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...'État à État. Plus particulièrement avec les attentats du 11 septembre 2001, la donne a changé et les choses ne sont plus aussi claires. Tout semble se brouiller : les groupuscules terroristes se multiplient ; les revendications changent ; les moyens utilisés sont plus diversifiés, souvent nouveaux, bien plus puissants et parfois technologiquement à la pointe ; les frontières disparaissent ; des alliances nouvelles et de circonstance apparaissent. Le monde tend à devenir multipolaire. Les menaces naissent n'importe où, l'hyperpuissance américaine est partout remise en cause, des foyers de risque sont identifiés, comme en Corée et en Iran, et une menace plus diffuse est incarnée par Al Qaida dans de nombreux pays. Les conflits ont aujourd'hui un nouveau visage sous l'influence, notamment, des fan...
...re la triste plaisanterie d'une diminution drastique des effectifs profitant aux crédits d'équipement et aux chanceux dont l'emploi sera sauvé. Je poserai pour conclure une question sur l'OTAN, qu'approfondira Jean-Michel Boucheron : que s'est-il passé dans le monde depuis février 2007 ? Mme Alliot-Marie a déclaré au Sénat : « Sur le plan politique, le statut singulier de notre pays au sein de l'Alliance lui permet, en revanche, de faire entendre sa voix et d'être écouté. » Monsieur le Premier ministre, je suis sûre que votre réponse ne manquera pas de nous éclairer. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)
...ales priorités de notre effort de défense. À cet égard, je me félicite du rôle que le Livre blanc propose de faire jouer à notre réseau diplomatique. Cette volonté d'adapter notre outil de défense nationale aux évolutions géostratégiques et aux nouvelles menaces s'accompagne tout naturellement d'une réflexion sur le rôle de la France aux côtés de ses alliés européens et sur sa place au sein de l'Alliance atlantique. Faut-il, dès lors, envisager notre retour dans les structures intégrées de l'OTAN ? Le Livre blanc pose plusieurs conditions à ce retour, que vous avez rappelées, monsieur le Premier ministre : l'indépendance de nos forces nucléaires, la préservation de notre autonomie d'appréciation et de décision quant à notre participation à telle ou telle intervention et l'absence de mise à dispo...
...OR au Tchad par exemple, conduite à partir du Mont-Valérien. Le processus de construction d'une défense européenne est inéluctable. L'initiative franco-britannique de Saint-Malo en a représenté une étape importante. Dix ans plus tard, un « Saint-Malo II » serait nécessaire. Il appartient à la France de donner cette nouvelle impulsion, au moment où il apparaît à nos principaux partenaires que les alliances extra-européennes ne sont plus suffisantes pour garantir leur autonomie. Mes chers collègues, je conçois que certains estiment prématuré ce retour de la France dans l'OTAN tant que l'Europe de la défense n'a pas progressé de manière décisive. La réintégration s'entend, à mon sens, dans les conditions que je viens d'énoncer. Celles-ci sont claires : elles concernent la répartition des plus hauts...
...n matière d'analyse stratégique, le Livre blanc a toujours été la référence. En 1972, il a consacré dans un monde bipolaire le principe de dissuasion et d'indépendance nationale ; en 1994, il a ébauché le changement de posture stratégique consécutif à la chute du Mur de Berlin ainsi qu'à l'effondrement du Pacte de Varsovie. C'est d'ailleurs depuis cette époque que la France, membre fondateur de l'Alliance atlantique, participe de nouveau aux opérations de maintien ou de rétablissement de la paix, nécessitées par ce nouveau contexte stratégique. Nous mesurons combien le monde a changé depuis et pas forcément dans le sens plus juste et plus pacifique que nous étions nombreux à espérer. Les « dividendes de la paix », si chers à certains sur les bancs de la gauche en particulier, ne sont qu'une vérit...
ainsi que notre volonté de leur permettre d'effectuer leurs missions souvent dangereuses dans les meilleures conditions, avec des matériels modernes et adaptés. Ces missions sont au service d'une double ambition, d'un double défi : la construction d'une défense européenne et la rénovation de l'Alliance atlantique. Notre vocation d'action au sein de l'Union européenne est claire et va dans le sens de l'histoire. Du Traité de Rome à celui de Maastricht, de la CECA à l'Union, nous avons bâti un espace économique, monétaire et de liberté unique au monde. C'est désormais dans cet espace de paix et de prospérité que se conçoit notre sécurité. Nous voulons une politique étrangère et de sécurité commun...
Balayons les aspects techniques. Depuis avril 1996, nous participons aux réunions ordinaires du comité militaire de l'Alliance, et le Président de la République a dit et répété que nous ne participerons pas au comité de plans nucléaires. En termes clairs, rien de significatif ne changera. Si ce rapprochement n'est pas technique, il est donc politique !
...e, c'est son affaire, c'est une stratégie de puissance américaine. Mais pourquoi courrions-nous derrière ? Il n'y a aucune raison ! Qu'est-ce que la France et l'Europe ont à craindre des menaces militaires russe et iranienne ? En fait, ce rapprochement avec l'OTAN donne le signal extrêmement dangereux d'une défense globale d'un occident monolithique. Je suis opposé à la mutation de l'OTAN d'une alliance de défense vers une alliance politique et militaire d'un occident uniforme. Car là est bien le projet de cette version extensive de l'OTAN : vers des missions civiles qu'il n'avait pas, vers une extension géographique de son champ d'action, vers la recherche de nouveaux partenaires, qui sont d'ailleurs cités Japon, Corée du Sud, Australie. Le fait qu'une grande nation amie soit la première pui...
...curité des Français ; il représente aussi un moyen au service d'une politique étrangère. Débattre aujourd'hui du visage qu'auront demain nos armées, c'est obligatoirement dessiner la place et le rôle de la France dans le monde. De la réalité de ce monde, de ses nouvelles menaces, de notre vision de la France, de ce que nous voulons pour nos concitoyens, découlent le format de notre défense, ses alliances, l'effort de la nation, et non l'inverse, à moins de vouloir subir plutôt que maîtriser notre destin. Ce Livre blanc était donc nécessaire et très attendu. Mais, à sa lecture attentive j'ai été particulièrement surpris, car, en vérité, il y a deux Livres blancs, ou, du moins, deux sources d'inspiration qui aboutissent à un noeud de contradictions dont notre pays aura du mal à sortir. Il y a t...
Concrètement, nous entrons dans l'OTAN pour jouer le rôle de second derrière la Grande-Bretagne, qui, elle, a décidé de se donner les moyens pour assurer le leadership. Nous commettons ce faisant un contresens historique total dans la mesure où la position de la Grande-Bretagne, au coeur de l'alliance euro-atlantique, correspond à son intérêt et à sa personnalité, alors que, pour notre part, cela rompt avec quarante ans d'indépendance nationale au service d'une politique étrangère mondiale. Dans un monde de plus en plus multipolaire, il est contreproductif d'enfermer notre défense et donc notre politique dans une logique de coalition occidentale qui date de la guerre froide.
Pire, cela augmente le danger de conforter la transformation de cette alliance par les Américains en une sorte de police mondiale, alimentant une guerre funeste entre civilisations. Contrairement à ce que vous voulez croire, c'est le meilleur moyen de tuer dans l'oeuf toute défense européenne et d'éloigner un peu plus les Européens comme les Français de l'adhésion à l'effort de défense, car sans adhésion populaire, il ne peut y avoir d'investissement financier à la hauteur...
Mais soyons lucides : l'Europe de la défense reste largement à construire. Oui, monsieur le ministre, à un travail stratégique commun afin d'établir un Livre blanc européen. Oui à une réelle politique industrielle de la défense. Les initiatives prises jusqu'à présent en sont restées aux balbutiements. Pour répondre au contexte d'aujourd'hui, l'OTAN, c'est l'affirmation normale d'une alliance, prenant son sens dans des menaces traditionnelles qui peuvent encore se développer dans l'avenir, ne l'oublions pas. La construction européenne a sa place, l'alliance atlantique aussi. Le Livre blanc évoque l'idée de complémentarité entre l'OTAN et la politique européenne de sécurité et de défense. C'est un concept raisonnable et utile qui mérite d'être précisé, développé et appliqué, monsieur ...
...rimé sur de nombreux sujets abordés par le Livre blanc : la permanence de la dissuasion à Cherbourg notamment, la place de la France au sein de l'OTAN, les opérations extérieures. Je ne vois pas pourquoi le Président de la République aurait dû être le seul à rester silencieux alors qu'il est le chef des armées. J'irai même plus loin. En évoquant des sujets aussi majeurs que notre dissuasion ou l'alliance atlantique, le Président a fait sortir ces sujets cruciaux du cercle des experts. Les Français ont pu exprimer leur opinion au travers des sondages, les politiques et les spécialistes ont pu écrire des tribunes et réagir aux propos du Président de la République. Chacun a pu saisir les enjeux et l'importance de la question. Veut-on une République des experts ou que la défense soit l'affaire de tou...
...i le lie au groupe ? Monsieur le ministre, nous manquons de visibilité, et nous sommes dans le flou le plus complet concernant les arbitrages qui seront rendus sur les programmes « Marine » du Livre blanc. Combien de bâtiments seront commandés, et à quel rythme ? Quel sera l'impact sur les établissements et la sous-traitance ? Quelle organisation industrielle sera mise en oeuvre, et avec quelles alliances ? Un plan social sera-t-il nécessaire ? Les inquiétudes sont vives chez les personnels tant civils que militaires. C'est pourquoi je vous saurais gré de répondre le plus précisément possible à mes questions, qui sont M. le président en conviendra courtes et concrètes. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)
...nationale, avait pris dès 1966 une certaine distance avec l'OTAN, sans pour autant renier les engagements du traité de Washington. Depuis la création de l'OTAN, l'Europe et la planète ont connu de nombreux bouleversements, en particulier l'effondrement de l'URSS et la disparition du pacte de Varsovie. Cette évolution historique devrait nous amener à nous interroger sur le sens d'un maintien de l'Alliance dans sa forme actuelle, alors que les causes de sa création ont disparu. Dans ce contexte nouveau, l'OTAN a évolué : les objectifs du traité de Washington ont été de facto abandonnés. On peut dire que l'Alliance atlantique a muté.
...égré de l'OTAN, alors que le président Bush et son administration, en fin de mandat, voient leur politique unanimement rejetée sur la scène internationale ? Tandis que l'Europe doit progresser dans l'affirmation de ses propres capacités de défense avec une politique européenne de sécurité et de défense autonome et souveraine, la France pourra-t-elle modifier le processus décisionnel au sein de l'Alliance et instaurer un dialogue d'égal à égal entre l'Union européenne et les États-Unis ? C'est une défense authentiquement européenne qui permettra à l'Europe d'exister sur la scène diplomatique internationale comme entité politique comptable du destin de ses peuples. Alors que le monde est devenu multipolaire, doit-on laisser les États-Unis décider unilatéralement, selon des principes trop souvent d...
...lace d'une défense européenne crédible, à un horizon de dix ans. Les trois sont complémentaires. Je dirais même qu'il serait dangereux pour notre sécurité et pour notre indépendance d'avoir lancé les deux premières sans réussir la troisième. Le débat grandit autour du retour de la France dans le commandement militaire intégré de l'OTAN. Mais nous sommes déjà parmi les membres les plus actifs de l'Alliance. Nous sommes déjà des alliés irréprochables. Alors, avant toute réintégration dans l'OTAN, sortons au préalable la défense européenne de l'ornière où elle se trouve aujourd'hui. C'est un des objectifs majeurs de la présidence française, et je m'en réjouis. Pour cela, nous avons besoin de gestes concrets : la mise à jour de notre stratégie commune, la création d'un marché commun de l'armement et l...
...radicalement nouveau, n'y a-t-il pas eu deux guerres mondiales ? Mais si elle a rapproché les hommes dans le village planétaire, elle a aussi rapproché les haines. Si la notion de proximité géographique a été bouleversée par les moyens de communication, les mêmes règles multiséculaires gouvernent toujours le monde. Diplomatie et soldats continueront de marcher ensemble et, quelles que soient nos alliances, nous savons, depuis l'aube des temps, qu'il ne faut jamais avoir confiance dans l'alliance avec un puissant le peuple éduen l'a appris à ses dépens durant la guerre des Gaules. La défense, monsieur le ministre, est d'abord l'affaire de la nation et d'elle seule. Comme chaque fois que nous devons mobiliser nos énergies, certains se complaisent dans les délices de l'abandon : « À quoi bon ? »,...
...sation de 3 % de PIB pour notre défense. Là, nous entraînerons les autres. Car la clé, c'est que plus la France est forte et indépendante, plus l'Europe est indépendante, moins la France est indépendante, plus l'Europe est américaine. Voilà la vérité. Tout le reste n'est que littérature. Il est une autre question que nous devons nous poser : l'OTAN a changé de nature. Cela a déjà été souligné, l'alliance est devenue, de par la volonté des Américains, un outil au service de leur manichéisme, je n'ai pas peur d'employer ce terme. Nous sommes très loin de l'alliance défensive fondée sur l'article 5 de l'OTAN, lui-même fondé sur l'article 51 de la Charte des Nations unies relatif à la légitime défense individuelle et collective. Et tout cela s'est fait dans le dos du Parlement. Je suis donc intimemen...