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Mais soyons lucides : l'Europe de la défense reste largement à construire. Oui, monsieur le ministre, à un travail stratégique commun afin d'établir un Livre blanc européen. Oui à une réelle politique industrielle de la défense. Les initiatives prises jusqu'à présent en sont restées aux balbutiements. Pour répondre au contexte d'aujourd'hui, l'OTAN, c'est l'affirmation normale d'une alliance, prenant son sens dans des menaces traditionnelles qui peuvent encore se développer dans l'avenir, ne l'oublions pas. La construct...
C'est à partir de la radio d'Abou Dhabi que nous avons appris l'installation d'une base navale dans cette partie du monde où les intérêts stratégiques, vous l'avez souligné vous-même, sont complexes. C'est à partir de la Chambre des communes que nous avons appris le renforcement de notre présence en Afghanistan, ce qui est sans doute une manière effectivement de renforcer le rôle du Parlement britannique !
...ante kilomètres de frontières ouvertes au Nord de la France à défendre. [ ] C'est par une offensive foudroyante, avec une aviation ultramoderne et une armée rapide à grand rendement que l'Allemagne fera cette opération. » Madame la ministre, monsieur le ministre, mes chers collègues, ce discours a été prononcé ici même, de cette tribune, le 15 mars 1935, par Paul Reynaud. Nourri par les analyses stratégiques d'un certain colonel de Gaulle, il réclamait la création du fameux corps blindé mécanisé.
...rennité de la nation. Un Livre blanc est un moment important, parce qu'il est fondateur. Celui-ci, monsieur le ministre, est fondateur à quatre égards, me semble-t-il. Premièrement, il a eu recours à une méthode inédite, car, pour la première fois, il s'est appuyé sur une large consultation. Deuxièmement, il a manifesté la volonté de faire procéder le format de nos armées de la réflexion politico-stratégique et non l'inverse. Troisièmement, il a établi un couplage entre les objectifs définis et les moyens attribués, notamment les moyens financiers, et il sera ici essentiel que cette cohérence soit confirmée par notre future loi de programmation militaire, comme il sera nécessaire que soient menées à leur terme les restructurations de défense proposées pour dégager les économies qui permettront de fin...
... proportions gardées, dans une situation analogue à celle qu'évoquait Paul Reynaud, qui parlait peut-être lui aussi devant un hémicycle presque vide. Toujours est-il que notre avenir international ne serait plus du tout ce qu'il est aujourd'hui parce que, pour la première fois de notre histoire, la puissance dominante ne serait pas une puissance occidentale, ce qui constituerait un bouleversement stratégique encore plus important que l'effacement de l'ordre bipolaire ou le passage des États-Unis au statut d'hyperpuissance plus récemment. Ce Livre blanc dernier aspect fondateur pose un diagnostic lucide sur l'état de notre outil de défense. Il avait à intégrer un triple héritage et il l'a fait : deux héritages positifs et un négatif. Le premier héritage est l'héritage gaullien, avec la constructi...
Je trouve au contraire que le Parlement a été bien davantage associé que par le passé à ce type d'exercice. On a dit encore que le Livre Blanc était un exercice qui permettrait de justifier des choix stratégiques pris ailleurs, c'est-à-dire à l'Élysée. Effectivement, lors de la rédaction du Livre blanc, le Président de la République s'est exprimé sur de nombreux sujets abordés par le Livre blanc : la permanence de la dissuasion à Cherbourg notamment, la place de la France au sein de l'OTAN, les opérations extérieures. Je ne vois pas pourquoi le Président de la République aurait dû être le seul à rester s...
...e Livre blanc est plus compacte et plus réactive. Ce n'est pas en effet le volume de l'outil de défense qui fait son efficacité, mais sa capacité à réagir rapidement à des menaces aussi diverses qu'inattendues. Si cette réforme est très ambitieuse, son succès suppose de relever quatre défis majeurs. Pour produire pleinement ses effets, elle doit être menée intégralement et respecter la cohérence stratégique d'ensemble. Si elle est fragmentée, partiellement remise en cause ou trop étalée dans le temps, elle ne produira pas les résultats attendus. Sa mise en oeuvre, qui ne fait que commencer, est un exercice extrêmement exigeant. C'est pourquoi, dans le cadre de la mission de suivi qui nous a été confiée par le président Teissier, Bernard Cazeneuve et moi-même serons extrêmement attentifs à sa bonne e...
...tervenir aux quatre coins de la planète pour rétablir la paix là où les États-Unis d'Amérique l'estiment menacée. L'OTAN constitue désormais le bras armé de nations qui entendent imposer au monde leur vision de la démocratie, des droits de l'homme et de l'organisation de la paix. Pas à pas, l'OTAN se substitue insidieusement à l'ONU, en particulier dans son rôle d'arbitre des grands équilibres géostratégiques. À ce stade, nous devons, nous, représentants du peuple français, étudier en conscience une question qui, comme ce débat l'a montré, transcende nos engagements partisans. Nous devons nous interroger sur la pertinence de l'évolution de nos relations avec l'OTAN, jusque-là équilibrées, mais qui, demain, seront considérées dans la plupart des capitales comme un arrimage de la France à la politique...
...ville de Brest était l'une des onze bases opérationnelles qui ont été choisies. Je ne méconnais pas pour autant l'ensemble des problématiques générées par l'écriture du Livre blanc de la défense. Il est certain que ce nouveau document ne ressemble aucunement au précédent, qui datait de 1994. Il en diffère dans sa rédaction, mais aussi et surtout en raison d'une évolution sans précédent des enjeux stratégiques dans un contexte international où sécurité et défense se trouvent indéniablement liées, la première des préoccupations étant de faire face aux multiples menaces. J'évoquerai successivement trois points : les programmes d'équipement, les personnels militaires et civils, les industries de défense. En ce qui concerne les programmes d'équipement, je regrette le report de la construction du second ...
...missions, le choix d'en rester pour le moment à la commande initiale et de cadencer la commande complémentaire résulte, j'en suis consciente, de contraintes budgétaires incontournables. Toutefois, là encore, c'est le format de nos armées qui est en jeu. La force de dissuasion constitue « l'assurance-vie de la nation », selon le Président de la République. En ce domaine, l'objectif est strictement stratégique, afin de répondre à la diversité des nouvelles menaces. La composante navale devrait s'en trouver renforcée. Les personnels, qui constituent la principale richesse des armées, sont des hommes et des femmes très attachés à leur outil de travail et passionnés par leur métier. C'est à juste titre qu'ils s'interrogent, de même que les personnels civils concernés, sur les conséquences des préconisati...
Monsieur le président, madame, monsieur les ministres, mes chers collègues, beaucoup vient déjà d'être dit sur ce Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, qu'il s'agisse de la méthode ou du fond. Personne n'a contesté la nécessité d'une remise en perspective de notre politique de défense et de sécurité, à partir d'une analyse actualisée du contexte stratégique, pour définir, en fonction des différents types de menaces auxquelles nous pourrions être confrontés, une nouvelle posture globale de défense et de sécurité, nationale et européenne, afin d'être en mesure d'opérer les choix de doctrine qui en découlent pour chacune des fonctions stratégiques. Mais nos débats ont aussi montré que cette réflexion aurait gagné à associer plus largement en amont la ...
C'est pourquoi je me réjouis de la tenue aujourd'hui, dans notre hémicycle, d'un débat autour du nouveau Livre blanc. Je ne reviendrai pas sur les analyses du contexte stratégique qui figurent dans ce document : je les partage pour l'essentiel, notamment en ce qui concerne le risque terroriste et la prolifération des armes de destruction massive. Je voudrais seulement poser trois questions qui engagent notre sécurité collective, mais aussi l'identité de la France. Première question : la réforme des armées est-elle nécessaire pour garantir leur efficacité et renforcer leur...
...prochables. Alors, avant toute réintégration dans l'OTAN, sortons au préalable la défense européenne de l'ornière où elle se trouve aujourd'hui. C'est un des objectifs majeurs de la présidence française, et je m'en réjouis. Pour cela, nous avons besoin de gestes concrets : la mise à jour de notre stratégie commune, la création d'un marché commun de l'armement et la mise en place d'un commandement stratégique permanent sont une priorité. Au-delà, nous devons réfléchir à la mise en commun de certaines capacités, dans le domaine aéronautique notamment. Et ne pas hésiter à accomplir des avancées à la fois utiles et symboliques : pourquoi ne pas réfléchir, par exemple, à la création d'un service de renseignement commun franco-allemand ? Monsieur le président, chers collègues, au moment où les dépenses mi...
...s Français font confiance à notre armée sans s'en préoccuper réellement. C'est évidemment à l'armée qu'il revient d'abord de mener une action de valorisation et de communication. Diffusion de journaux gratuits, Internet, colloques, peuvent être mis à contribution pour mieux faire connaître ses missions maintien de la paix, lutte contre le terrorisme, interventions humanitaires et le cadre géostratégique dans lequel elles s'inscrivent. Les rencontres avec les populations constituent aussi un vecteur privilégié. À cet égard, la réorganisation annoncée du ministère de la défense doit absolument maintenir une forme de proximité, même minimale, avec les différentes populations, ne serait-ce que pour assurer des conditions optimales de recrutement. Mais travailler aux grands enjeux de sécurité et de ...
...qu'un pourcentage infime de la population ». Cela fait vingt siècles que nous entendons cette ritournelle digne du café du commerce. Soyons clairs : il n'existe aucune corrélation dans l'histoire entre la taille et la puissance et c'est un petit qui vous parle. (Sourires.) Tout est affaire de cohésion et de force morale. N'oublions pas non plus que nous sommes entrés dans une nouvelle donne géostratégique, celle des puissances relatives. La maîtrise absolue de notre destin national passe par notre détermination en matière de défense. Nous avons, et vous le savez, le savoir technologique ; à nous d'avoir la volonté politique de le mettre en oeuvre. J'en viens maintenant aux principaux éléments du Livre blanc. J'approuve la place donnée au renseignement dans les orientations que vous nous présente...
J'ai également noté l'engagement du Gouvernement de consacrer les sommes économisées au profit des équipements. Je serai particulièrement vigilant pour que cette orientation soit respectée. Je salue le maintien de la dissuasion nucléaire comme pivot géostratégique de notre indépendance, car ce n'est pas demain que le monde sera dénucléarisé. Mais certains de vos choix m'inspirent des doutes sérieux. Vous nous présentez par exemple un reformatage à la baisse des armées, avec 30 000 hommes projetables. Je vous le dis, c'est insuffisant.
...outil au service de leur manichéisme, je n'ai pas peur d'employer ce terme. Nous sommes très loin de l'alliance défensive fondée sur l'article 5 de l'OTAN, lui-même fondé sur l'article 51 de la Charte des Nations unies relatif à la légitime défense individuelle et collective. Et tout cela s'est fait dans le dos du Parlement. Je suis donc intimement convaincu que rallier l'OTAN serait une faute géostratégique et diplomatique. J'ajoute, et cela est important, que notre défense passe aussi par des accords de coopération sur le flan sud, c'est-à-dire en Méditerranée notamment. Je me réjouis à ce propos de l'accord récent qui a été signé par le Premier ministre en matière de coopération militaire en Algérie. Nos destins sont liés. La France est certes européenne mais elle est également méditerranéenne et...
...ntraînés et bien équipés. Depuis septembre 2007, et ce sera le cas encore en août 2008, la France a renforcé son dispositif en Afghanistan. Cela suppose, au minimum, la formation de 2 500 hommes dans les toutes prochaines années. Il semble ainsi logique que tous les moyens permettant de préparer nos troupes à cette mission soient préservés. D'autant que, au-delà de l'Afghanistan, les quatre zones stratégiques identifiées par le Livre blanc comportent des pays dont les spécificités et la topographie exigent une formation adaptée. Or, selon des fuites « organisées » dans la presse, et aujourd'hui même à l'AFP selon les propos que vous attribue, monsieur le ministre, le maire de Briançon que vous infirmerez, j'espère , il semble que vous envisagiez la dissolution des seuls établissements qui ont le ...