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... radical et citoyen, la position ambiguë du Président de la République. Nous avons déploré les silences, les complaisances et les contresens de Mme Alliot-Marie alors que le monde arabe était et est encore à un tournant de son histoire. Nous avons suffisamment dénoncé la perte de crédibilité de la France au démarrage des révolutions arabes pour ne pas saluer son engagement aux côtés du peuple libyen et son action décisive pour obtenir un mandat de l'ONU. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Certains relèveront que cette implication est destinée à faire oublier vos accointances passées avec Kadhafi. D'autres souligneront que des arrière-pensées nationales surplombent la communication élyséenne. (Murmures sur les bancs du groupe UMP.) Sûrement, mais l'essentiel aujourd'hui n'est pa...
...ue l'on veut croire lucide sur la folie de son leader, mais qui est jusqu'ici demeuré servile. Il est, en certaines circonstances, des trahisons qui honorent. Mais nous ne devons pas sous-estimer une autre hypothèse, celle d'une forme d'enlisement du conflit. Nous ne connaissons pas les capacités militaires de forces insurgées inexpérimentées, même si nous en percevons la détermination. Le tyran libyen a une connaissance claire de ses adversaires sur le terrain, comme de nos propres contraintes. Il n'aura aucun scrupule à utiliser la foule, les populations civiles comme bouclier de son propre cynisme. Il n'est pas pressé. Sauf retournement de son propre camp, la durée ne lui fait pas peur. Il sait que les opinions occidentales sont traumatisées par les conflits qui s'enlisent. Il anticipe que ...
...gyptien. Voilà, mes chers collègues, les conditions dans lesquelles nous avons approuvé le processus engagé sous l'égide des Nations unies. Je voudrais conclure en vous disant notre conviction que ce qui se détermine aujourd'hui n'est pas le seul destin de la Libye. Il se joue quelque chose de plus profond, de plus grave, de plus absolu. Notre activité diplomatique ne peut se limiter au théâtre libyen. Notre vision doit s'inscrire dans un cadre plus large pour trouver sa pleine cohérence. Ainsi, nous devons partager ce moment où l'idée de la liberté gagne de nouveaux territoires. Notre vision stratégique doit nous conduire à accompagner le monde arabe dans la mise en oeuvre des principes que nous croyons universels. Cela passe, aujourd'hui, par la protection de populations qui, sans l'interv...
Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, monsieur le ministre des affaires étrangères, monsieur le ministre de la défense, depuis maintenant trois jours les forces françaises interviennent dans le ciel libyen au sein d'une coalition regroupant pour l'heure quinze pays, pour protéger la population libyenne du massacre promis par le colonel Kadhafi. Quand nos soldats sont engagés pour défendre les valeurs de démocratie et de liberté, quand ils sont engagés pour défendre la vie et la dignité de populations civiles martyrisées, c'est l'honneur de la France qui est en jeu.
... responsabilité en protégeant les civils de la violence perpétrée par leur gouvernement ». Cette responsabilité est immense et constitue un message très important à l'heure où on assiste à des répressions plus ou moins fortes dans les pays secoués par la contagion des révoltes tunisienne et égyptienne. Cette intervention est juste parce qu'elle est demandée par toute une partie de la population libyenne. Les insurgés ont sollicité l'aide de la communauté internationale à de nombreuses reprises. Sans cette intervention, nous en sommes convaincus, le régime libyen aurait impunément poursuivi le massacre d'une grande partie de sa population. Comment aurions-nous pu fermer les yeux ? Comment aurions-nous pu laisser retomber cet espoir de liberté et de démocratie qui se propage sur les rivages du ...
... mandat international qui légitime notre action ; c'est aujourd'hui une donnée intangible de notre diplomatie. Si la légitimité, la justesse et la nécessité de cette intervention ne font aucun doute, il nous faut aujourd'hui nous interroger sur les perspectives à plus ou moins court terme de l'opération lancée samedi. Nos forces aériennes sont intervenues à la fois pour sécuriser l'espace aérien libyen et empêcher toute utilisation des forces aériennes libyennes, mais aussi pour détruire à l'extérieur de Benghazi des colonnes de véhicules et de blindés qui avançaient vers la ville. Nos alliés ont procédé à un certain nombre de bombardements ciblés visant la défense antiaérienne, des bunkers de commandement ou des bases d'appui. L'espace aérien libyen est d'ores et déjà sous le contrôle de la co...
...dans le concert des nations, en tant que pays libre et souverain. Mais nous ne confondons pas 1'ingérence humanitaire avec l'ingérence tout court. Nous devons veiller à garder unie la communauté internationale pour le succès de l'intervention. Nous devons veiller à impliquer chacun dans ses responsabilités, notamment les pays de la Ligue arabe, qui ne peuvent pas se désintéresser de la situation libyenne. De notre capacité à répondre aux questions qui se posent dans le cadre de cette intervention dépendra à terme la crédibilité de la communauté internationale. Quoi qu'il en soit, les dictateurs doivent savoir que la communauté internationale ne reste pas insensible au sort des populations civiles qui sont martyrisées par leurs propres dirigeants.
Monsieur le Premier ministre, je veux vous redire solennellement le soutien du groupe UMP à la participation de la France dans cette intervention au secours des populations libyennes. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.) Je veux vous redire que nous sommes à vos cotés et aux côtés des forces engagées sur le terrain. Nous voulons vous dire notre fierté de voir la France assumer ses valeurs de liberté et de démocratie, ses valeurs de dignité et de respect. Bien sûr, ce n'est jamais le coeur léger que l'on prend la décision d'une intervention militaire, mais...
... ici, dans notre belle démocratie, on ne donne que quelques minutes de temps de parole à la représentation nationale pour s'exprimer. Que penser d'une telle parodie de consultation démocratique, alors que notre pays est déjà entré en guerre ? Ce débat est néanmoins l'occasion pour nous d'exprimer à nouveau notre solidarité avec les peuples arabes en lutte, et plus particulièrement avec le peuple libyen, mus par un souffle de libération aussi profond que légitime. Cette solidarité avec le peuple libyen ne saurait pour autant annihiler tout esprit critique à l'endroit du comportement de notre propre pouvoir exécutif, dont les choix diplomatiques sont illisibles, contradictoires, et aboutissent in fine à altérer notre crédibilité internationale. Un déclin que semble signifier l'ultime épisode de l...
...pour les affaires de M. Dassault ? (Protestations sur les bancs du groupe UMP. Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC.) N'était-ce pas un ami que le Président de la République et le président de l'Assemblée nationale recevaient avec les plus grands égards en décembre 2007, quand, pour notre part, nous dénoncions et boycottions avec la plus grande fermeté l'invitation du dictateur libyen ? N'est-ce pas deux membres du gouvernement actuel, M. Ollier et M. Guéant, qui furent les artisans de ce rapprochement ?
Et qui annonce que la France reconnaît le gouvernement d'opposition libyen ? M. Bernard-Henri Lévy et le Conseil transitoire libyen, au moment même où notre ministre des affaires étrangères négociait une position commune avec nos partenaires européens ! Comment peut-on espérer dès lors que l'on prenne au sérieux notre politique étrangère ? Il faut par ailleurs se demander si cette reconnaissance a été envisagée comme il se devait. En effet, la seule chose que nous savo...
Il fallait vous poser la question avant. Nous sommes intransigeants quand il s'agit de condamner le régime libyen qui réprime son peuple. Nous jugeons à cet égard que les sanctions votées par l'ONU sont légitimes. Mais, contrairement à vous, nous n'avons jamais changé d'avis sur un dictateur sanguinaire comme Kadhafi. Et nous conserverons cette même opinion demain, quand bien même la majorité nous promettrait, la main sur le coeur, que l'homme serait devenu à nouveau fréquentable et qu'il pourrait sauver not...
La résolution 1973 prévoit le gel des avoirs de la Libye, l'interdiction de voyager de ses dirigeants, un embargo sur les armes, un appel au cessez-le-feu, des poursuites devant la Cour pénale internationale et une zone aérienne d'exclusion. Autant de mesures légitimes pour étouffer le régime libyen et protéger les populations civiles. Mais la résolution ne s'en tient pas là puisqu'elle autorise, dans son paragraphe 4, « les États membres à prendre toutes mesures nécessaires » pour assurer la zone d'exclusion aérienne. Selon la coalition, ces termes justifient les bombardements aériens aujourd'hui. Et demain ? Demain justifieront-ils une offensive terrestre dont les conséquences seraient cat...
Monsieur le Premier ministre, monsieur le ministre d'État, messieurs les ministres, mes chers collègues, nous avons tous vu les images insoutenables filmées à Benghazi : il était fait recours aux armes pour tenter de mater les aspirations du peuple libyen qui, après plusieurs décennies de servitude, n'aspirait qu'à la démocratie et à la liberté. Il s'agissait ainsi, pour reprendre les propres mots de Kadhafi, de « purger la Libye, ville par ville et maison par maison », ainsi que d'« exterminer », purement et simplement, les leaders du Conseil national de transition constitué quelques jours plus tôt. La communauté internationale ne pouvait pas re...
...iolence pour mettre un terme aux manifestations. En Tunisie comme en Égypte, les autorités militaires ont joué leur rôle en refusant de retourner leurs armes contre leurs propres populations, permettant ainsi d'écarter à Tunis et au Caire la perspective d'un bain de sang. Malheureusement, tel n'a pas été le cas en Libye où, dans sa majorité, en dépit de quelques défections, l'appareil militaire libyen a maintenu son allégeance au régime du colonel Kadhafi alors que ce dernier ordonnait pourtant de réduire par les armes les différents foyers de contestation qui avaient progressivement gagné le pays. À mesure que s'intensifiait en Libye la violence de la répression, à mesure que se précisaient le recours à des moyens militaires et, par là, le spectre d'exactions abominables, montait également l...
...querait pas de retourner contre la coalition une opinion qui lui est aujourd'hui favorable. La conduite d'une telle opération implique donc et j'ai confiance dans le Gouvernement de la mesure, de la précision, de la précaution. Nous savons que cette opération est susceptible de s'installer dans la durée ; nous devons avoir le courage de le dire et nous y préparer, afin de permettre au peuple libyen d'accéder à la liberté. Monsieur le Premier ministre, messieurs les ministres, je veux, en conclusion, vous assurer et je pèse mes mots de la confiance et du soutien du groupe Nouveau Centre dans la conduite de ces opérations difficiles mais tragiquement nécessaires. (Applaudissements sur les bancs du groupe NC.) La France, c'est son honneur, à décidé de répondre aux appels à l'aide du peup...
...on l'exclut formellement toute intervention terrestre et toute intervention aérienne offensive. Nous pouvons continuer à brouiller les signaux, détruire les radars, mais, Clemenceau l'a dit une fois pour toutes, « on peut tout faire avec une baïonnette sauf s'asseoir dessus ». (Sourires et murmures.) La véritable question est celle de l'issue, et elle est maintenant de savoir comment le peuple libyen va se dresser contre son dictateur, comment nous l'y aidons, quels sont nos rapports avec cette résistance que nous avons reconnue avec panache, comme, jadis, la France libre fut reconnue par Londres et comment nous évitons l'engrenage de la guerre civile, qui durerait des mois, et l'inévitable enlisement qui s'ensuivrait. Une lourde question se pose à propos du commandement. Nous avons excl...
Monsieur le Premier ministre, monsieur le ministre des affaires étrangères, monsieur le ministre de la défense, en votant, jeudi, la résolution 1973, l'ONU a autorisé la France à avoir recours à la force pour mettre fin aux exactions du gouvernement libyen contre son peuple. L'accord qui a pu être dégagé au Conseil de sécurité doit beaucoup à la force de conviction du Président de la République et du ministre des affaires étrangères. Je tiens à rendre tout particulièrement hommage à Nicolas Sarkozy et à Alain Juppé pour leur détermination et pour l'image positive qu'ils ont donnée de la France aux yeux de la communauté internationale. (Applaudisse...
...taire se traduise par une partition de la Libye n'est pas à exclure totalement. Qu'il me soit permis de souligner que nous ne devrons pas perdre de vue notre objectif ultime, qui est de conduire à un règlement politique du conflit interne en Libye. Le renversement du colonel Kadhafi ne saurait constituer un objectif en soi. La réaffirmation de notre volonté de respecter la souveraineté du peuple libyen doit être constante. Nous devons convaincre la communauté internationale notamment ses éléments les plus réticents que notre action n'a pas pour vocation d'aller au-delà de notre « devoir de protéger » un peuple dont la population civile fait l'objet d'exactions de la part d'un régime qui a toujours refusé de reconnaître les règles fondant la vie internationale. Il nous faudra également être...