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Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, ce texte envisage de corriger une situation effectivement très préjudiciable : l'immense gâchis que représente le taux d'échec des étudiants en médecine à l'issue du concours de fin de première année du premier cycle des études médicales. Si les réponses apportées et la méthode utilisée sont plus discutables j'y reviendrai , l'objectif de mettre un terme à ce gâchis est louable. Il s'agit d'abord d'un gâchis humain, puisque, chaque année, environ 80 % des étudiants en première année de médecine échouent au concours. En 2006-2007, 50 000 inscrits se sont ainsi disp...
... cette réforme reste au seuil du système licence-master-doctorat. Il en faudrait peu, pourtant, pour intégrer les études de santé ainsi définies au processus de Bologne et au système LMD, ce qui permettrait la reconnaissance des diplômes au niveau européen et une plus grande mobilité des étudiants. Il suffirait de permettre aux étudiants « reçus-collés », c'est-à-dire qui ont obtenu la moyenne au concours mais n'ont pas été admis, d'accumuler néanmoins des crédits dans le cadre du système européen de transfert de crédits. Lutter contre l'échec, c'est, enfin, agir pour la qualité des conditions matérielles d'étude. La première année de médecine est très difficile et nécessite un investissement intellectuel de tous les instants. C'est pourquoi elle est aujourd'hui quasi systématiquement synonyme d'...
Il me semble par conséquent que nos facultés de médecine devraient enseigner les sciences humaines et l'éthique. Le quatrième point est celui des concours séparés. Le fait que seuls les étudiants ayant obtenu les meilleurs classements puissent choisir leur spécialité engendre un sentiment d'échec et, qui plus est, heurte parfois la logique. Ainsi, l'année dernière, l'étudiante classée première au concours de Marseille voulait choisir la spécialité de sage-femme. En ce qui me concerne, j'ai eu la chance que ma fille, qui voulait s'orienter vers la f...
...la présidente, madame la ministre, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, nous nous accordons à dire et j'observe que de nombreux représentants des professions de santé sont présents dans l'hémicycle ce matin que la lutte contre l'échec en fin de première année de médecine doit être une priorité. On sait en effet que, chaque année, quatre étudiants de première année sur cinq échouent au concours. Les efforts consentis et la charge de travail assumée par les étudiants, qu'ils soient en première année de médecine ou de pharmacie, sont pourtant considérables et devraient déboucher sur des possibilités de réorientation cohérentes et satisfaisantes. Or la proposition de loi qui est soumise aujourd'hui à notre examen n'est pas à la hauteur des enjeux soulevés par les différents cursus des pro...
...nseignements de pharmacie se font aujourd'hui selon cette formule, le pourcentage ne sera plus, au mieux, que de 10 % si cette proposition de loi est adoptée. On voit mal où se situent le progrès et l'amélioration, et on comprend mieux l'inquiétude et l'hostilité des étudiants en pharmacie, qui revendiquent leur spécificité. Aujourd'hui, leur programme de première année, directement adapté à leur concours, comporte un certain nombre d'enseignements fondamentaux qu'il n'apparaît pas opportun de supprimer. C'est ainsi que, dès leur stage en officine, en fin de première année, ils possèdent déjà les bases de leur futur métier. Leurs conditions d'études sont donc bien plus satisfaisantes qu'en médecine. Pourquoi perturber et affaiblir une filière qui ne va pas si mal ? Pourquoi la tirer vers le bas ? ...
... saurait se substituer à l'enseignement dit « présentiel », et le contact entre l'étudiant et le professeur reste indispensable. Le second point problématique est l'orientation de nos étudiants. Le rapport Bach proposait de mettre en place une orientation active des lycéens et des étudiants, notamment en renforçant le tutorat pour ces derniers, afin de les aider, d'une part, à mieux préparer les concours, et, d'autre part, à mieux choisir leur orientation. À ce propos, la suppression de 13 500 postes dans l'éducation nationale aura des incidences sur l'avenir de nos étudiants. Beaucoup d'efforts devront donc être faits, que ce soit pour lutter contre l'échec en première année ou pour améliorer l'orientation des étudiants les plus en difficulté. Reste le problème des « reçus-collés », qui valider...
...es dans les cursus menant aux professions de santé est louable, le rapport échoue d'abord sur l'envergure de la réforme en ne proposant une année commune que pour la médecine, l'odontologie, la pharmacie et les sages-femmes. L'instauration de ce que je nomme un itinéraire bis pour les étudiants n'ayant pas encore le niveau, à savoir une note inférieure à 7 sur 20 en fin de premier semestre ou au concours de fin de première année, constitue également une fausse bonne idée, et ce pour une raison toute simple ; si le constat actuel pose le problème de la perte de deux années pour de nombreux étudiants, cet itinéraire bis ne permettra pas de résoudre le problème. Un étudiant qui doit partir douze ou dix-huit mois pour se remettre à niveau et tenter à nouveau sa chance risque d'avoir perdu, au bout du...
...c l'article 1er, cette proposition pose trois grands principes évoqués dans les rapports précédemment cités : Premièrement, une première année commune aux études de santé, sous format LMD, ouverte donc à la médecine, l'odontologie, les sages-femmes et la pharmacie. Décomposée en deux semestres, le premier en tronc commun, le second intégrant des cours spécifiques, elle serait sanctionnée par des concours distincts, permettant ainsi aux étudiants de s'inscrire à un ou plusieurs d'entre eux. Deuxièmement, l'orientation des étudiants les plus en difficulté vers des facultés de sciences. Troisièmement, l'instauration de passerelles entre les différentes filières universitaires permettant à certains étudiants titulaires d'un master littéraire ou de sciences humaines, diplômés d'une école de commer...
... mesure incitative ni coercitive de nature à pousser les médecins s'installer dans des lieux où ils sont sous-représentés. Du reste, les seuls praticiens à peu près bien répartis sur le territoire pardonnez-moi d'en parler sont les pharmaciens. Autre argument avancé, la mutualisation des connaissances. Mais, quoi que vous en disiez, nous serons toujours, dans la L 1 santé, dans le cadre d'un concours où je ne pense pas que les étudiants soient enclins à mutualiser leurs connaissances. La mutualisation des connaissances des professionnels de santé ne peut être productive qu'au terme de quelques années d'apprentissage, d'enseignement, quand les uns seront devenus des pharmacologues et les autres des cliniciens je pense à la quatrième et à la cinquième année hospitalo-universitaire, pour les p...
... la deuxième année pour des étudiants diplômés issus d'HEC, d'instituts d'études politiques ou de masters littéraires, avez-vous évalué le nombre d'étudiants qui en résultera à la fin de la L 1 santé ? Si 5 % à 10 % d'étudiants supplémentaires par rapport au numerus clausus de départ arrivaient en cours de cursus, il y aurait un certain cynisme à avoir refusé, pour quelques dixièmes de points, le concours à des étudiants du L 1 santé qui avaient montré leur motivation à exercer une profession de santé dès l'obtention de leur bac. Avez-vous des chiffres ?