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Interventions sur "alimentaire"

21 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Touraine, rapporteur :

...re d'État chargé du commerce, de l'artisanat, des petites et moyennes entreprises, du tourisme, des services, des professions libérales et de la consommation, monsieur le président de la commission des affaires économiques, mes chers collègues, j'ai l'honneur de vous présenter cet après-midi une proposition de loi qui vise à instaurer un étiquetage nutritionnel obligatoire pour toutes les denrées alimentaires destinées à être livrées en l'état au consommateur final. C'est une mesure urgente et essentielle de santé publique.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Touraine, rapporteur :

... l'activité physique ou encore l'amélioration de l'accessibilité aux produits non transformés. Mais il ne faut pas oublier un élément déterminant : l'information du consommateur et, pour être encore plus précis, l'étiquetage nutritionnel. C'est d'ailleurs ce que vous avez vous-même préconisé, monsieur le secrétaire d'État, en lançant, le 19 janvier dernier, un plan d'action pour une consommation alimentaire de qualité. Le quatrième point de ce plan dit très explicitement qu'il convient d'« améliorer la loyauté de l'étiquetage des produits alimentaires ». Sur ce point, monsieur le secrétaire d'État, nous nous retrouvons.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Touraine, rapporteur :

...r des renseignements basiques sur un produit la date limite de consommation, le poids, la composition, le lieu de provenance des ingrédients servant à sa composition, les conditions de conservation, etc. ; l'étiquetage nutritionnel vise à indiquer précisément sur le produit en vente sa valeur énergétique, ainsi que la part d'un certain nombre de nutriments glucides, lipides, protéines, fibres alimentaires, sodium, vitamines, sels minéraux. Vous le constatez : la dimension de santé publique est ici fondamentale. Nous voulons rendre obligatoire l'étiquetage nutritionnel, ce que permet la directive communautaire 90496CE du 24 septembre 1990, qui le rend facultatif, sauf si l'étiquetage comprend une allégation nutritionnelletelle que« comporte du bifidus », « sans sucre », « allégé en sucre » ou « ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Touraine, rapporteur :

...n'en serait-il pas de même en France ? Voilà de nombreux éléments qui ne peuvent évidemment que nous inciter à voter cette proposition de loi. Lors de l'examen en commission, chacun a reconnu l'utilité, voire la nécessité et l'urgence, d'une telle mesure, qui apporterait un bénéfice réel aux consommateurs comme aux producteurs, et qui donnerait l'avantage à tous ceux qui, au sein de l'industrie alimentaire, ont déjà adopté ce comportement vertueux. Pourtant, il est apparu que tous les groupes annonçaient vouloir voter cette loi, à l'exception du groupe UMP.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Touraine, rapporteur :

...is, en sachant que les chances étaient grandes, comme l'ont indiqué plusieurs orateurs, qu'elle ne prenne que des demi-mesures, voire pas de mesure du tout. En tout cas, il est probable que l'Europe ne répondra pas de façon satisfaisante à la question posée aujourd'hui. Attendre, monsieur le secrétaire d'État, ce serait renier votre engagement d'améliorer la loyauté de l'étiquetage des produits alimentaires. Attendre, ce serait faire porter à la France le fardeau d'être toujours à la traîne en matière de santé publique : nous étions en retard pour arrêter le Distilbène, nous étions en retard pour arrêter le Mediator ; nous serions en retard pour permettre à nos concitoyens de se nourrir de façon satisfaisante.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Touraine, rapporteur :

Les Français ne peuvent plus attendre pour obtenir des informations susceptibles d'améliorer leur santé. Ils les demandent à 95 %. Nous devons leur donner ces informations, qui leur permettront de choisir les meilleurs produits et qui inciteront l'industrie agro-alimentaire à mettre sur le marché des produits sains. Ainsi, nous encouragerons et nous aiderons les nombreux producteurs qui se sont déjà engagés sur ce chemin vertueux. Monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, ce sujet est partout : impossible d'ouvrir un journal ou de regarder une émission de télévision sans qu'il soit abordé. Nous proposons avec vous, j'espère, monsieur le secrétaire d'Ét...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Gaubert :

En matière d'agressivité, vous n'avez pas non plus de leçons à nous donner ! Le sujet dont nous débattons, évoqué par Jean-Louis Touraine et repris par M. le secrétaire d'État, c'est le changement des habitudes alimentaires de nos concitoyens, qui conduit à tous les problèmes de santé que l'on sait, notamment le surpoids. Le sujet, c'est la « malbouffe », pour reprendre le terme créé par un député qui siège dans une autre instance la malbouffe n'étant d'ailleurs pas toujours où l'on croit, car il existe aussi bien des produits industriels de grande qualité nutritionnelle que des produits artisanaux de mauvaise qu...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Gaubert :

Ce ne sont pas seulement les habitudes alimentaires qui ont changé, mais aussi le mode de vie de nos concitoyens, marqué aujourd'hui par une plus grande sédentarité. Lorsque j'étais jeune, je voyais bien que si mon père et les ouvriers de la ferme mangeaient beaucoup de produits gras, en contrepartie ils se dépensaient énormément. Nous-mêmes, enfants, qui allions à l'école à pied, pouvions bien manger un peu de beurre même du beurre salé sans...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Gaubert :

Nous assistons donc à la conjonction de deux phénomènes : d'une part, une modification des habitudes alimentaires au profit d'aliments plus gras, plus salés, plus sucrés, provenant notamment des plats cuisinés et de la restauration rapide ; d'autre part, une sédentarisation de la population. Que faut-il faire ? Nous avons déjà évoqué les cinq fruits ou légumes par jour, une pratique que les Français ont comprise et commencé à adopter. Il faut également que le consommateur soit informé de la composition rée...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnny Poursinoff :

...e fils d'ouvrier a 3,6 fois plus de risque d'être obèse qu'un enfant de cadre supérieur. Les raisons sont multiples : moins de moyens pour acheter des produits frais, achats en très grandes surfaces de plats préparés, plus gras, plus sucrés, plus lourds, donnant une sensation de satiété plus rapide et à moindre coût, et moins d'activités sportives pratiquées. Pourtant, les industriels de l'agro-alimentaire continuent à inonder les écrans de télévision de publicités pour inciter les enfants à consommer toujours plus de sucreries. Depuis janvier 2008, le Royaume-Uni a décidé d'interdire, dans les émissions télévisées destinées au moins de seize ans, les publicités pour les aliments contenant un très fort taux de graisse, de sucre ou de sel. Rappelons que le sénateur écologiste Jacques Muller a prése...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne Grommerch :

..., je voudrais rappeler à M. Touraine, comme l'a fait M. Lefebvre, que le Gouvernement et la majorité sont très attachés à la lutte contre l'obésité, les troubles nutritionnels et la qualité de l'alimentation. Ces enjeux majeurs constituent une priorité de notre action. La France est en effet un pays précurseur dans la prévention de l'émergence des maladies chroniques liées à une mauvaise hygiène alimentaire. Dans le cadre du premier programme national nutrition santé entre 2001 et 2006, de nombreuses actions ont été engagées pour améliorer le comportement alimentaire, prévenir les troubles nutritionnels, favoriser leur dépistage et leur prise en charge. Cette stratégie d'ensemble a été prolongée et renforcée par l'intermédiaire du deuxième programme national nutrition-santé 2006-2010 centré sur le d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne Grommerch :

...le monde. Nous menons une action résolue, de longue date, en faveur de la lutte contre l'obésité. Mes chers collègues, la proposition de loi soumise à notre examen risque, comme l'a rappelé M. le secrétaire d'État, de placer la France en non-conformité avec les règles européennes en vigueur, prévues par la directive du 24 septembre 1990, à savoir l'étiquetage nutritionnel facultatif des denrées alimentaires, ainsi qu'avec le projet de règlement européen soutenu par la France. Il n'est pas question, monsieur le rapporteur, d'un quelconque lobbying, mais bien de réglementation européenne. D'une part, les traités européens ne permettent pas à un État membre de prendre des mesures nationales supplémentaires par rapport à celles prévues actuellement. La proposition de loi conduirait donc à engager la r...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaWilliam Dumas :

Madame la présidente, monsieur le secrétaire d'État, monsieur le président de la commission, monsieur le rapporteur, la loi de modernisation de l'agriculture et de la pêche a été une première occasion manquée de discuter des questions d'étiquetage. Déjà, à l'époque, vous n'aviez pas souhaité gêner les industriels de l'agro-alimentaire par des contraintes plus fortes et vous aviez renvoyé le débat à Bruxelles. Or, en commission des affaires économiques, vous avez repris les mêmes arguments. Vous avez même osé nous dire que l'étiquetage n'était pas utile parce que le consommateur n'avait pas les connaissances suffisantes en matière de nutrition. C'est prendre les Français pour des idiots et faire peu de cas des campagnes d'infor...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaWilliam Dumas :

Si certains industriels de l'agro-alimentaire se sentent gênés par une telle proposition, c'est parce qu'elle mettra au grand jour des pratiques peu recommandables. En revanche, ceux qui font des efforts pour produire des aliments de qualité auront enfin la possibilité de prouver leurs bonnes pratiques et de mettre en avant leurs efforts. À l'heure où la gastronomie française vient d'être classée au patrimoine mondial de l'Unesco, voter ce...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Dolez :

...econnaissons que leurs effets restent limités car une plus grande information n'a guère freiné la courbe de l'obésité. Les causes sont à vrai dire plus profondes. Si le texte va dans le bon sens, il ne s'attaque pas pour autant aux racines du mal. À cet égard, monsieur le rapporteur, je ne partage pas vraiment l'argument selon lequel l'obligation d'étiquetage pousserait les industriels de l'agro-alimentaire à mieux produire. Il conviendrait plutôt, selon nous, de leur imposer des normes de production plus drastiques. Les causes profondes de l'obésité résident en fait avant tout dans le caractère sédentaire de nos modes de vie et le développement de ce qu'il convient d'appeler la malbouffe. Lorsqu'il fait ses courses, le consommateur regarde d'abord le prix avant même de s'intéresser, le cas échéant...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrice Calméjane :

Madame la présidente, monsieur le secrétaire d'État, monsieur le rapporteur, face à la montée en flèche de l'obésité et du diabète tant en France qu'en Europe, l'étiquetage nutritionnel, l'indication obligatoire des valeurs nutritionnelles sur les emballages des produits alimentaires afin de permettre aux consommateurs de disposer de toutes les informations nécessaires pour choisir des produits sains, devient une préoccupation de notre Parlement national, mais également du Parlement européen. Phénomène de mode ou réelle nécessité ? La santé des Français, la lutte contre les troubles nutritionnels, contre l'obésité, la qualité de l'alimentation constituent une priorité de l'...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnick Le Loch :

...eux en France. En outre, les études montrent que 95 % des Français souhaitent qu'un étiquetage nutritionnel soit rendu obligatoire. Près d'une personne sur deux assure prêter attention à ces informations lorsqu'elles figurent sur les emballages, et déclare qu'elles sont parfois déterminantes dans ses choix d'achat. Notre proposition de loi vise à rendre obligatoire cet étiquetage sur les denrées alimentaires destinées à être livrées en l'état au consommateur. Nous ne prétendons pas, monsieur le secrétaire d'État, que cet étiquetage suffira à endiguer les problèmes du surpoids et de la mauvaise nutrition ; mais il représentera un progrès incontestable, dès lors qu'il concourra à une meilleure information du consommateur lequel a aussi une part de responsabilité dans la gestion de son alimentation ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marie Le Guen :

...e, en matière de prévention, rien n'a été fait sous le mandat de M. Sarkozy. Soyons très clairs : sur toutes les questions de santé publique sans exception l'alcool, le tabac, les questions touchant à la santé environnementale et singulièrement à l'alimentation , les arbitrages rendus par cette majorité ont été négatifs. Parlons par exemple de l'interdiction de la publicité pour les produits alimentaires dans les programmes télévisés destinés aux enfants. La profession s'est presque unanimement engagée ; mais votre gouvernement refuse de s'aligner sur cette majorité de professionnels, qui va pourtant dans le bon sens, en interdisant ces publicités. Votre opposition à la proposition de loi de notre collègue Touraine n'est donc pas isolée : elle fait partie d'un contexte, voire d'une pensée polit...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marie Le Guen :

En refusant de vous aligner sur le mieux-disant en matière de santé publique, vous faites donc une double erreur. D'une part, vous laissez le consommateur être acteur de sa propre santé. De l'autre, vous maintenez notre industrie dans un état d'esprit éloigné de la réalité : celui du moindre effort, du court terme, aveugle à l'avenir inéluctable du secteur agro-alimentaire français, lequel réside dans la qualité et dans le haut de gamme en matière de santé publique.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Touraine, rapporteur :

...mptions. Voilà qui a peu à voir avec un affichage obligatoire pour tous les produits. De façon erronée, monsieur le secrétaire d'État, vous avez indiqué que le projet européen était plus ambitieux et comportait sept mesures au lieu de quatre. Nous en proposons huit : la valeur énergétique, la quantité de protéines, de glucides, de sucres, de lipides, d'acides gras saturés, de sodium et de fibres alimentaires, indication tout à fait utile dans la prévention de nombreuses pathologies. Notre proposition comporte donc un élément de plus par rapport aux mesures que l'Europe prendra éventuellement en juin, avec des exemptions. Vous nous demandez d'être ambitieux. Eh bien, je vous renvoie l'argument : soyons ambitieux et n'en restons pas à ces demi-mesures qui n'amélioreront en rien l'état sanitaire de no...