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...est fallu de peu qu'il ne soit trop tard. De la place où je vous parle, je n'ai jamais été indulgent avec votre gouvernement. Il y a quelques semaines encore, j'ai contesté fermement, avec mes amis du groupe socialiste, radical et citoyen, la position ambiguë du Président de la République. Nous avons déploré les silences, les complaisances et les contresens de Mme Alliot-Marie alors que le monde arabe était et est encore à un tournant de son histoire. Nous avons suffisamment dénoncé la perte de crédibilité de la France au démarrage des révolutions arabes pour ne pas saluer son engagement aux côtés du peuple libyen et son action décisive pour obtenir un mandat de l'ONU. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Certains relèveront que cette implication est destinée à faire oublier vo...
...notamment la Chine et la Russie qui disposent d'un droit de veto, mais cinq se sont abstenus. Cette résolution, vous le savez tous, n'est pas un blanc-seing. Elle repose sur une recherche de solution collective, même si les moyens mis en oeuvre sont essentiellement ceux de la France, des États-Unis et du Royaume-Uni. Cette collégialité doit être respectée. Déjà, le Secrétaire général de la Ligue arabe, l'Union africaine, le Brésil, la Turquie, la Chine et la Russie ont émis des réserves sur la nature des opérations engagées. Et nous ne sommes pas non plus à l'abri d'un retournement des opinions arabes. M. le ministre des affaires étrangères a annoncé hier à Bruxelles que l'OTAN était prête à « soutenir » l'intervention dans quelques jours. Ce soutien ne peut et ne doit en aucune façon se subs...
...e la Libye. Il se joue quelque chose de plus profond, de plus grave, de plus absolu. Notre activité diplomatique ne peut se limiter au théâtre libyen. Notre vision doit s'inscrire dans un cadre plus large pour trouver sa pleine cohérence. Ainsi, nous devons partager ce moment où l'idée de la liberté gagne de nouveaux territoires. Notre vision stratégique doit nous conduire à accompagner le monde arabe dans la mise en oeuvre des principes que nous croyons universels. Cela passe, aujourd'hui, par la protection de populations qui, sans l'intervention internationale, seraient promises à la barbarie. Cela passera, demain, par l'aide à tous les peuples libérés pour consolider la démocratie, en favorisant leur développement économique, en assurant une coopération avec des partenaires qui ne veulent...
...transition permettre à la Libye de regagner toute sa place dans le concert des nations, en tant que pays libre et souverain. Mais nous ne confondons pas 1'ingérence humanitaire avec l'ingérence tout court. Nous devons veiller à garder unie la communauté internationale pour le succès de l'intervention. Nous devons veiller à impliquer chacun dans ses responsabilités, notamment les pays de la Ligue arabe, qui ne peuvent pas se désintéresser de la situation libyenne. De notre capacité à répondre aux questions qui se posent dans le cadre de cette intervention dépendra à terme la crédibilité de la communauté internationale. Quoi qu'il en soit, les dictateurs doivent savoir que la communauté internationale ne reste pas insensible au sort des populations civiles qui sont martyrisées par leurs propres...
...s forces engagées sur le terrain. Nous voulons vous dire notre fierté de voir la France assumer ses valeurs de liberté et de démocratie, ses valeurs de dignité et de respect. Bien sûr, ce n'est jamais le coeur léger que l'on prend la décision d'une intervention militaire, mais il était du devoir de la France et de la communauté internationale d'assumer leurs responsabilités vis-à-vis des peuples arabes épris de liberté. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.- « Laborieux ! Très laborieux ! » sur les bancs du groupe SRC.) )
... lieu sur l'opportunité d'entrer en guerre avec la Libye, ici, dans notre belle démocratie, on ne donne que quelques minutes de temps de parole à la représentation nationale pour s'exprimer. Que penser d'une telle parodie de consultation démocratique, alors que notre pays est déjà entré en guerre ? Ce débat est néanmoins l'occasion pour nous d'exprimer à nouveau notre solidarité avec les peuples arabes en lutte, et plus particulièrement avec le peuple libyen, mus par un souffle de libération aussi profond que légitime. Cette solidarité avec le peuple libyen ne saurait pour autant annihiler tout esprit critique à l'endroit du comportement de notre propre pouvoir exécutif, dont les choix diplomatiques sont illisibles, contradictoires, et aboutissent in fine à altérer notre crédibilité internatio...
Pourquoi ne réagissons-nous pas avec humanité et discernement quand l'Arabie Saoudite ou les Émirats arabes unis, pétromonarchies amies, aident le Bahreïn à écraser la révolte citoyenne ? Pourquoi n'y a-t-il pas eu d'interdiction de l'espace aérien pour protéger Gaza de l'aviation israélienne, qui a fait mille cinq cents morts ? Chers collègues, vous l'aurez compris, notre voix ne s'associera pas à la vôtre pour soutenir, dans un unanimisme béat, l'intervention militaire en Libye.
...Mais la résolution ne s'en tient pas là puisqu'elle autorise, dans son paragraphe 4, « les États membres à prendre toutes mesures nécessaires » pour assurer la zone d'exclusion aérienne. Selon la coalition, ces termes justifient les bombardements aériens aujourd'hui. Et demain ? Demain justifieront-ils une offensive terrestre dont les conséquences seraient catastrophiques ? La Russie et la Ligue arabe ont d'ores et déjà dénoncé cette lecture de la résolution : elles ont estimé que la coalition excédait le mandat de l'ONU, limité au respect d'une zone d'exclusion aérienne. En effet, cet objectif n'impose pas d'avoir recours à des bombardements qui, immanquablement, feront des victimes civiles. Il n'y a pas de guerre propre : plus personne ne peut croire au mythe des frappes chirurgicales et à c...
...esure que se précisaient le recours à des moyens militaires et, par là, le spectre d'exactions abominables, montait également la réaction quasi unanime de la communauté internationale. L'Union européenne a fermement condamné le recours à la violence dès le Conseil européen extraordinaire du 11 mars. L'Union africaine a également demandé qu'il soit mis un terme à cette répression. Quant à la Ligue arabe, le 12 mars, elle en a appelé au Conseil de sécurité pour demander l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne. Enfin, le 16 mars dernier, le Secrétaire général des Nations unies demandait à son tour un cessez-le-feu. Ignorant ces appels et l'avertissement qui lui avait été adressé par la résolution 1970, adoptée à l'unanimité par le Conseil de sécurité, le régime de Tripoli n'a eu de cesse d...
Pour éviter cependant que l'intervention de la coalition ne soit mal comprise, il nous appartient de tout faire pour que ces opérations ne s'apparentent pas à un affrontement entre l'Occident et le monde arabe. À cet égard, il faudra que nous soyons très attentifs aux positions que prendra la Ligue arabe.
Il importe que nous maintenions avec nos partenaires du monde arabe, qu'ils soient ou non engagés dans la coalition, un contact et un dialogue permanents, aussi longtemps que durera cette crise. En cela, si l'Alliance atlantique est tôt ou tard appelée à mobiliser sa logistique au service de la coalition, il importe également que cet engagement ne se traduise pas par une impossibilité pour les pays arabes qui souhaiteraient se joindre à nous de le faire. Permett...
... Point faible, très faible : nous n'avons pas réussi à convaincre en Europe, au sein même de l'Union européenne. Or, tant que ce sera France ou Europe, quelque chose de précieux nous manquera et manquera au monde. Danger : aujourd'hui, nous devons en être conscients, la division internationale monte : critiques de la Russie, de la Chine, du Brésil, de la Turquie, de l'Inde ; réserves de la Ligue arabe, refus de l'Union africaine ; réticences de l'Allemagne. Sur une carte physique et sur une carte politique du monde, cela fait beaucoup. Il faut donc poursuivre et amplifier l'action diplomatique et, d'abord, en priorité, parler avec la Ligue arabe. J'en viens à la situation militaire. L'action de nos armées a été décisive pour stopper la vendetta de Kadhafi. Nos avions, nos armements ont attein...
...'abord d'excuser M. Axel Poniatowski, qui est depuis dimanche à Tunis, où il préside une mission de la commission des affaires étrangères tendant à approfondir le dialogue avec les nouvelles forces politiques afin d'accompagner la transition en cours. Cette mission en Tunisie n'est évidemment pas sans lien avec le sujet qui nous occupe aujourd'hui. La Révolution du jasmin a initié, dans le monde arabe, un mouvement de révoltes sans précédent, qui ne sont manipulées par aucun courant idéologique ou religieux. Après la Tunisie l'Égypte : les régimes ont changé, l'organisation politique se modifie sans effusion de sang, ou presque. C'est le printemps arabe. Exprimant des aspirations démocratiques, ces bouleversements doivent être appréhendés à long terme comme des facteurs d'ouverture, de stabili...
... de la responsabilité de protéger, adopté par l'Assemblée générale des Nations unies lors de son 60e sommet mondial, en 2005. Ainsi, dès le 26 février, le Conseil de sécurité de l'ONU adoptait à l'unanimité une résolution prévoyant des sanctions sévères, ainsi que la saisine de la Cour pénale internationale. Dans la foulée, la Libye était suspendue du Conseil des droits de l'homme et de la Ligue arabe, mesures là encore inédites, traduisant la profonde réprobation des agissements du colonel Kadhafi contre son peuple. Le 17 mars, à l'initiative de la France et de la Grande-Bretagne, la résolution 1973 de l'ONU est adoptée. La France peut s'honorer d'avoir mobilisé et convaincu ses partenaires de l'impérieuse nécessité d'intervenir en Libye pour appuyer une rébellion démocratique interne qui, ...
...itué la passivité de la communauté internationale face au massacre des insurgés, alors imminent. N'avons-nous pas craint qu'il soit déjà trop tard, après les tergiversations de certains de nos partenaires, qu'il a fallu bousculer au risque de s'attirer les critiques ? Mais cela ne doit pas nous faire perdre de vue que ce vote au Conseil de sécurité marque un tournant majeur, comme si le printemps arabe produisait déjà ses effets sur la gouvernance mondiale, et il n'est pas étonnant que certains États soient déjà pris de vertiges. Il convient dès lors de rappeler que la résolution de l'ONU s'inscrit dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies, qui autorise le recours à la force armée « pour protéger les populations et les zones civiles menacées » et instaure une zone d'exclusio...
...apide du conflit, mais nous n'avons aucune certitude à ce sujet. Les tentatives de déstabilisation du colonel Kadhafi fausses annonces de cessez-le-feu, intimidations, menaces terroristes, désinformation sur des pertes civiles témoignent de sa détermination à se maintenir au pouvoir à tout prix et à fissurer la coalition. Il semble marquer des points lorsque le Secrétaire général de la Ligue arabe relaie ses propos sur des pertes civiles et conteste les frappes, ou lorsque trois des cinq chefs d'État composant la mission de médiation sur la Libye constituée par l'Union africaine et l'Inde appellent à la cessation immédiate de toutes les hostilités. Après la course contre la montre, une phase délicate est en train de s'ouvrir : la transition politique, qui passe par des discussions diplomat...
...ns défense. Le colonel Kadhafi a prétendu faire la guerre au terrorisme pour justifier son offensive militaire contre son peuple, mais il affirme aujourd'hui faire la guerre aux croisés, reprenant ainsi la rhétorique d'Al-Qaïda. Nous savons tous parfaitement que le colonel Kadhafi aurait noyé dans le sang la révolution libyenne. Au-delà du drame, nous aurions été confrontés à la fin du printemps arabe. Nous avons pu croire, le temps d'une journée, que le vote de cette résolution aurait pu avoir un effet dissuasif sur le régime du colonel Kadhafi, qui a annoncé un cessez-le-feu dès le lendemain de son adoption. Cette prise de position lui a donné un avantage stratégique non négligeable, puisque ce temps de répit lui a permis de poursuivre la manoeuvre d'encerclement de Benghazi. Sa fourberie n...
... que notre action n'a pas pour vocation d'aller au-delà de notre « devoir de protéger » un peuple dont la population civile fait l'objet d'exactions de la part d'un régime qui a toujours refusé de reconnaître les règles fondant la vie internationale. Il nous faudra également être prudents afin que notre action ne suscite pas d'espoirs déraisonnables, alors que l'on voit déjà, dans certains pays arabes, les opposants appeler les Occidentaux à l'aide. Nous disposons d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies parfaitement claire ; je ne doute pas que nous saurons nous y tenir. En conclusion, permettez-moi, mes chers collègues, de saluer l'initiative diplomatique et militaire de notre gouvernement, qui fait l'honneur de la France sur la scène internationale. (Applaudissements sur...