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...nfractions prévues à l'article premier, à savoir la contestation ou la minimisation outrancière des crimes de génocide. Je vous proposerai d'ailleurs un amendement pour consolider ce texte. Mes chers collègues, à l'heure où le Président de la République, interrogé sur la nécessité pour la France de faire adopter une loi spécifique réprimant la négation du génocide arménien, répondait que « si la Turquie ne reconnaît pas le génocide arménien il faudra aller plus loin », cette proposition de loi offre une solution législative nouvelle et difficilement contestable puisqu'elle est inspirée du droit européen. Je tiens à préciser qu'il ne s'agit en rien d'une loi mémorielle comme certains souhaitent le croire ou le faire croire. Il s'agit simplement d'une loi prévoyant de pénaliser ceux qui contesten...
Vous le voyez, il ne s'agit absolument pas d'une loi dirigée contre la Turquie ; c'est une mise en cohérence avec la loi de 2001.
...pture des relations diplomatiques ou, pire, de représailles économiques. La représentation nationale démocratiquement élue ne légifère pas sous la menace d'un État, quel qu'il soit, qui plus est sur des sujets relatifs à la défense des droits de l'homme sur notre territoire. Ces méthodes archaïques, que je qualifie volontiers de diplomatie de la menace, n'honorent pas ce grand pays ami qu'est la Turquie et me renforcent dans ma volonté de voter ce texte pour protéger des personnes qui sont aujourd'hui françaises. Je suis persuadée, mes chers collègues, que vous l'affirmerez haut et fort en votant majoritairement ce texte qui n'est dirigé contre aucun pays. Le génocide arménien est reconnu en Russie, au Canada, en Argentine, en Italie, en Suède et en Allemagne. Sa négation est pénalisée en Suiss...
Pourtant, aucun de ces États n'est menacé dans ses relations diplomatiques ou commerciales avec la Turquie. Je tiens à rappeler que, l'année suivant l'adoption de la loi relative à la reconnaissance du génocide arménien par le Parlement français, le volume des échanges commerciaux entre la France et la Turquie a connu une forte croissance. Les menaces proférées par les autorités étrangères envers la France ne furent pas appliquées. La situation actuelle étant sensiblement identique, il faut souhaiter...
Oui, il faut le redire et avec force, il y a eu en 1915, dans l'Empire ottoman déclinant, une entreprise délibérée de massacre et d'élimination programmée d'un peuple, le peuple arménien, par des troupes agissant sous les ordres du gouvernement Jeune-Turc d'un État devenu ensuite la Turquie. Cela, ce n'est pas une assemblée politique qui le dit, ce sont les historiens, qui ont conduit leurs travaux selon les usages de leur discipline, en rassemblant sources et témoignages et en les soumettant à un examen critique. L'Assemblée nationale, pour sa part, a fait son devoir quand elle a reconnu le génocide arménien au terme d'une longue et complexe procédure, dans un combat mené de faço...
...ocide arménien. De même, profanations de lieux de mémoire, de stèles, de monuments commémoratifs, déferlement de propos révisionnistes et négationnistes sur Internet se développent dans une totale impunité. La France, État souverain et démocratique, ne saurait admettre de tels agissements, de telles manoeuvres, de telles ingérences. Faut-il le rappeler, la loi de 2001 n'est pas dirigée contre la Turquie. Elle est une affirmation de vérité, une expression de solidarité et de fraternité humaines.
... négation du génocide est une conséquence de cette affirmation de vérité. Or l'exigence de vérité dans la connaissance de l'histoire est universelle. C'est pourquoi, quand elle est jugée opportune, la répression des atteintes portées à cette vérité doit être, elle aussi, universelle. Le Président de la République ne disait pas autre chose lorsqu'il déclarait à Erevan, le 6 octobre dernier : « La Turquie, qui est un grand pays, s'honorerait à revisiter son histoire comme d'autres grands pays dans le monde l'ont fait, l'Allemagne, la France, on est toujours plus fort quand on regarde son histoire et le négationnisme n'est pas acceptable. »
Il rappelait ainsi que la France, patrie des droits de l'homme, n'oubliait pas le génocide arménien et l'atteinte portée d'abord à la vie et à la dignité des victimes, mais aussi à l'honneur de toute l'humanité. Oui, nous attendons de la Turquie ce geste de reconnaissance indispensable à la paix des peuples. Seul ce geste, hautement symbolique, peut permettre de refermer la page de cette première grande tragédie du XXe siècle.
... longue date par la France et d'une promesse tenue par le Président de la République qui, faut-il le rappeler, était membre de notre assemblée pendant la onzième législature. Ce n'est pas une loi de circonstance mais une avancée dans la défense et la protection des opprimés et des minorités, qui relève de notre devoir moral. Je souhaite par là répondre aux récentes mais récurrentes menaces de la Turquie, ainsi qu'aux critiques qui sont adressées à la représentation nationale. Si elles ne nous impressionnent pas plus en 2011 qu'en 2001, je tiens cependant à réaffirmer ici l'amitié de la France pour la République turque, qui est un partenaire diplomatique, politique et géographique essentiel dans sa région. Je ne relèverai pas ici le détail des déclarations de la Turquie, mais je souhaite rappele...
Avec ce texte, nous ne récrivons pas l'histoire, mais le massacre des Arméniens n'est est pas un point de détail. La Turquie conforterait la place qu'elle mérite dans la communauté internationale si elle ouvrait les yeux sur la vérité de son passé, comme l'ont fait l'Allemagne et la France, qui aujourd'hui sont le moteur de l'Europe. Ce texte ne la condamne aucunement, ni les ressortissants turcs vivant en France, ni les Turcs eux-mêmes, mais il concerne des centaines de milliers d'Arméniens ou de Français d'origine a...
...vé au plus profond d'elles-mêmes les images les plus atroces qui soient de la disparition des leurs, elles ont su aussi les transmettre aux générations nouvelles, dans l'attente que leur nouvelle patrie, la France, prenne l'initiative, que nous prenons enfin ensemble aujourd'hui, la seule capable d'ouvrir la voie de la réconciliation et de contribuer à une paix durable et constructive avec la Turquie. » J'ajoutais : « L'histoire du peuple arménien se confond aujourd'hui avec la nôtre. C'est pourquoi nous devons être encore plus fiers d'être Français en votant le présent texte. » Pour conclure : « En aucun cas, ce débat ne doit être interprété comme une offense au peuple turc. Ce nouveau millénaire doit être l'occasion pour les peuples qui se sont déchirés de se réconcilier. C'est notre tâche...
...portée est purement déclarative. Il est donc nécessaire de légiférer à nouveau pour étendre le champ de la pénalisation. Pourquoi se battre avec autant d'énergie contre le négationnisme à propos du génocide arménien ? C'est parce que nous faisons face à un négationnisme d'État, jusqu'ici inébranlable, un négationnisme nullement platonique, mais qui inspire directement la politique actuelle de la Turquie. Ainsi, les autorités turques ont exigé le silence absolu sur la question du génocide arménien comme condition nécessaire pour engager la négociation de normalisation avec l'Arménie. Nous connaissons aussi l'usage qui est fait de l'article 301 du code pénal turc pour criminaliser dans ce pays toute forme de reconnaissance du génocide arménien, usage que vient de condamner à l'unanimité, fin octo...
...de protéger l'ensemble de nos concitoyens contre les dérives antisémites, racistes et négationnistes. La singularité d'un génocide ne doit pas nous fermer à la souffrance d'autrui. Ni concurrence des victimes, ni banalisation, ni remise en cause de la spécificité d'un crime contre l'humanité ne doivent nous troubler dans notre démarche. Qu'on ne s'y trompe pas, il ne s'agit pas de stigmatiser la Turquie. Bien au contraire, la France souhaite participer à l'établissement d'une paix durable entre Turcs et Arméniens. La réalité du génocide est établie. Les preuves sont aussi flagrantes que les recherches abondantes sur le sujet. C'est la raison pour laquelle ceux qui se revendiquent de la liberté de douter sont des usurpateurs. La liberté d'expression et d'opinion est aussi parfois invoquée pour ...
Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, personne ne peut rester insensible aux atrocités commises dans l'Empire ottoman en 1915. Personne ne peut rester indifférent au sort alors réservé à la communauté arménienne. Président du groupe d'amitié France-Turquie, profitant de la liberté qui s'attache à la diplomatie parlementaire, je suis allé à la rencontre des Turcs comme des Arméniens. J'ai visité le mémorial d'Erevan. Comment ne pas en revenir bouleversé ? Comment dès lors ne pas vouloir consacrer la très modeste responsabilité qui me revenait au rapprochement des uns et des autres ? Dans cette région stratégique, si sensible et si fragile, personne...
et nous menacer de sanctions si nous pensons autrement ? Jacques Chirac aurait-il reconnu la responsabilité de l'État français dans la déportation des juifs s'il avait été sommé de le faire par une puissance étrangère ? Si l'on veut qu'un jour la Turquie jette un nouveau regard sur cette période tragique, il faut l'y aider, et non pas le faire à sa place en la montrant du doigt. Je voterai contre ce texte parce que la France, berceau des Lumières, terre des libertés, patrie des droits de l'homme, ne peut pas se ranger aux côtés des pays où la pensée officielle s'impose à tous.
et il est possible et, à mon sens, probable que la loi de 2001 soit annulée. Si tel était le cas, tout ce qui a été fait il y a dix ans serait perdu et, par un seul vote, le législateur s'exposerait à une censure juridique et à un échec politique, mettant ainsi la France en rupture tout à la fois avec la Turquie et avec l'Arménie. Je ne voterai pas ce texte parce que je pense aux chrétiens d'orient, à ces hommes, femmes et enfants qui sont aux avant-postes du « choc des civilisations » qui menace. Si la loi est votée, le monde musulman y verra l'expression d'un choix confessionnel. Les persécutions qui frappent aujourd'hui la chrétienté ne sont-elles pas suffisantes pour qu'on y réfléchisse à deux fois ...
... tués sur place ou sont morts au cours de leur déportation, soit les deux tiers de la population arménienne vivant dans l'Empire ottoman. Le génocide et sa négation ont été des réalités trop longtemps niées. Je voudrais rappeler ici combien de fois j'ai été choqué d'entendre des personnes contester, en toute impunité, jusque sur le territoire français, l'horrible réalité du génocide arménien. La Turquie de 1915 a été le théâtre d'une extermination méthodique et planifiée du peuple arménien. Depuis le grand procès de Nuremberg, ces actes ont un nom : génocide. Il n'est pas acceptable que de tels actes soient encore niés et leur négation impunie. Je voudrais maintenant m'arrêter un instant sur le sort des Arméniens de Marseille.
Les premiers rescapés du génocide arménien arrivent en France à partir de septembre 1922 en provenance de Turquie, de Syrie, du Liban, de Grèce. Ce sont pour la plupart des femmes, des vieillards ou de très jeunes adultes. Ils logent dans des hôtels meublés du quartier de Belsunce et de la gare Saint-Charles, où ils s'entassent à plusieurs familles dans une chambre. Nombre d'entre eux sont dirigés vers un camp situé à proximité de la gare Saint-Charles. Devant l'afflux de réfugiés, un second camp, situé dan...
Je suis convaincu que c'est l'une des raisons pour lesquelles nombre d'entre nous vont voter ce texte. Cinquièmement, nous devons le faire pour permettre un dialogue constructif avec la Turquie. La Turquie est un grand pays et il faut que nous ayons un partenariat fort avec elle. Doit-on continuer ce partenariat sur la base de tabous, de faux-semblants, en cachant la vérité ? Il faut aborder le sujet de la reconnaissance du génocide avec la Turquie, mais aussi celui des Kurdes et des minorités de ce pays. Il faut le faire avec fermeté mais dans le cadre d'un dialogue apaisé. La proposit...