre six mois et deux ans maximum. Les prêts des musées français se feront exclusivement sur la base du volontariat, en conformité avec les règles des musées nationaux en matière de prêts, et sous le contrôle d'une commission scientifique. Pendant ce temps, les Émirats Arabes Unis acquerront des oeuvres afin de constituer leur propre collection nationale. Afin d'évit...
Le Louvre bénéficiera directement de 400 millions d'euros pour le droit d'usage de son nom, qui se fera dans des conditions strictement encadrées sur lesquelles je reviendrai. Le paiement de cette somme sera étalé sur vingt ans. Le premier versement a été effectué avant l'été. Par ailleurs, les institutions participant aux prêts d'oeuvres dans les galeries permanentes bénéficieront de 190 millions d'euros...
Certainement, mon cher collègue ! Écoutez donc la suite : « Avec ce projet, qu'il doit pouvoir contrôler dans son avancement et son déploiement, le Louvre est fidèle à sa vocation initiale et à ses missions bicentenaires. « Il proposera à ce carrefour des peuples et d'abord au monde arabe, si proche, si lointain, le contenu de ce grand livre celui-là même où Cézanne disait que nous devions tous apprendre à lire car, ajoutait-il, il y a tout dans le Louvre, on peut tout aimer et tout comprendre par lui...
« car là est bien l'essentiel ; définitivement, sans hésitation, par ce Louvre que nous allons élever ensemble sur ces terres lointaines, dans le commerce d'estime égale, d'intelligence, de compréhension, d'entente mutuelle, tout ce qui naît de l'artiste revient à nous par la considération de ses oeuvres. » Référence à la réputation et au savoir-faire du musée, le Louvre Abou Dabi participera au rayonnement international de la France et de notre politique culturelle, et re...
...t de loi qui nous est présenté aujourd'hui ne saurait donner lieu à un énième épisode de la querelle des Anciens et des Modernes. Non, il n'y a pas, d'un côté, les Anciens conservateurs, égoïstes, protectionnistes, repliés sur leurs trésors et, de l'autre, les Modernes, forcément généreux, ouverts sur les autres et prêts à faire profiter le monde entier de nos oeuvres éclairantes. La question du Louvre d'Abou Dabi est certainement plus complexe. Elle mérite un débat lucide et approfondi, qui sache faire l'économie des caricatures et des affirmations simplistes, d'autant qu'il s'inscrit dans un contexte préoccupant d'où l'indispensable refondation de notre politique culturelle n'aura jamais été aussi absente. Jamais cette grand-messe qu'est la conférence budgétaire du ministre de la culture n'au...
...rofessionnels et d'un patrimoine artistique que le monde entier nous envie soit un honneur pour nos musées, cette politique ambitieuse de coopération internationale doit également être interprétée comme une pierre apportée à l'édifice du dialogue si nécessaire entre les cultures. Elle représente à ce titre une opportunité unique de rencontres et d'échanges entre les civilisations. D'ailleurs, le Louvre est déjà engagé dans plusieurs grands projets hors les murs, sans que ces échanges aient jamais suscité aucune polémique. Le Louvre-Lens a permis la réalisation d'un musée de 22 000 mètres carrés financé par les collectivités locales et l'Union européenne, au coeur d'une région qui connaît de lourdes difficultés économiques. Un partenariat étroit s'est noué par ailleurs pendant plusieurs années a...
En cela, ce projet du Louvre d'Abou Dabi est particulièrement ambitieux pour les Émirats arabes unis, qui souhaitent se positionner comme le centre culturel du monde arabe, et préparer ainsi leur entrée dans l'ère post-pétrolière. Mais il soulève de nombreuses questions qui restent encore sans réponse et sur lesquelles nous attendons aujourd'hui des éclaircissements de la part du Gouvernement. Notre première inquiétude conc...
...ire dans les domaines touchant à l'activité muséale. Cette agence sera notamment chargée de fournir à la partie émirienne des prestations d'assistance et de conseil en matière de stratégie d'acquisition des collections permanentes du musée, de programmation des expositions temporaires, ou de recrutement et de formation du personnel. Dans le cadre de cette aide globale, le musée portera le nom de Louvre d'Abou Dabi pour une durée rendez-vous compte ! de trente ans et six mois. En attendant que le musée universel dispose de ses propres collections, la France s'engage à l'aider à ouvrir progressivement ses galeries au public en prêtant, sur dix ans, d'abord 300 oeuvres, puis, après trois ans d'activité, 250, puis, à partir de la septième année, 200. Cette opération promet d'être pour le moins ...
...te sur les moyens de mise en oeuvre du projet et sur ses conséquences. Malgré les éclaircissements apportés ici ou là, toutes nos craintes n'ont pas été dissipées. Une de nos interrogations porte sur la manière dont notre plus grand musée pourra faire face à cette nouvelle décentralisation en termes non seulement d'oeuvres, mais aussi de personnel qualifié. Il semble en effet que les réserves du Louvre, contrairement à ce que certains veulent faire croire, ne disposent plus guère d'oeuvre. Dès lors, nos partenaires se contenteront-ils de pièces considérées comme mineures mais disponibles dans les réserves ou, à l'inverse, Français et touristes seront-ils privés, pour des périodes relativement longues, des quelques-unes des oeuvres majeures de notre patrimoine ? Par ailleurs, en ce qui concerne...
...fet ! Notre troisième inquiétude a trait aux finalités mêmes du projet, notamment à ses retombées pour la France et à sa signification, compte tenu du fait qu'il associe des contreparties industrielles et financières à un partenariat culturel. À nos yeux, ce projet de musée universel est nouveau. Il ne constitue pas, comme dans le cas de Lens ou d'Atlanta, le simple déploiement d'une antenne du Louvre en région ou à l'étranger. Comme Catherine Tasca l'a rappelé lors de l'examen du projet de loi au Sénat, il opère de fait un tournant préoccupant de notre politique d'échanges culturels internationaux en ne s'inscrivant qu'en apparence dans le processus séduisant du déploiement hors les murs des grandes institutions culturelles françaises. En effet, il émane non de l'institution elle-même, mais d...
...euses questions, notamment sur les contreparties accordées, surtout quand on songe au contexte budgétaire préoccupant des musées en régions, marqué notamment par la pauvreté des moyens financiers, le sous-effectif, ainsi que la marginalisation des compétences, des qualifications et des recrutements. De fait, les questions soulevées par notre groupe portent sur le sens et la finalité du projet de Louvre à Abou Dabi. En quoi contribue-t-il au rayonnement culturel de la France ? Au-delà de la simple aubaine financière qu'il représente, quel en est l'intérêt et quels en sont les risques ? Ses fondements sont-ils économiques et culturels ou sont-ils la contrepartie de projets industriels ? Je l'ai rappelé au début de mon intervention, l'internationalisation des institutions culturelles françaises e...
Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, l'accord passé entre la France et les Émirats arabes unis relatif à la création d'un musée universel à Abou Dabi, dit « Louvre d'Abou Dabi », donne une figure inédite à la notion d'échanges culturels, traditionnelle dans la politique de coopération culturelle internationale de la France. Cet accord s'appuie, en effet, sur une interprétation entièrement nouvelle de l'idée de diffusion chère aux initiateurs de la politique culturelle depuis André Malraux. Par ailleurs, il remet en question les traditions qui gouvernaien...
...t de dessins, de gravures et de séries archéologiques d'étude. Or, le versement par nos partenaires d'une contribution financière importante justifiera qu'ils exigent le dépôt temporaire et le prêt d'oeuvres de premier ordre, qui seront, dès lors, absentes des salles de nos musées. Madame la ministre, quelles dispositions comptez-vous prendre pour répondre aux attentes des partenaires du musée du Louvre d'Abou Dabi, sans amoindrir l'intérêt des collections du musée du Louvre pour ses visiteurs ? Ceux-ci sont attirés par la qualité des oeuvres exposées et pour de multiples raisons, ils ne pourront pas, ou ne voudront pas, faire le déplacement à Abou Dabi pour admirer les chefs-d'oeuvre nouvellement prêtés. Des interrogations subsistent également sur l'utilisation qui sera faite des crédits obten...
...pas à y revenir. En revanche, il n'est pas inutile de redire ici qu'il s'agit bien de créer un musée universel, destiné à oeuvrer au dialogue entre l'Orient et l'Occident. Un musée qui présentera des objets majeurs dans les domaines de l'archéologie, des beaux-arts et des arts décoratifs. Une oeuvre en quelque sorte « mutualisée » puisque, même si ce futur musée portera le seul nom prestigieux du Louvre, les musées français qui le souhaiterons pourront y participer. À ceux qui, légitimement, craignaient que la France aille, culturellement, se jeter dans un guêpier, nous devons rappeler que, récemment, la Sorbonne a créé une antenne à Abou Dabi dans un esprit de laïcité, de mixité et de liberté qui fait honneur au pays d'accueil et nous renforce dans cette idée que culture et éducation peuvent f...
...turelle, le projet trouve son origine dans une négociation entre États, qui aborde en rafale (Sourires) la construction d'une île pour touristes fortunés, avec hôtels, golfs et musées, au nombre desquels le musée Guggenheim, dont, au passage, la mission a pu « apprécier », lors de sa visite à Bilbao, l'exposition de mobylettes, ainsi que la moto de James Dean ! Pourquoi pas, en effet, le musée du Louvre à Abou Dabi ? Tout cela n'est probablement qu'un aspect mineur d'une négociation plus ample. Ce qui me gêne, c'est que le projet soit imposé au Louvre. Si encore il l'était par son ministère de tutelle, ce serait une limite tout à fait acceptable à l'autonomie souhaitée pour les musées, pour autant que ce projet s'inscrive dans une politique clairement identifiée. L'est-elle en l'espèce ? Rien n'...
Nous sommes dans cet hémicycle pour examiner l'accord de ce musée universel d'Abou Dabi, du Louvre d'Abou Dabi. Le projet est présenté comme une nouvelle étape du rayonnement de la France, des musées français à travers le monde. M. Patrick Bloche a rappelé précédemment que le fait de garantir, d'élargir l'influence française, nous tenait, toutes tendances confondues, particulièrement à coeur. C'est encore plus vrai pour lui, qui a tenu personnellement à étendre l'influence française, notamme...